À travers toute l’Europe, les États cherchent à renforcer leurs frontières. Cette logique répond aux intérêts impérialistes et néo-coloniaux des pays européens. Concrétement, la politique raciste et xénophobe menée à l’échelle européenne se traduit par des législations et des pratiques mortifères : systématisation à l’échelle européenne des refoulements, déploiement de dispositifs « anti-migrants » le long des frontières et littoraux (murs et clôtures), canons sonores, barrages flottants, barbelés à lames de rasoir, conditionnement de l’aide au développement à la lutte contre les migrations, criminalisation du sauvetage civil… Cette militarisation des frontières est coordonnée par l’agence européenne FRONTEX dont le budget de près d’un milliard d’euros en fait l’agence européenne la mieux dotée. Les objectifs de FRONTEX sont clairs : rendre inaccessible l’accès à l’Europe pour celleux qui n’auraient pas les bons papiers. Les voies de migration sont toujours plus surveillées, plus violentes, plus dangereuses et plus meurtrières. L’Europe et ses Etats membres assassinent en toute impunité : c’est plusieurs millers de personnes qui sont tuées chaque année au nom de la protection des frontières, dans l’indifférence quasi générale.
En plus de faire de l’Europe, une forteresse infranchissable, les États membres de l’Union européenne votent des lois répressives et néocoloniales qui rendent la vie impossible aux personnes exilées, racisées et/ou qui n’ont pas les bons papiers sur « leur territoire ».
Les Centres de Rétention Administrative (CRA) sont un des éléments-clés de ce système raciste et servent à enfermer et réprimer les personnes qui n’ont pas les « bons » papiers. En 2022, le nombre de places d’enfermement pour la région Auvergne-Rhône-Alpes est passé de 140 à 280 avec l’ouverture d’un deuxième CRA à Lyon. En france, la loi Darmanin votée en 2024 va intensifier la répression contre les personnes immigrées /sans-papiers en facilitant les arrestations, l’enfermement et les expulsions. Cette politique raciste ne sera pas applicable sans plus de moyens pour enfermer et remplir les objectifs repressifs de l’Etat. Darmanin a annoncé la construction d’une dizaine de CRA dans les années à venir, faisant passer les capacités d’enfermement de 1500 à 3000 places. Il y a déjà 25 CRA en France et dans les territoires d’outre-mer qui enferment plus de 50 000 personnes par an, dont 3349 enfants en 2023.
À l’intérieur des CRA et depuis qu’ils existent, les prisonnièr·es luttent pour leur liberté, pour faire entendre leur voix au dehors des murs. De l’extérieur, les luttes et les solidarités se construisent pour enrayer ces politiques de terreur.
Continuons de soutenir toutes les personnes enfermées et de lutter contre les politiques migratoires meurtières nationales et européennes !
On se retrouve le samedi 1er juin, à 13h au métro Guillotière (place Gabriel Péri) pour une journée de mobilisation contre la criminalisation de la migration et des personnes sans-papiers, racisé·es et/ou immigré·es ; contre les politique européennes de gestion de la migration, l’enfermement, les frontières et leur militarisation, les politiques néocoloniales, le racisme systémique.
Pour la liberté de circulation et d’installation !
À bas les frontières !
À bas Frontex !
À bas les CRA !