Le collectif Lyon anticra était invité à parler des centres de rétention au Canut Infos du lundi 9 mai 2022. À écouter ici ! (à partir de 00:30:00).
Mobilisation nationale contre les violences pénitentiaires le dimanche 29 mai
Appel rejoindre la manifestation appelée par l’Association Idir Espoir et Solidarité !
Le 29 mai 2022 auront lieu des évènements pour protester contre les violences pénitentiaires, les mitards et les morts en détention. RDV à Lyon, place Bellecour à partir de 14h… et ailleurs en france !
L’association Idir, Espoir et Solidarité a été créée suite au décès de Idir au mitard (quartier disciplinaire) de la prison de Lyon Corbas en septembre 2020.
Pour la seconde année, nous appelons à organiser le dernier dimanche du mois de mai (dimanche 29 mai 2022), une grande mobilisation à l’échelle nationale, contre les violences pénitentiaires et les morts en prison, et pour la fermeture des mitards et des quartiers d’isolement.
En prison, les violences de la part de l’institution et du personnel sont nombreuses, et se passent généralement dans le silence. Il est très difficile pour les détenus de faire respecter leurs droits, car la justice est souvent complice de l’administration pénitentiaire.
Les morts en prison se succèdent sans que rien ne change. Parfois il s’agit d’un refus clair de l’administration de soigner les détenus malades; parfois, des détenus meurent dans des incendies de cellule qu’ils ont provoqué car ils ont très peu de moyens pour se faire entendre; la violence de l’enfermement amène au désespoir, et ce sont ces conditions insupportables qui poussent de trop nombreux détenus au suicide; parfois, il s’agit de meurtres, qui sont maquillés en suicides.
Le mitard, et les quartiers d’isolement, sont des lieux faits pour briser les détenus, et ce sont les endroits principaux où ont lieu les violences et les morts, car ils sont à l’abri des regards. L’isolement est depuis longtemps considéré comme une torture.
Les détenus ne sont pas de simples numéros d’écrou. Ils ont le droit à la considération, et leurs vies comptent. Nous voulons que tout cela cesse.
- Nous ne voulons plus de violences de la part de l’administration pénitentiaire
- Nous ne voulons plus de morts en prison.
- Nous voulons la fermeture des quartiers disciplinaires, et des quartiers d’isolement.
Nous invitons chacun à organiser dans sa ville, selon ses possibilités, un événement à cette occasion. Manifestation, rassemblement, projection, discussion, présence en ville ou devant la prison… tenez nous au courant, l’union fait la force!
A Lyon, nous ferons une manifestation à 14h au départ de la place Bellecour, et nous comptons sur vous!
Après la manifestation, apéro et cantine de soutien à l’Ile égalité : bouffe, concerts, open mic, de 19h30 à minuit au 4 rue de l’Égalité, 69100 Villeurbanne (métro Cusset).
Témoignage de X « on dit le pays des droits de l’homme quand on se donne cette étiquette il y a un degré de respecter les humains »
-Tu peux me dire tout ce que t’as envie de me dire, me raconter un peu la situation à l’intérieur du cra
-Ah oui, déjà la situation c’est, déjà quand normalement on devait être focalisé dans ce que… ce qui nous attend normalement, normalement je connais pas mais on est hyper stréssés et déjà c’est difficile déjà quand tu.. tu vas quelque part tu connais pas déjà si tu sais où est-ce que bon là déjà je vais faire au moins trois mois et puis au choix mais un mois je serais parti dans mon pays ou bien après cela je fais comme ça ou j’ai tel cas regardé particulièrement oui là au moins c’est, ce sera mieux pour… Par exemple comme une prison au moins je sais que je vais là parce que tel truc que j’ai fais j’ai commis tel acte, je suis condamné à 2 ans 3 ans déjà dans un état psychatrique déjà c’est pas bon parce que déjà tout le monde que tu rencontres au cra c’est que aussi c’était comme des journées des tâches… Chacun peut se dire… chacun a un conscient qui est bizarre parce que tu vois ils sont dérangés, on dirait dans un hopital psychatrique tu vois un peu, personne dans son moral très en forme ou bien on t’aura dit des choses que le cra c’est mieux ou au moins c’est passable… Même celui qui a déjà fait même assez d’années de prison est vraiment touché quand il arrive au cra. ouais.
– C’est la même chose c’est dans tout le cra ce qu’ils préparent là c’est ce qu’ils donnent. Il faut s’assurer que si tu as des soucis il faut savoir que c’est donné partout c’est la même chose c’est la même chose que tout le monde mange, que tu vas devoir consommer parce que au regard, parce qu’il y a des problèmes de santé, il y a celui qui ne peut pas manger ceci il ne peut pas consommer ceci, non c’est part égale, on regarde pas si t’es végétarien on regarde pas si t’es comme ça on regarde pas. Non, tu es obligé de faire comme ça. À la rigueur tu vas mourir de famine on s’en fout.
-ok… et donc ce que tu disais aussi tout à l’heure peu importe, quand tu vas voir le médecin peu importe le problème que tu as et que tu dis au médecin ils vont toujours te préscrire la même chose à savoir des somnifères et tout ça.
Ah oui. Je te dis c’est la même chose parce que déjà tu retrouves une bande de retenus là, qui prend ses comprimés ils les connaissent par coeur.
J’ai même pas besoin de rien. Moi j’ai même pas eu besoin même les ibuprofènes que je connaissais déjà dehors avant d’être au centre, tu vois un peu, c’est ça au moins c’est l’habituel oui, moi sans déconner les autres comprimés que tu vois ce sont des somnifères, tu vois quand ils les prennent déjà tu es exposé parce que, quand ce garçon il a écrasé ses somnifères, il les a aspiré déjà par les narines, le mental n’est plus le même, juste on regarde des gars à l’intérieur qui sont bastonnés même pour rien parce que tu vois il y a une mixture de personnes on regarde même pas le risque, et puis quand t’appelle, quand tu appelles la police c’est toi qui peut te retrouver en isolement !! oui ! alors que c’est comme si tu appelais à l’aide alors qu’il y a des caméras qui voient. C’est un danger déjà parce que les médicaments qu’ils donnent ce sont des somnifères les gars les écrasent constamment, ils se les passent même à travers les portes ils se donnent cela parce que ils connaissent un peu ces médicaments déjà, soit ce sont des médecins, soit je ne saurai comment le dire.
moi c’est préscrit les mêmes choses.
-Est-ce qu’il y a d’autres choses dont tu as envie de parler ?
-ah oui comme je dirai, oui par exemple s’il faut parler on parle toujours beaucoup plus des cas qui sont parfois, son propre cas aussi. Tu vois par exemple moi hier on m’appelle d’aller faire un test PCR tu te dis que bon. Parce que j’ai accepté, parce que compte tenu du traitement que tu passes là tu te dis c’est plus mieux parce que depuis déjà, j’ai demandé déjà à en partir parce que quand on dit tu vas quitter le territoire tu le fais parce que tu respectes l’administration. On te sort pour aller faire un test PCR. Déjà le test le + valu ici c’est le test PCr
Déjà en passant juste comme ça souvent quand on fait le test covid à l’infirmerie pour changer de trucs, je sais pas si c’est différent du même test qu’on fait à l’extérieur, parce que ça il faut le dire, quand tu veux faire le test PCR comme ils disent pour changer, test covid, ils te font un test ici à l’infirmerie 10 jours plus tard ils te font changer dans d’autres blocs normalement c’est à l’infirmerie ce qui devrait se passer c’est le test pcr ! Je peux pas m’attarder sur ça parce que je connais pas je suis pas médecin ou infirmier mais non quand on va à l’hoital mais quand on va à l’aéroport, c’est le test PCR que nous faisons ! Oui, tu fais un test pour te dire que tu voyage le lendemain, résultat, négatif, t’es convaincu.
Après tu rentres dans ta cellule, t’es rappelé moins de 10 min ou 20 min après ça veut dire que non normalement tu peux pas être négatif, c’est pas le bon test qu’on t’a fait, il faut te ramener encore à l’aéroport pour faire le même test qu’on te met dans la narine, là si tu peux t’imaginer, nous sommes dans une voiture, on appelle le chef qui dit « monsieur X » il va partir à 10h, l’autre Monsieur « Z » qui part à 6h, s’il faut faire un choix de celui qui doit voyager c’est celui qui part à 6h. Parce qu’on peut que faire pour une personne. Quand tu arrives on dit non, insister c’est d’abord Monsieur X. c’est déjà une rigolade d’abord, c’est déjà pas juste donc tu l’acceptes parce que tu as pas le choix et maintenant il est positif. Toi tu dois faire le même test au même endroit. Il est positif.
Mais tu peux t’imaginer tout ce qu’on vit en temps que covid, il faut qu’on sache que le covid c’est une maladie, et que si on l’incubait juste à quelqu’un comme ça, pour des fins, je ne sais pas comment, pour justement pas avoir si t’es pas fort t’es affecté [inaudible] Je crois pas que c’est des choses qu’on doit seulement juste attribuer à quelqu’un comme ça, et on te met dans un bloc covid seul et puis on te dit rien et là tu sens qu’il y a quelque chose de pas normal, le mettre à l’isolement, on dit qu’il va partir à 6h, s’il n’est jamais parti il est toujours là-bas, donc on ne connait vraiment pas ce qu’il se passe au cra.
On connait pas normalement le cra n’a pas des infos ou de nous mettre des distractions pour que tu puisses passer une journée normalement comme en prison comme on dit souvent quand tu regardes le joural, si on est un peu intégrés aux gens tu vois un peu. Si on passait ce temps avec des éducateurs qui viennent constamment, apprendre ne seraient-ce que la langue française ça devrait être un atout. On devrait profiter de ce temps là, pour apprendre quelque chose de culture française, pour avoir plus de distraction. Parce que je vous jure que passer une seule journée comme ça sans rien savoir juste s’activer comme ça, c’est pas facile, et surtout quand on veut faire, la journée la plus dure que j’ai passé au cra c’est quand on fait le ménage tu vois à 9h on va te mettre dehors et soit il regarde même pas la météo s’il fait froid ou il pleut non on doit juste te mettre dehors parce que c’est le moment où on ferme les portes. Alors qu’il y a beaucoup de choses qu’on pourrait apprendre à certaines personnes, on doit déjà apprendre à faire notre propre ménage déjà ; et de 2 il faut regarder la météo et voir s’il peut nous mettre, il y a des journées des fois tu regardes la météo via la télé, la météo dit qu’il va neiger même le policier il est couvert d’un pull bien fermé mais toi il faut qu’il t’envoie à la cours, c’est vraiment insultant ce genre d’incompréhension. J’ai vraiment un problème, c’est vraiment une très grande expérience que je passe au cra, il y aura des témoignages que je n’aurai même pas peur de le dire que ce soit… je vais le dire quand même, parce que au fond il faut considérer l’être humain on ne peut pas se prévaloir, comment on dit le pays des droits de l’homme ça veut dire qu’on se soucie vraiment de l’humanité bien traitée, vraiment des humains, même si ailleurs c’est souvent traité plus mauvais mais quand même quand on se donne cette étiquette il y a un degré de respecter les humains aussi.
-tu veux rajouter encore quelque chose ?
-Ce que je raconte là c’est pas des choses que j’ai inventées, je peux le redire à chaque jour chaque moment. Parce que c’est ce que je vis j’ai vécu et j’ai essayé de travailler pour un moral un peu plus fort pour essayer de ne plus jamais revivre ça, parce que, que ce soit à l’intérieur où je suis, où j’ai essayé de poursuivre,qu’est-ce que j’ai fait je me lève chaque matin quelque soit la longueur ou bien la suprerficie de l’endroit où je suis, j’essaie de faire le sport pour lever ce problème médical pour ne pas avoir affaire avec le côté médical là. Parce que j’ai été maltraité, je sais pas si c’est le cas de beaucoup de personnes mais je suis un garçon poli et respectueux je peux au moins défendre ce que je dis, que ce soit le coup médical : mais j’ai eu des altercations avec eux qui n’est pas bon, mais dans le respect ça veut dire que j’ai respecté la personne qui était en face de moi. Je croyais que j’allais avoir le même caractère médical que je retrouve souvent dehors oui, donc j’ai perdu cela et à la fin quand tu t’adresses à quelqu’un que il te dit calmement je ne suis pas le préfet vient te plaindre au préfet, comme si le préfet il avait nos vie mais non il n’a pas nos vie nous sommes justes retenus administratives par eux, mais écoutez le au moins celui qui est retenu. Parce que quand tu regardes un peu la manière que tu vas voir d’autres personnes là qui viennent et qui te dit un peu comment les retenus sont traités en allemagne il est totalement différent de la manière dont ils sont traités en France souvent.
Et puis encore le plus dur c’est qu’il devait prendre au moins nos réclamations, souvent ne serait-ce que ils améliorent soit le comportement tu vois un peu c’est ça que aussi normalement il doit y avoir une bonne association où te peux venir donner ta situation.
Cantine de soutien aux prisonnièr.es du CRA de Lyon Saint-Exupéry le vendredi 6 mai à partir de 18h30 !
Recharges mobiles, téléphones sans caméra, nourriture, tabac, vêtements… tout coûte cher dans les centres de rétention, et avoir de l’argent est un des seuls moyens d’améliorer (un peu) le quotidien dans ces prisons pour les personnes qui n’ont pas les « bons » papiers. Au sein du collectif Lyonanticra, le soutien matériel fait partie de la lutte, et nous proposons ces petits coups de pouce aux personnes avec qui nous sommes en contact. Pour ça, on a besoin d’argent !
Alors venez partager un repas collectif à prix libre le vendredi 6 mai de 18h30 à minuit. On sera place Mazagran, ou à l’Annexe de l’ECG (67 rue Bèchevelin 69007 Lyon) si il fait pas beau. Dans tous les cas la soirée se poursuivra à l’Annexe après le repas.
À bas les CRA, à bas les frontières, soutien à tous·tes les prisonnièr·es !
Lettres d’Andrei, détenu russe au 2ème CRA de Lyon
Andrei, prisonnier au Centre de Rétention de Lyon depuis plus de 60 jours, témoigne de sa situation à travers ces lettres envoyées au Préfet, à deux consulats et aux journalistes. Sont ici publiées les traductions de l’anglais et du russe au français. Les liens vers les originaux sont en bas de page.
Lettre au Préfet :
Bonjour, Monsieur le Préfet.
Je m’appelle Andrei Gurov, je suis né le 9 juin 1975 en Russie, en URSS.
En ce moment, comme vous le savez, je suis dans le centre de déportation de Lyon St Exupery. À votre demande, parce que j’ai purgé ma peine dans la prison de Bourg en Bresse.
Vous exigez mon renvoi immédiat du pays, et je suis entièrement d’accord. Je comprends parfaitement que j’ai transgressé la loi française en utilisant gratuitement le transport ferroviaire à de nombreuses reprises. En fait, j’ai été mis en prison pour ça, mais.
Tout d’abord, vous dites au tribunal que je suis illégalement sur le territoire de la France, je suis d’accord, mais je n’ai pas traversé les frontières de la France, et encore moins prévu de venir ici. Vous ignorez que j’ai été arrêté en Suisse par vos autorités, c’est-à-dire la douane de la France, et pas par les Suisses, le 4 octobre 2021. A ce moment-là, mon passeport était expiré de 4 jours, mon passeport expirait le 1 octobre 2021.
Et je n’ai pas en aucune façon traversé les frontières françaises, je ne pouvais pas entrer sur le territoire du pays n’en ayant pas le droit.
En outre, vos autorités m’ont arrêté à Genève sur le sol suisse avec mon chien et ils m’ont emmené sur le territoire français illégalement car, comme je l’ai déclaré plus tôt, mon passeport était déjà expiré.
Tout d’abord, j’étais sur le territoire suisse pour demander l’asile politique là-bas mais pas en France. Parce que je connaissais parfaitement la contradiction et l’absurdité de la législation française. La Suisse n’est pas un État européen, où la plupart des fonctionnaires ont peur de se salir les manches lorsqu’ils ont devant eux une foule de gens qui sont dans la boue toute leur vie, contrairement même à votre France, ils respectent les droits des hommes et ne m’ont pas craché au visage. Mais je reviens au commencement. Je ne m’installe pas en France pour une autre raison, une raison plus fondamentale pour moi.
Le chien avec lequel j’ai été arrêté de la race Rottweiler. Et en France, une permission spéciale est nécessaire pour lui. Une fois j’ai eu l’occasion d’assister à une arrestation illégal, et ils ont été arrêté seulement à cause de cette race de chien. Je n’ai jamais traversé la frontière de votre territoire avec mon chien.
Et la police agit sans impunité, pas tous, bien sûr, mais certains d’entre eux le sont, et vos agents là-bas le peuvent. Et vos services ont violé la loi en m’arrêtant en Suisse sans en informer les autorités locales et quand je me suis senti obligé d’appeler la police locale ils m’ont ri au nez. Et j’ai été emmené de force à bord d’un train le 4 octobre 2021 avec un chien, illégalement à travers la frontière française avec un passeport expiré. Ils m’ont jeté en prison sans que je puisse demander l’aide d’un avocat.
J’aimerais rappeler la responsabilité de déclarer qu’aucun accord international que Mme la Justice a essayé d’invoquer devant la Cour d’appel le 18 mars 2022 ne permet le transport de personnes sans un document valide pour traverser la frontière. Si c’est permis, alors qu’attendez-vous de l’ambassade roumaine et pourquoi ne m’avez pas encore expulsé, quel est le problème ? Le problème vient de mes DOCUMENTS !! Et bien ce n’est pas moi qui est enfreint la loi en traversant le territoire français illégalement mais c’est vos autorités françaises qui l’ont enfreint.
Et qu’en est-il de la Border Crossing Act, et de vos employés français, ils ont dû en informer les autorités suisses. Mais ils se sont moqué d’eux, et je m’excuse d’être franc, parce qu’il n’y a pas d’autre façon de d’écrire ce qu’ils ont fait.
Maintenant, le principal problème sur lequel j’ai une réclamation :
J’avais avec moi le chien Rottweiler comme j’ai déjà eu la chance de le dire un peu plus tôt dans cette lettre. En ce moment, le chien est à Oyonnax.
Je dois vous demander, où était mon chien du 4, date de mon arrestation, jusqu’au 15 ? ce qui était avec elle et pour quels motifs? J’ai reçu une lettre de la gendarmerie indiquant que mon chien y avait été placé le 5 octobre, et non le 15, et seulement pour la durée d’emprisonnement
Mon chien a été conduit de force avec moi et je n’ai pas eu le choix. En fait, vous vous préparez à me déporter aujourd’hui et je suis d’accord. Je souhaite quitter le pays dans lequel le très beau peuple vit et mais aussi le gouvernement le plus sale et le pouvoir des hommes !!! Je n’ai pas et ne veux pas avoir quoi que ce soit à faire avec vous, ce n’est pas moi qui suis venu chez vous.
Vu dans la situation dans laquelle je me trouvais, je devais me tourner vers OFPRA pour la demande d’asile. J’ai été forcé de faire comme Votre Seigneurie tente de me chasser non seulement du pays, mais aussi de me fermer l’espace Schengen dans lequel vivent mes enfants, qui sont encore mineurs. Et les autorités roumaines, même si elles m’ont donné permis de séjour temporaire. En fait, ils ne sont pas en mesure de me protéger ou mes enfants, au contraire, ils sont trempés jusqu’à l’os avec la corruption. Mais cela est totalement confidentiel et je ne compte pas le dire ici, je l’ai simplement mentionné dans cette lettre car je me suis tournée vers OFPRA. Pas pour être libéré du centre de déportation, mais le centre, à votre avis, ou vos conseillers sur la situation ? C’est pourquoi je voulais demander l’asile en Suisse, pas ici. Mais vous avec vos décisions, qui n’ont pas étudié attentivement ma situation, me mettent devant les faits accomplis des accords de Dublin, qui me prive de demander l’asile en suisse.
Je veux quitter la France le plus vite possible, mais seulement avec les membres de ma famille, qui m’ont été enlevés un moment donné, mon chien. Ce n’est pas un chien, mais un membre de la famille tout aussi respecté. Je refuserai tous les tests PCR et les avions sans lui. Mais avec mon chien je quitterai le pays immédiatement. C’est la chose la plus importante que je vais vous transmettre avec cette lettre, rendez-moi mon membre de ma famille, ou bien je renonce à ma LIBERTE de façon responsable !!!
La décision vous appartient. Respectueusement, Andrei Gurov.
Lettre aux rédactions :
Lettre au consulat suisse :
21.03.2022
Lettre au consulat Mauricien:
Lyon 11.03.2022
Liens vers les lettres d’origine :
Lettre au consulat Mauricien (englais) propre et clean
Lettre au préfet (en russe) propre et clean
Lettre aux rédactions propre et clean
lettre Consulat suisse propre et clean
Rejet demande asile propre et clean
Incendie au nouveau CRA de Lyon le 28 février dernier
28/02 – Le nouveau cra de Lyon brûle
Cet après-midi un feu s’est déclaré dans une cellule du nouveau Cra de Lyon (ouvert en janvier dernier).
D’après les informations que les prisonnierxs nous on données :
Le feu s’est déclaré dans un bloc suite à une tentative de suicide. 40 personnes ont été entassées dans une toute petite cellule.
Il y a des blesséxs. Les autres blocs n’ont pas été tout de suite mis au courant.
Au fur et à mesure que la soirée avance les informations que nous avons parlent de feu qui se propage, de CRA évacué, de prisonnierxs sur le parking, de masse de flics et de pompiers. Bref « c’est le bordel » nous dit un prisonnier.
Les prisonnierxs veulent faire savoir qu’iels sont en danger et veulent que l’info tourne, que des journalistes soient prévenuxs
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1/03 – Nouvelles d’aujourd’hui :
Une partie du nouveau CRA de Lyon a brulé dans un incendie hier. Contrairement à ce que les médias ont annoncé, les prisonnierxs revendiquent qu’il ne s’agissait pas d’un accident ni d’une tentative de suicide mais d’un acte de protestation.
Suite à l’incendie toustes les prisonnierxs se sont retrouvéxs plusieurs heures dans le froid a l’extérieur des bâtiments. Iels ont ensuite été ramenéxs dans le CRA et entasséxs dans un bloc. Il n’y avait pas assez de matelas pour tout le monde. Les conditions de la nuit dernière ont donc été particulièrement difficiles.
Il y a eu de nombreux blesséxs, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées dans un état grave. D’autres ont dû se contenter d’un rapide examen par les médecins du CRA, alors qu’iels avaient été exposéxs à de fortes fumées pendant plusieurs minutes.
La répression policière a été forte. Plusieurs personnes ont été emmenées en garde à vue.
Les prisonnierxs du CRA de Lyon protestent contre leur enfermement. Soutenons les !
Témoignage de X. du nouveau CRA le 24/01 : « Donc lorsque l’avion est en train de décoller vous êtes dans votre chambre, vous sentez le mur qui est en train de bouger »
Le lundi 17 janvier, le nouveau CRA de Lyon-St Exupéry est ouvert. Il double le nombre de place en rétention pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. Depuis des semaines, les flics promettent des conditions de vie amélioriées… Pourtant, les premiers témoignages qui nous parviennent sont sans ambigüité : si pour l’instant les locaux sont plus salubres, les prisonni.ères doivent désormais supporter le vacarme assourdissant des pistes de décollage et, privé.es du réseau mobile, iels subissent encore plus l’isolement. Amélioration des conditions ou pas, l’enfermement reste inhumain.
Par rapport à l’ancien emplacement, c’était dégradé, mais ici c’est neuf, c’est flambant neuf, c’est bien, c’est tranquille, mais le problème qu’on a ici… Si tu as le Sfr, tu n’as pas de problème. Mais la plupart des personnes qui sont ici, ils ont le réseau lycamobile, et ça pose problème pour que tu puisses avoir la possibilité de te communiquer avec tes proches à l’extérieur. Tu vois ? Alors il faut déplacer, il y a des moments il fait très froid dehors, il faut que tu sortes vers la cours de promenade.
Là bas, c’est barricadé avec du béton bien sûr, c’est muré avec du béton bien sûr, au dessus il y a le grillage, c’est ouvert et l’air pénètre, vous voyez. Ici on est à peu près à 60m de l’aéroport, des trucs, des pistes d’atterrissage, vous voyez là où les avions atterissent, là ou les avions décollent. Donc lorsque l’avion est en train de décoller vous êtes dans votre chambre, vous sentez le mur qui est en train de bouger, même le train, tu vois le train, lorsque le train passe, le tgv le inoui là tout ça, qui s’arrête à l’aéroport de Saint-Exupéry, lorsque le train là passe, vous sentez vraiment, le mur qui est en train de bouger.
On a pas de problème covid, personne va mourir.C’est comme ça ici, les gens qui sont ici, ils sont dans des moments ils sont dépassés tu peux pas discuter avec, comme c’était là bas ! ici aussi ça rebelotte, mais bon chacun fait ce qu’il veut dans sa vie hein, moi je suis là j’attends demain je vais passer, bon ; on verra, on verra ce que la la préfecture dira, comme ce juge qui détient le baton de mon avenir, qui decide si je vais mourir ou si je vais avoir un travail, ou je sais pas quoi. Moi j’attends.
Les locaux sont propres, la chambre est bonne, mais ça commence à déborder déjà – si je veux prendre la douche, y a plus le passage de l’eau; les égouts sont bouchés, je sais pas si quelqu’un a jeté quelque chose dans le chiotte, après ça a bouché les égouts, donc ça je comprends je l’ai déjà signalé mais bon ils font rien, je fais à l’ancienne, j’ai coupé une bouteille, dès que j’ai fini de me laver, je commence à récupérer la bouteille que j’ai coupé, et je le verse sur la toilette, ouais, après je tire bon.
Dans le centre, pour ceux qui veulent manger, des fois ils donnent ratatouille. La restauration n’a pas changé, la restauration est toujours le même, lemeilleur qu’ils donnent c’est le pain.
- – Le pain ?
- – ça se vend 20 centimes ou 25 centimes, tu as ça le matin au déjeuner, tu as ça à midi tu as ça le soir. Voilà. C’est ça que j’ai mangé. La nourriture des hommes tu veux manger un tout petit, comme nos enfants à la crèche, un petit morceau de viande, un morceau, des fois une cuisse de poulet, une cuisse de poulet un gabarti, d’un vieux comme moi j’ai 60 ans je veux manger la nourriture pour résister jusqu’à demain matinn j’ai pas le temps.