Cantine de l’Anticra le 17 juin à 18h30 + concert de Sounds of the South à l’annexe de l’ECG à 22h

Tout coûte cher dans les centres de rétention administrative*, et avoir de l’argent est un des seuls moyens de rendre le quotidien un peu plus supportable  dans ces prisons pour les personnes qui n’ont pas les « bons » papiers (besoin de recharges mobiles et téléphones sans caméra pour rester en contact avec les proches, nourriture, tabac, vêtements, produits d’hygiène). Priver de ces besoins vitaux les personnes enfermées fait partie de la répression et de la violence exercées sur elles·eux par l’État. Pour soutenir les personnes enfermées et leurs luttes le soutien matériel est nécessaire. Nous proposons ces petits coups de pouce aux personnes avec qui nous sommes en contact. Pour ça, on a besoin d’argent !
Lutter contre les CRA c’est aussi s’en parler, s’informer, diffuser et partager un maximum la parole des personnes prisonnières dans les CRA ou directement concernées par le risque d’arrestation, d’enfermement et d’expulsion.
Après un premier rendez vous place Mazagran en mai dernier, le collectif Lyon Anticra propose de s’y retrouver à nouveau le 17 juin autour d’un repas collectif a prix libre.
À bas les CRA, à bas les frontières, soutien à tous·tes les prisonnièr·es !
Organisé par le collectif Lyon anticra – collectif de soutien aux prisonnièr.es du CRA de Lyon et de lutte pour la fermeture des centres de rétention
*Les centres de rétention administrative sont des prisons où les personnes sans papiers avant leur expulsion. Il en existe deux à Lyon près de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry, où sont emprisonnées plus de 2000 personnes chaque année.
In CRA* everything is expensive,  and having money is one of the only ways to make everyday life a little more bearable in these prisons for people who do not have the «right» documents. (mobile recharges and phones without cameras to stay in touch with loved ones, food, tobacco, clothing, hygiene products, etc.) Depriving people of these vital needs is part of the state’s repression and violence against them.  To support the prisoners and their struggles material support is necessary. We offer these little nudges to the people we are in contact with.

Fight against  CRA* is also, talk about it, inform ourselves, and share a maximum the word of the prisoners in the CRA or directly concerned by the risk of arrest, imprisonment and expulsion.

After a first meeting in Place Mazagran last May, the Lyon Anticra collective proposes to meet again on June 17 around a collective meal at free price.
The ‘Centres de Rétention Administrative’ (CRA) are prisons where undocumented foreigners are cooped up before (being sent back? deportation). Two of them exist in Lyon, near St Exupéry, where every year thousands of people are imprisoned.
La cantine place Mazagran sera suivie d’un concert du groupe Soundz of the South à l’annexe de l’Espace Communal Guillotière à partir de 22h
After the canteen, there will be a concert of the band Soundz of the South at l’annexe de l’ECG from 22h pm.

Témoignage des prisonnierxs du CRA de Lyon le 02/06/2022

Des prisonnierxs du CRA de Lyon témoignent le 2 juin 2022. Un prisonnier est actuellement à l’isolement suite à une tentative de suicide.

 

– Comment c’est à l’intérieur du centre de rétention ?

– Pour nous, comme des chiens là. Ils nous fouillent tous les jours. Il y a un groupe, il est gentil avec nous ; il y a un groupe, il nous provoque tous les jours. Il nous cherche tous les jours. Même le midi, on mange pas bien ici t’as vu. On parle la vérité, nous on mange hallal. On mange pas les choses haram et tout. Et eux ils ramènent le poulet, ils ramènent des choses haram. Je te jure, aujourd’hui, les gens ils mangent un pain et un fromage.

– Et ils vous fouillent quand ?

– A midi, quand on sort pour manger. Ils nous fouillent.

– Le matin, ils nous fouillent.

– L’après-midi, ils nous fouillent. Le midi aussi. Ils rentrent dans nos chambres, c’est le bordel tu vois. Ils débarrassent tout, les lits et tout. Ils fouillent nos lits tous les jours.

– Et hier, ils vous ont interdit la promenade ?

– Oui, ils ont fermé la promenade. On est tous dans le couloir, on fait va-et-vient, va-et-vient.

– Ils ont fermé la promenade toute la journée ?

– Oui toute la journée. On a eu juste le temps du ménage, de 13h30 à 15h. Et la dernière fois, ils ont pas fait le ménage. Ils ont laissé les chambres dégueulasses, ils ont changé que les poubelles. Hier ils ont fermé la promenade comme ça, sans raison. Quand on est rentré à 15h, ils ont fermé la promenade direct. Y’en a d’autres, ils veulent parler.

– Bonjour. En fait, ce qu’il a dit mon collègue c’est vrai. Par exemple, à manger, ça nous ramène rien. Les plats vides. Un quart de baguette par jour. Ça nous parle mal. Ça nous pousse tous les jours. Quand on sort du réfectoire, quand on finit de manger, bah c’est bon on sort normal et tout, bah ça nous pousse genre « vazy rentrez chez vous ! ». Vous avez compris ? Ça nous parle trop mal en plus. La dernière fois, il y avait un gars, les policiers ils l’ont attrapé par le cou, bah il a pas aimé alors il s’est déchiré tout avec la lame. Ils se sont foutus de lui hein. Maintenant son ventre il est ouvert jusqu’à maintenant. Ça va pas du tout ici, ça va pas. Par exemple, y’avait un gars, il a réclamé du pain, il avait pas trouvé du pain sur son plat au réfectoire, il a dit « ouais monsieur, y’avait pas de pain sur le plat », oh il se fait sortir dehors, il se fait menotter ! Oh il est devenu tout en sang ! Parce qu’il a réclamé son pain, c’est tout… Enfait on n’a pas le droit de parler, on n’a pas le droit de faire rien. On est enfermés, c’est tout. Y’a des groupes, y’a des groupes bien, y’a des groupes pas bien. Y’a même un il a avalé une lame, ouais, tentative de suicide carrément.

– Et il est allé à l’hôpital ?

– Non il est à l’isolement là. Ils s’en foutent de lui. Celui qui a le ventre ouvert, il est là. Il est pas soigné, il se fait pas coudre le premier jour, alors là c’est trop tard. Là c’est le troisième jour. Mais c’est pas que ça ! Même les parloirs ! Il y a des gens qui viennent pour voir leurs proches, ils laissent personne venir. Ils laissent pas les gamins rentrer, ils laissent pas les habits rentrer, ils laissent pas les cigarettes rentrer. Ils laissent rien. Bon c’est bon pour moi.

 

A bas les CRA. A bas les frontières. Solidarité avec toustes les prisonnièrxs.