Grève de la faim au CRA de Lyon depuis le 24 mai : communiqué des prisonnièr·es en lutte!

Les prisonnièr·es du CRA de Lyon sont en grève de la faim depuis le lundi 24 mai ! Voici leur communiqué. Force et soutien dans leur lutte !

« Pour commencer le matin ils nous sortent à 9h pour le ménage jusqu’à 12h30, on a pas accès aux toilettes et à nos affaires pendant ce moment, ensuite on a 10 min pour manger un repas immangeable et insuffisant, on nous donne un masque de canard par jour, on a pas accès a aucune activité, pour les visites y a certains pères de famille qui leur refusent de voir leur enfants, on peut pas recevoir des mandats d’argent, on a pas droit à des briquets y a qu’un seul briquet fixé sur un support dehors, du coup quand ils ferment les portent a 22h30 on ne peut plus fumer, de plus y a des personnes âgées fragiles, vulnérables et handicapées mentales on est mélangés. La plupart des policiers nous provoquent et nous traitent comme des animaux, on a le sentiment d’être dans un zoo. En plus niveau médical c’est vraiment scandaleux, le médecin qui vient deux ou trois fois par semaine il nous ordonne des cachetons pour nous endormir. »

Il est impossible de soigner dans les lieux d’enfermement

Dans les CRA les violences médicales sont quotidiennes. Les unités médicales participent au système qui trie, enferme et expulse les personnes sans-papiérisées, et sont directement complices de la PAF. Le soin est par définition incompatible avec l’enfermement.

 

 

Le texte suivant a été envoyé à une liste de structures et d’associations liées au milieu médical et médico-social afin de les alerter sur les pratiques médicales abusives dans le CRA de Lyon Saint Exupéry, régulièrement dénoncées par les prisonnièr.es dans leurs témoignages.

 

« Bonjour,Nous sommes un collectif qui lutte pour la fermeture des CRA, les prisons pour sans-papiers. Nous sommes en contact avec les prisonnièr.es et publions régulièrement leurs témoignages sur notre site.
Nous voulions vous alerter sur la situation à l’intérieur du CRA de Lyon Saint-Exupéry.Depuis que nous sommes en contact avec des prisonnièr.es, tous les témoignages qui abordent la question de l’accès aux soins et des conditions sanitaires au sein de l’UMCRA font état des violences médicales systématiques exercées à leur encontre sous différentes formes : distribution abusive de traitements, notamment psychotropes (anxiolititiques, neuroleptiques…) et substitutifs,refus de la part du médecin d’appeler le SAMU ou les pompiers, refus d’accès à des soins urgents, non prise en considération de symptômes décrits par la personne, posologie arbitraire, rupture de traitement nécessaire..

De toute évidence, le dispostif des UMCRA ne garantit pas le droit fondamental à la protection de la santé, consacré par l’alinéa 11 du préambule de la Constitution de 1946, qui implique, outre la sécurité sanitaire, un égal accès aux soins ainsi que leur continuité. De trop nombreux témoignages mettent en cause la déontologie médicale et indiquent le non-respect de la dignité des personnes enfermées malades. Au lieu de les accompagner et de leur apporter les soins nécessaires, par définition incompatibles avec l’enfermement, les unités médicales au sein des CRA minimisent les souffrances psychiques et physiques exprimées, et participent ainsi à renforcer la vulnérabilité des personnes concernées. Déjà soumises à la violence administrative et policière inhérente à l’enfermement, les prisonnièr.es sont donc également confronté.es à une violence médicale plus difficile à dénoncer.

Les acteur.ices  du médico-social ne doivent pas cautionner la logique répressive et raciste qui existe dans les CRA, et qui est elle-même la cause de souffrances physiques et psychiques pour les prisonnièr.es. Au minimum, il est en votre pouvoir de prendre position publiquement pour dénoncer cette situation.

Vous pouvez lire sur ce blog des témoignages des prisonnièr.es du CRA de Lyon, qui évoquent régulièrement les cas de maltraitances médicales. Le rapport des associations sur les CRA de 2019 évoque également « un droit à la santé de plus en plus sacrifié ». D’autres témoignages sont à lire sur les sites de A bas les CRA et Toulouse Anti Cra.

Lyon anticra, collectif de soutien aux prisonnièr.es du CRA de Lyon et de lutte pour la fermeture des centres de rétention »