CRA de Lyon Saint-Exupéry, 3 mois de prison ferme pour un matelas

[ On relaye ici un article du site rebellyon.info]

Le jeudi 16 août dernier, la PAF a une fois de plus tabassé des prisonniers du Centre de Rétention Administratif de Lyon-St-Exupéry. Des personnes se sont retrouvées à terre, gravement blessées, pendant que d’autres appelaient à l’aide. Les keuf.es les ont parquées pendant plusieurs heures, et bien évidemment, iels n’ont fait venir aucune assistance médicale malgré les appels. Pour se faire entendre, T., emprisonné au CRA, met le feu à un matelas. Il a été jugé le lundi 19 août en comparution immédiate, et a été condamné à 3 mois de prison avec maintien en détention. Résumé de l’audience.

La juge procède à l’habituel épluchage de l’identité du prévenu et son ton suspicieux quant à la présence de l’interprète présage déjà de l’issue de l’audience… T. comparait « pour avoir à Colombier-Saugnieu le 15 août dernier détruit volontairement un bien, en l’espèce en mettant le feu à un matelas appartenant a priori au centre de rétention administrative, et ce en état de récidive légale ».

Le prévenu a reconnu les faits. Mais la juge ne peut s’empêcher d’y aller de sa propre interprétation scénique pour rendre l’histoire encore plus croustillante… Elle raconte donc qu’en plus il a été filmé, qu’on le voit très clairement sur la vidéo surveillance, qu’on voit très bien le déroulé, etc. (en même temps, avec près de 100 caméras dans tout le CRA, c’est difficile de les éviter, enfin sauf quand ça arrange les keuf.es bien sûr…). Elle conclut finalement : « Heureusement il n’y a pas eu de décès ». Cependant, madame semble étonnée par ce qu’elle considère comme le « contexte assez particulier » (mais en vrai tout à fait habituel) de cette soirée-là au sein du CRA… En fait, au moment de regagner leurs cellules, les détenus ont refusé et les flics les ont matraqués; ce qu’elle traduira par « Au moment où chacun devait regagner sa chambre entre guillemets, il y a eu une opposition, un refus de la part des retenus, ça s’est un peu agité, il y a eu des violences, ce qui a donné lieu à cette réaction ».

T. a expliqué dans sa déclaration les raisons de son geste : des violences ayant été commises par les policier.es sur d’autres retenus, une personne est blessée et perd du sang. Il signale la blessure mais personne n’intervient. Pour alerter l’attention, il met le feu au matelas. « Y a d’autres manières moins dangereuses pour attirer l’attention », rétorque-t-elle toujours aussi sarcastique… T. explique que pendant le temps de prière, les policier.es s’amusaient à allumer-éteindre-allumer la lumière. La juge se réfère au PV des flics et joue les étonnées : « Y avait pas une panne d’électricité? » …

Pour continuer dans la mauvaise foi elle cherche d’autres arguments pour pouvoir le coincer… Elle se lance donc dans le décryptage psychologique de l’attitude de T. sur les vidéos; et au cas où ce ne serait pas suffisant, elle invoque également ses antécédents judiciaires et finit, conquérante, par le coup de la culpabilisation : « Tout justifie donc que vous employiez des moyens aussi dangereux qui peuvent avoir des répercussions et des conséquences terribles? ».

C’est au tour du procureur d’entrer en scène : lui aussi s’attarde sur les éléments de personnalité, mais il manie surtout l’art de l’emphase : « C’est à trois reprises qu’il va s’en prendre à ce matelas »… Concernant la personne blessée, il commente « nous n’avons pas d’élément qui vient corroborer ». Il ressort lui aussi le coup de l’élec et parle d’un « incident technique ». Il conclut : « Rien ne peut justifier de tels troubles », « Ce genre de comportement perturbe le fonctionnement du centre de rétention ». Il demande 3 mois fermes avec maintien en détention.

L’avocate de T. explique que compte-tenu de ses antécédents, il savait ce qu’il risquait en mettant le feu, mais qu’il s’agit-là d’un « acte désespéré ».

La juge donne la parole à T. :

  • T. : «La personne qui était par terre saignait, elle était en danger de mort»
  • Juge : «Merci, la décision sera rendue à la prochaine suspension.»

Voilà, merci, au revoir.
Verdict : 3 mois de prison avec maintien en détention.
Un énième procès, une énième mascarade, une énième peine de prison. Les audiences défilent, mêmes scénarios, mêmes acteur-ices. On ne change pas une équipe qui gagne…

Mais gagner jusqu’à quand?

Partout et tous les jours, dans les CRA de France et d’ailleurs, les prisonnier-es se révoltent, luttent et se défendent (grèves de la faim, refus de rentrer en cellules, communiqués…). Mais la résistance a un prix, c’est un énième prétexte à la surenchère dans la répression qu’iels subissent déjà au quotidien dans le système CRA. Car non, les « pannes d’électricité » n’existent pas dans les prisons de l’Etat, pas plus que n’existe la justice qui l’accompagne…

A bas les CRA, à bas les frontières et soutien à tous.tes les prisonnier.es!

 

Lien vers l’article :

https://rebellyon.info/CRA-de-Lyon-Saint-Exupery-3-mois-de-21018

Centro de retencion de Lyon : video de la represion

Viernes 16/08, lxs prisionerxs del centro de retencion de Lyon empezaron une huelga de hambre al mediodia.

Jueves 14/08, por la tarde, la policia apagaron las luces de las celulas. Ellxs aporrearon a las personas dentro, e hirieron a algunas.
Una video saliò del centro de retencion. Estas imagenes estan raras y responden a la voluntad de lxs prisionerxs de mostrar lo que esta pasando dentro.

[Video aqui]

Viernes, el infierno seguia continuando con los gas lacrymogenos y el encarcelamiento de personas en el patio, despues en une jaula para unos de ellos.

Mucha fuerza para ellxs en la lucha que estan liderando y la represíon que estan aguantando
Fuego a las fronteras, a las carceles, y a los centros de retención que representan estas dos cosas y a todo este sistema de encarcelamiento racista !

Retention center of Lyon: Video of police brutality

On Friday 16th, the retention center’s prisoners, next to Lyon near the airport, began at midday a hunger strike.

On Thursday 15/08, in the evening, cops put off the light in the cells at 10pm. They clubbed the people who were inside and wounded several of them…
A video came out from the retention center. Those images are rare and answer the detainees’ will to show what’s going on inside.

[Video here]

On Friday, the struggling was continuing with massive tear gas and their enclosing in the courtyard, and for some of them in a cage in the courtyard.

Lot of strength to them in the fight they’re leading and the suppression they’re enduring
Fire to the borders, to jails, to the retention centers which is both of them, and to this racist system of imprisonment !

CRA de Lyon : vidéo de la répression policière que subissent les détenu.es

[Article initialement publié sur Rebellyon.info]

Vendredi 16 août, les prisonnier.es du centre de rétention (CRA) de Lyon, au pied de l’aéroport Saint-Exupéry, ont entamé une grève de la faim. La veille, les flics les ont matraqués au sein du CRA. Une vidéo est sortie pour témoigner de ce qui se passe à l’intérieur.

Jeudi 15 août au soir, les keufs ont éteint les lumières des cellules à 22h. Iels ont matraqué les personnes à l’intérieur, ont blessé des personnes…
Une vidéo est sortie du CRA. Ces images sont rares et répondent à la volonté des personnes enfermées de montrer ce qui se passe à l’intérieur.

[Vidéo disponible ici]

Vendredi, la galère continuait avec gazage massif à la lacrymo et le parcage des personnes dans la cour, puis de certains dans une cage dans la cour.

Grosse force à elleux dans la lutte qu’iels mènent et face à la répression qu’iels subissent
Feu aux frontières, aux prisons, aux CRA qui compile les deux et à ce système d’enfermement raciste !

AUJOURD’HUI GREVE DE LA FAIM AU CRA DE LYON SAINT-EXUPERY !

Les prisonnier-e-s du Centre de rétention – CRA de Lyon ont entamé-e-s une grève de la faim ce midi du coté bleu et du coté jaune !

Hier soir les keufs ont éteind les lumières des chambres à 22h. Ils ont matraqués les personnes à l’intérieur.
Aujourd’hui la galère continue avec gazage massif à la lacrimo et le parcage des personnes dans la cour, puis de certains dans une cage dans la cour.

Grosse force à elleux dans la lutte qu’iels entament et la répression qu’iels subissent
Feu aux frontières, aux prisons, aux CRA qui compile les deux et à ce syteme d’enfermement raciste !

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TODAY HUNGER STRIKE IN THE RETENTION CENTER OF LYON SAINT-EXUPERY

The retention center’s prisonners next to Lyon near the airport begun at midday an hunger stike in the blue and yellow side!

Yesterday evening, cops put off the light in the bedroom. They clubbed person inside.
Today the pain continu with massif tear gas and the enclossing in the courtyard.

Lot of strenght to them in the fight they began and the suppression they are enduring
Fire to the borders, to jails, to the retention center which is the both of them and to this racist system of imprisonnement !

TODAVIA HUELGA DE HAMBRE AL CENTRO DE RETENCION DE LYON SAINT-EXUPERY

Los prisionerxs del centro de retencion de Lyon empezaron une huelga de hambre al mediodia del lado azul y amarillo.

Ayer por la tarde, la policia apagaron las luces de los cuartos.
Ellxs apporearon las personas.
Todavia, el infierno continua con los gas lacrymogenos y el encarcelamiento de personas en el patio, depues en une jaula para unos de ellos.

Mucha fuerza para ellxs en la lucha que estan comienzandos y la represion que estan aguantando
Fuego a las frontieras, a las carceles, y a los centros de retencion que representan estas dos cosas y a todo esta systema de reclusion racista !

Tentative d’évasion et évasion à Plaisir et au Mesnil-Amelot

[On relaye un article du site abaslescra.noblogs.org, Liberté pour tout-e-s !!! ]

 » Quelques nouvelles du Plaisir et du Mesnil-Amelot, et pour une fois même une bonne nouvelle !

Mardi 6 août, Mesnil-Amelot. Un prisonnier est transféré vers l’aéroport pour être déporté. A l’arrivé, pendant le transfert des affaires, une porte mal fermée et.. une personne de plus qui est libre !

De ce qu’on sait, aujourd’hui, 5 jours plus tard il est toujours libre. Beaucoup de force à lui !

Puis le vendredi 08 août au Plaisir, 3 prisonniers ont essayé de s’évader tard dans la nuit. Malheuresement les keufs les ont rattrapé, et un d’eux à été transferé immédiatement dans une prison pour sans papier.

Force à tou.te.s les évadé.e.s !  »

https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/08/11/tentative-devasion-et-evasion-a-plaisir-et-au-mesnil-amelot/

Répression et coup de pression à la prison pour étrangers de Palaiseau (91)

[ On relaye ici la parole d’une personne enfermée au CRA de Palaiseau.

Force et soutien à tou-te-s les prisonnier-e-s face aux keufs et à la répression ]

 

 » La situation est tendue au centre de Palaiseau, une équipe particulièrement s’en prend aux prisonniers. Un prisonnier raconte quelques moments un peu chauds de ces derniers jours.

On relaye ici la parole d’un prisonnier du centre de Palaiseau.

« À peine tu descends les escaliers pour aller a l’infirmerie, t’y es déjà. Ici on est 36 mais la cour elle est plus petite qu’en quartier d’isolement sécuritaire en prison.
À Palaiseau, y a une des deux équipes de keufs… ils triquent vraiment les gens. Dans chaque équipe y a un gradé, et celui-là il aime trop aller vers les gens et crier « TA GUEULE ! ». Il est grand, genre 1m80, 100kg. Il emmène les gens à l’isolement parce qu’il n’y a pas de caméras et là-bas ils se font défoncer.

Ce matin déjà c’était tendu. Y a un gars qui est parti les voir, il était 12h17. Déjà le matin même ils n’ont pas voulu lui donner le ptit déj. À midi ils ont fermé la cantine avant l’heure, alors il n’a pas mangé. Normal, il pète un cable au bout d’un moment.
Il a pissé dans un gobelet et il l’a jeté sur la porte de la police. Il a craché dessus. Ils sont sortis avec gazeuse et tout. Ils l’ont ramené en bas, ils l’ont triqué bien comme il faut. Après, ils ont voulu prendre sa veste pour nettoyer la pisse. Normal, il n’a pas voulu. Après, les flics tournaient dans le centre pour prendre ses affaires et nettoyer la pisse avec. Ils n’ont pas trouvé. Lui il a déjà eu deux vols donc vu comment ils se comportent avec lui, c’est sûr ils vont le soulever et ça va être vénèr.

Y a un aussi un ptit keuf tatoué qui trique tout le monde. Lui, à tous les repas il trique les gens. Les gens, ils veulent même pas manger après. Il est un peu costaud, comment il fait le fou…
Il met les nerfs… La dernière fois, y a un gars il avait même pas mangé, le policier commence à l’embrouiller dès qu’il arrive, genre il a déjà mangé. Le gars lui dit de vérifier sur sa liste. Le keuf vérifie et le gars avait raison. Mais au final il est parti sans manger. Même son collègue lui a dit « ah ouais toi t’es direct ».

Tous les jours ils rentrent et ils fouillent les chambres. 3 ou 4 fois par jours des fois. Y a une équipe qui tourne toute la nuit. Toutes les 20 minutes, elle ouvre. Quand je dis tous les jours c’est vraiment tous les jours. Pas un jour sur deux. Alors qu’ils n’ont pas le droit de faire une fouille systématique. Même en centrale sécuritaire c’est pas ça.
L’équipe de nuit dont j’te parle, eux ils dorment pas. Ils claquent les portes, ils allument la lumière des fois. Sur le poignet d’un des keufs il y a écrit « GO » tatoué sur le poignet. C’est un asiat costaud bien grand. Lui ça se voit il veut que la bagarre.

Y a une keuf, toute la nuit elle braque les lampes sur les fenêtres. C’est ça son délire. La, ça fait deux nuits qu’elle fait ça. La nuit, elle ne nous laisse pas nous mettre à la fenêtre, elle nous insulte. L’autre fois, on l’appelle pour changer les chaînes, elle nous dit « ah mais c’est avec nos impôts », plein de petits trucs comme ça.

Y a un gars, quand il était à l’aéroport, ils lui ont mis des patates, il était menotté, ils l’ont jeté par terre. Ils lui ont dit « la prochaine fois, t’inquiète, on t’attend ». Obligé, lui, il va prendre cher à l’aéroport.

Un prisonnier du centre de Palaiseau, le 11 août 2019 »

 

https://paris-luttes.info/repression-et-coup-de-pression-a-12478