Cantine de soutien aux prisonnièr.es du CRA de Lyon Saint-Exupéry le vendredi 6 mai à partir de 18h30 !

Recharges mobiles, téléphones sans caméra, nourriture, tabac, vêtements… tout coûte cher dans les centres de rétention, et avoir de l’argent est un des seuls moyens d’améliorer (un peu) le quotidien dans ces prisons pour les personnes qui n’ont pas les « bons » papiers. Au sein du collectif Lyonanticra, le soutien matériel fait partie de la lutte, et nous proposons ces petits coups de pouce aux personnes avec qui nous sommes en contact. Pour ça, on a besoin d’argent !

Alors venez partager un repas collectif à prix libre le vendredi 6 mai de 18h30 à minuit. On sera place Mazagran, ou à l’Annexe de l’ECG (67 rue Bèchevelin 69007 Lyon) si il fait pas beau. Dans tous les cas la soirée se poursuivra à l’Annexe après le repas.

À bas les CRA, à bas les frontières, soutien à tous·tes les prisonnièr·es !

Lettres d’Andrei, détenu russe au 2ème CRA de Lyon

Andrei,  prisonnier au Centre de Rétention de Lyon depuis plus de 60 jours, témoigne de sa situation à travers ces lettres envoyées au Préfet, à deux consulats et aux journalistes. Sont ici publiées les traductions de l’anglais et du russe au français. Les liens vers les originaux sont en bas de page.


Lettre au Préfet :

Bonjour réspecté Monsieur ou Madame le ou la Préfet.
Mes excuses, mais je vais vous écrire en langue Russe pour une meilleure compréhension, pour mieux exprimer mes idées.
Donc :

Bonjour, Monsieur le Préfet.

Je m’appelle Andrei Gurov, je suis né le 9 juin 1975 en Russie, en URSS.

En ce moment, comme vous le savez,  je suis dans le centre de déportation de Lyon St Exupery. À votre demande, parce que j’ai purgé ma peine dans la prison de Bourg en Bresse.

Vous exigez mon renvoi immédiat du pays, et je suis entièrement d’accord. Je comprends parfaitement que j’ai transgressé la loi française en utilisant gratuitement le transport ferroviaire à de nombreuses reprises. En fait, j’ai été mis en prison pour ça, mais.

Tout d’abord, vous dites au tribunal que je suis illégalement sur le territoire de la France, je suis d’accord, mais je n’ai pas traversé les frontières de la France, et encore moins prévu de venir ici. Vous ignorez que j’ai été arrêté en Suisse par vos autorités, c’est-à-dire la douane de la France, et pas par les Suisses, le 4 octobre 2021. A ce moment-là, mon passeport était expiré de 4 jours, mon passeport expirait le 1 octobre 2021.

Et je n’ai pas en aucune façon traversé les frontières françaises, je ne pouvais pas entrer sur le territoire du pays n’en ayant pas le droit.

En outre, vos autorités m’ont arrêté à Genève sur le sol suisse avec mon chien et ils m’ont emmené sur le territoire français illégalement car, comme je l’ai déclaré plus tôt, mon passeport était déjà expiré.

Tout d’abord, j’étais sur le territoire suisse pour demander l’asile politique là-bas mais pas en France. Parce que je connaissais parfaitement la contradiction et l’absurdité de la législation française. La Suisse n’est pas un État européen, où la plupart des fonctionnaires ont peur de se salir les manches lorsqu’ils ont devant eux une foule de gens qui sont dans la boue toute leur vie, contrairement même à votre France, ils respectent les droits des hommes et ne m’ont pas craché au visage. Mais je reviens au commencement. Je ne m’installe pas en France pour une autre raison, une raison plus fondamentale pour moi.

Le chien avec lequel j’ai été arrêté de la race Rottweiler. Et en France, une permission spéciale est nécessaire pour lui. Une fois j’ai eu l’occasion d’assister à une arrestation illégal, et ils ont été arrêté seulement à cause de cette race de chien. Je n’ai jamais traversé la frontière de votre territoire avec mon chien.

Et la police agit sans impunité, pas tous, bien sûr, mais certains d’entre eux le sont,  et vos agents là-bas le peuvent. Et vos services ont violé la loi en m’arrêtant en Suisse sans en informer les autorités locales et quand je me suis senti obligé d’appeler la police locale ils m’ont ri au nez. Et j’ai été emmené de force à bord d’un train le 4 octobre 2021 avec un chien, illégalement à travers la frontière française avec un passeport expiré. Ils m’ont jeté en prison sans que je puisse demander l’aide d’un avocat.

J’aimerais rappeler la responsabilité de déclarer qu’aucun accord international que Mme la Justice a essayé d’invoquer devant la Cour d’appel le 18 mars 2022 ne permet le transport de personnes sans un document valide pour traverser la frontière. Si c’est permis, alors qu’attendez-vous de l’ambassade roumaine et pourquoi ne m’avez pas encore expulsé, quel est le problème ? Le problème vient de mes DOCUMENTS !! Et bien ce n’est pas moi qui est enfreint la loi en traversant le territoire français illégalement mais c’est vos autorités françaises qui l’ont enfreint.

Et qu’en est-il de la Border Crossing Act, et de vos employés français, ils ont dû en informer les autorités suisses. Mais ils se sont moqué d’eux, et je m’excuse d’être franc, parce qu’il n’y a pas d’autre façon de d’écrire ce qu’ils ont fait.

Maintenant, le principal problème sur lequel j’ai une réclamation :

J’avais avec moi le chien Rottweiler comme j’ai déjà eu la chance de le dire un peu plus tôt dans cette lettre. En ce moment, le chien est à Oyonnax.

Je dois vous demander, où était mon chien du 4, date de mon arrestation, jusqu’au 15 ? ce qui était avec elle et pour quels motifs? J’ai reçu une lettre de la gendarmerie indiquant que mon chien y avait été placé le 5 octobre, et non le 15, et seulement pour la durée d’emprisonnement

Mon chien a été conduit de force avec moi et je n’ai pas eu le choix. En fait, vous vous préparez à me déporter aujourd’hui et je suis d’accord. Je souhaite quitter le pays dans lequel le très beau peuple vit et mais aussi le gouvernement le plus sale et le pouvoir des hommes !!! Je n’ai pas et ne veux pas avoir quoi que ce soit à faire avec vous, ce n’est pas moi qui suis venu chez vous.

Vu dans la situation dans laquelle je me trouvais, je devais me tourner vers OFPRA pour la demande d’asile. J’ai été forcé de faire comme Votre Seigneurie tente de me chasser non seulement du pays, mais aussi de me fermer l’espace Schengen dans lequel vivent mes enfants, qui sont encore mineurs. Et les autorités roumaines, même si elles m’ont donné permis de séjour temporaire. En fait, ils ne sont pas en mesure de me protéger ou mes enfants, au contraire, ils sont trempés jusqu’à l’os avec la corruption. Mais cela est totalement confidentiel et je ne compte pas le dire ici, je l’ai simplement mentionné dans cette lettre car je me suis tournée vers OFPRA. Pas pour être libéré du centre de déportation, mais le centre, à votre avis, ou vos conseillers sur la situation ? C’est pourquoi je voulais demander l’asile en Suisse, pas ici. Mais vous avec vos décisions, qui n’ont pas étudié attentivement ma situation, me mettent devant les faits accomplis des accords de Dublin, qui me prive de demander l’asile en suisse.

Je veux quitter la France le plus vite possible, mais seulement avec les membres de ma famille, qui m’ont été enlevés un moment donné, mon chien. Ce n’est pas un chien, mais un membre de la famille tout aussi respecté. Je refuserai tous les tests PCR et les avions sans lui. Mais avec mon chien je quitterai le pays immédiatement. C’est la chose la plus importante que je vais vous transmettre avec cette lettre, rendez-moi mon membre de ma famille, ou bien je renonce à ma LIBERTE de façon responsable !!!

La décision vous appartient. Respectueusement, Andrei Gurov.


Lettre aux rédactions :

Respecté rédacteur !
Mon nom est Andrei Gurov. Je suis Russe mais sous protection subsidiaire en Roumanie depuis le 04.09.2004. J’envoie deux lettres : une que j’adresse au Consulat Suisse et où j’explique ce qui est arrivé au jour du 04 octobre 2021 sur le territoire Suisse, et la seconde, un rejet de l’OFPRA que j’ai eu ici, au Centre de Rétention Administrative à Lyon Saint-Exupéry.
S’il vous plait, lisez-les et vous comprendrez clairement ma situation et comment les autorités françaises se portent au-dessus de la loi, la brisent, dissimulent des actions illégales tandis que la justice ferme les yeux.
Pour faire court ! J’ai été kidnappé en Suisse dans la ville de Genève le 4 octobre 2021 avec mon chien, par la douane française, et illégalement transféré en France alors que mon passeport avait expiré. Mon chien m’a été retiré. Je voulais demander la protection de la Convention de Genève de 1958 en Suisse mais la douane française m’a kidnappé et je n’ai pas eu d’autre choix que de demander l’asile ici en France.
Si vous lisez ces deux lettres, vous aurez une meilleure compréhension de la situation qu’avec ce que j’écris sur ce présent papier.
Actuellement je suis au Centre de Rétention : S.P.A.F CRA. St.Exupéry B.P.106.
J’étais à la prison « Bourg-en-Bresse » du 05.10.2021 au 14.02.2022, puis ils m’ont transféré ici. Je n’étais en prison que pour avoir voyagé plusieurs fois sans billet de train, mais ils m’ont considéré comme un assassin ou un vendeur de drogue. Ils essaient de voler mon chien, un Rottweiler. Le chien est présentement à la SPA d’Oyonnax et ce centre pour animaux cherche à récupérer illégalement la propriété de mon chien.
J’ai été arrêté illegalement dès le début et mon chien et moi, on a été transférés illégalement en France. Je n’ai personne ici. Seulement quelques personnes qui veulent m’aider et les personnes dans la même situation que moi, mais personne le pouvoir d’agir comme vous !
S’il vous plaît, lisez ces lettres et aidez moi comme vous pouvez. Je vous donne le droit d’utiliser ma situation, de la rendre publique. L’Audience avec l’O.F.P.R.A peut être publiée, je vous en donne les droits.
Aussi, j’ai écris une lettre au Consulat Mauricien mais ils ont rejeté ma demande car ils n’ont pas le droit de décider.
Donc, vous avez trois lettres, s’il vous plaît lisez les et aidez-moi comme vous le pouvez.
Je vais prier pour ça.
Avec tous mes respects, Andrei Gurov
21.03.2022

Lettre au consulat suisse :

Bonjour respecté Monsieur l’Ambassadeur.
Mon nom est Andrei Gurov, né en Russie le 09 juin 1975. Je vous écris cette lettre pour exprimer la détresse et l’injustice auxquelles je fais face depuis le 04.10.2021. À cette date j’étais dans la ville de Genève, attendant mon ami qui est le Directeur du « Star Ballet Russe », et l’avocat Philippe Bogard concernant ma demande d’asile à Genève.
   Après cela, autour de 16h50 (+ ou -), un homme marche vers moi. Il est de la Douane française (P.A.F) et commence à parler de mon chien. Il me demande si je suis au courant des règles concernant les Rottweiler dans le Canton de Genève ? Je réponds oui, je connais les règles mais je suis seulement en transit à Genève et à Bern cette race n’est pas interdite, et mon chien avait un masque. Et il fait partie de la famille et il participe souvent dans les spectacles de chiens. Il a même été deux fois vainqueur « Champion d’Europe » et champion absolu d’Italie. J’ai dit à ce monsieur que mon chien a tous les documents nécessaires au voyage et lui ai demandé comment il pouvait avoir le droit de contrôler nos documents alors que j’étais en Suisse et qu’il est de la Douane française. Je lui ai aussi expliqué que ce chien est absolument légal à Bern, ma destination.
   L’officer de la Douane Française s’est énervé et m’a demandé mon identité et je lui ai donné mes documents de voyage. Je lui ai expliqué que mon passeport venait d’expirer le 01 octobre, donc je n’ai pas de documents pour moi, mais mon chien en a.
   Alors, il a pris mon passeport et m’a demandé de le suivre dans ses bureaux. Quand nous sommes arrivés là-bas, il a réalisé une copie de mon ID, et a passé un appel, et il est revenu à moi et m’a dit de lui montrer mes mains. Il m’a immédiatement passé les menottes et m’a dit que dès maintenant je suis arrêté car j’ai été contrôlé par la douane française et je n’avais pas mon billet.
   Je lui ai tout de suite demandé d’appeler la police suisse car je n’étais pas sur le territoire français (la gare de Genève). Il a rigolé, puis refusé de me permettre d’appeler la police suisse, et m’a forcé à entrer dans un train avec mon chien et mes baggages. Il m’a dit que la Douane frnnçaise a plus de pouvoir que la police suisse, qui n’est rien.
   À la gare suivante nous étions déjà en France et un de ses collègues nous attendait quand nous sommes arrivés là. Après, ils ont rédigé un rapport rempli de fausses informations, que je voyageais avec un passeport expiré et que j’ai passé la frontière illégalement. Ils m’ont forcés à venir ici illégalement mais ont écrit que c’était moi qui était venu. Ils m’ont arrêté à Genève et amené par eux en France. Donc, j’ai été kidnappé. Après ça, ils ont appelé la police (celle française) et m’ont envoyé avec eux dans une autre ville. Moi et mon chien sommes arrivés à la Gendarmerie et après ils m’ont pris de force mon chien, et le jour suivant j’étais transféré à la prison de Bourg-en-Bresse.
   Je ne savais pas que voyager plusieurs fois sans billet était jugé en France pour 6 mois de prison. C’est pour cette raison qu’ils m’ont mis en prison et mis mon chien dans un centre spécial pour animaux à Oyonnax pendant la durée de ma détention. Je suis sorti de la prison le 14.02.2022 (après 4 mois). Maintenant, je suis au Centre de Rétention comme le Préfet considère que j’ai illégalement traversé la frontière ce qui est complètement faux, et refuse de me rendre mon chien. Ils ont dit que mon chien n’est plus ma propriété comme ils n’ont pas dit au tribunal que mon chien et moi avons été kidnappés à Genève. Le juge a statué que, sachant que mon passeport est expiré et que je n’ai pas de logement en France, ils vont me garder en rétention jusqu’à ma déportation. Ils ne veulent pas entendre que je n’ai pas voulu venir en France mais souhaitait demander l’asile en suisse, mais que cette situation ayant eu lieu, tout a changé et finalement je fais une demande d’asile ici en France. Tous les documents à propos de mon arrestation illégale ont disparu. Ils dissimulent ce kidnapping à la justice et par le même temps couvrent les actions illégales qu’ils font.
    Je vous demande votre aide pour faire face à ce cauchemar comme vous monsieur avez accès aux caméras CCTV dans la gare de Genève le 04.10.2021 pour voir et prouver mon kidnapping illégal par la douane française.
Je suis sûr, respecté ambassadeur, que vous accordez une attention particulière aux droits humains et ne tolèrerez pas l’injustice qui a eu lieu à cause de la Douane Française sur le territoire suisse.
   Je vais envoyer une copie de mon verdict de l’O.F.P.R.A. aux journalistes, et espérer que quelqu’un lira ces lettres pour que tout le monde sache que cette situation illégale a eu lieu sur le territoire suisse.
   Comme je l’ai dit précedemment mon chien fait partie de ma famille et je ne serais pas capable de vivre sans lui.
   Donc Monsieur l’Ambassadeur, par cette lettre je vous annonce ce qui est arrivé en Suisse et vous verrez que votre pays n’est pas considéré par les français comme un pays de liberté et de droits humains.
   Sur moi je n’ai rien vu, aucun pouvoir, droits humain ou démocratie comme en Europe, même en Suisse – surtout la ville de Genève « ville de la paix ».
   Ou j’ai tort. Si j’ai tort et qu’un pays respecte les droits humains, surtout la Suisse (Convention de Genève de 1951) s’il vous plaît répondez-moi et je prierai pour bénir la Suisse.
   Actuellement j’ai vu ce que les autorités françaises se sentent en Suisse comme dans leur propre maison, et ne respectent pas les règles internationales qu’ils ont signés. Ils ont ri de la police française.
  Donc, comment est-ce possible d’être kidnappé d’un pays et de cacher ça ???
Faites quelque chose, je vous en prie !!!
Respectueusement, Andrei Gurov
Centre de Rétention de Lyon Saint-Exupéry

21.03.2022



Lettre au consulat Mauricien:

Bonjour respecté Monsieur l’Ambassadeur.
Soussigné Andrei Gurov, né dans la ville de Naltchik (Russie) le 09 juin 1975, avec une protection subsidiaire en Roumanie, vous demande à vous et votre gouvernement des Mauriciens de m’accorder la protection de la convention de Genève de 1951.
    En ce jour je suis au Centre de Rétention Administrative à Lyon Saint-Exupéry (France) dans l’attente de ma déportation en Roumanie car j’ai une protection subsidiaire de la Russie en Roumanie depuis le 01.09.2004. Mais malheureusement la situation politique en Roumanie a changé au cours des dernières semaines et les autorités roumaines commencent à recevoir des réfugiés de l’Ukraine (actuellement ils sont plus de 100 000 personnes). Je suis citoyen Russe et je n’ai rien contre les Ukréniens. Au contraire, je suis contre la politique du président Russe M. Poutine, mais j’ai malheureusement la citoyenneté russe et ce point me place dans une situation dangereuse en Roumanie. J’ai demandé l’asile ici, en France mais elle a été rejetée car la Roumanie est un pays européen.
   Je souhaite et espère, que finalement je puisse aller aussi loin que possible du continent européen pour me sauver et continuer à vivre comme un humain normal.
   Je suis professeur de théâtre dramatique et de danse classique (ballet), toute ma vie j’ai travaillé sur la scène et créé des milliers de spectacle au théâtre comme au cinéma. Je voudrai faire la même chose et créer une école d’art et de théâtre dans votre pays Maurice et apprendre aux jeunes générations l’Histoire, la litterature et l’art classique. Vous pouvez regarder sur internet sur google : Andrei Gurov – qui est-il ?
   Je cherche un endroit protégé sur notre Terre et prie le Seigneur tous les jours, mais la réalité en ce moment pour moi est l’obscurité.
   S’il vous plaît, aidez-moi ! J’ai besoi de protection pour survivre sur notre planète et continuer à vivre ma vie avec fierté.
   Désolé de ma grammaire anglaise ( je parle bien mieux que je n’écris).
   S’il vous plaît, ne jetez pas cette lettre à la poubelle mais lisez-là et essayez de me comprendre. La Roumanie n’est pas un pays où je suis en sécurité, il y a déjà eu le kidnapping de mon fils il y a cinq ans, et les autorités ne s’en préoccupent pas. La police ne veut même pas prendre ma plainte à propos de la disparition de mon fils.
   Toute l’Europe est complètement corrompue et il n’y existe aucune démocratie. Je veux dire que les lois et les gouvernements – pas les personnes simples  qui sont vraiment de bonnes personnes mais n’ont vraiment aucun pouvoir !!!
   S’il vous plaît, contactez votre gouvernement et racontez-lui ma situation. Peut-être qu’ils accepteront au moins un réfugié.
Mon adresse, actuellement : SPAF CRA ST EXUPERY BP 106 69125 Lyon St-Exupéry.
Malheureusement je n’ai pas accès à internet et aucun moyen d’accéder à mes mails.
Dans tous les cas, dans l’attente de votre réponse,
Dieu vous bénisse et votre décision
Avec espoir et respect,
Andrei Gurov

Incendie au nouveau CRA de Lyon le 28 février dernier

28/02 – Le nouveau cra de Lyon brûle

Cet après-midi un feu s’est déclaré dans une cellule du nouveau Cra de Lyon (ouvert en janvier dernier).

D’après les informations que les prisonnierxs nous on données :

Le feu s’est déclaré dans un bloc suite à une tentative de suicide. 40 personnes ont été entassées dans une toute petite cellule.

Il y a des blesséxs. Les autres blocs n’ont pas été tout de suite mis au courant.

Au fur et à mesure que la soirée avance les informations que nous avons parlent de feu qui se propage, de CRA évacué, de prisonnierxs sur le parking, de masse de flics et de pompiers. Bref « c’est le bordel » nous dit un prisonnier.

Les prisonnierxs veulent faire savoir qu’iels sont en danger et veulent que l’info tourne, que des journalistes soient prévenuxs

——

1/03 – Nouvelles d’aujourd’hui :

Une partie du nouveau CRA de Lyon a brulé dans un incendie hier. Contrairement à ce que les médias ont annoncé, les prisonnierxs revendiquent qu’il ne s’agissait pas d’un accident ni d’une tentative de suicide mais d’un acte de protestation.

Suite à l’incendie toustes les prisonnierxs se sont retrouvéxs plusieurs heures dans le froid a l’extérieur des bâtiments. Iels ont ensuite été ramenéxs dans le CRA et entasséxs dans un bloc. Il n’y avait pas assez de matelas pour tout le monde. Les conditions de la nuit dernière ont donc été particulièrement difficiles.

Il y a eu de nombreux blesséxs, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées dans un état grave. D’autres ont dû se contenter d’un rapide examen par les médecins du CRA, alors qu’iels avaient été exposéxs à de fortes fumées pendant plusieurs minutes.

La répression policière a été forte. Plusieurs personnes ont été emmenées en garde à vue.

Les prisonnierxs du CRA de Lyon protestent contre leur enfermement. Soutenons les ! 
 

Témoignage de X. du nouveau CRA le 24/01 : « Donc lorsque l’avion est en train de décoller vous êtes dans votre chambre, vous sentez le mur qui est en train de bouger »

Le lundi 17 janvier, le nouveau CRA de Lyon-St Exupéry est ouvert. Il double le nombre de place en rétention pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. Depuis des semaines, les flics promettent des conditions de vie amélioriées… Pourtant, les premiers témoignages qui nous parviennent sont sans ambigüité : si pour l’instant les locaux sont plus salubres, les prisonni.ères doivent désormais supporter le vacarme assourdissant des pistes de décollage et, privé.es du réseau mobile, iels subissent encore plus l’isolement. Amélioration des conditions ou pas, l’enfermement reste inhumain.

Par rapport à l’ancien emplacement, c’était dégradé, mais ici c’est neuf, c’est flambant neuf, c’est bien, c’est tranquille, mais le problème qu’on a ici…  Si tu as le Sfr, tu n’as pas de problème. Mais la plupart des personnes qui sont ici, ils ont le réseau lycamobile, et ça pose problème pour que tu puisses avoir la possibilité de te communiquer avec tes proches à l’extérieur. Tu vois ? Alors il faut déplacer, il y a des moments il fait très froid dehors, il faut que tu sortes vers la cours de promenade.

Là bas, c’est barricadé avec du béton bien sûr, c’est muré avec du béton bien sûr, au dessus il y a le grillage, c’est ouvert et l’air pénètre, vous voyez. Ici on est à peu près à 60m de l’aéroport, des trucs, des pistes d’atterrissage, vous voyez là où les avions atterissent, là ou les avions décollent. Donc lorsque l’avion est en train de décoller vous êtes dans votre chambre, vous sentez le mur qui est en train de bouger, même le train, tu vois le train, lorsque le train passe, le tgv le inoui là tout ça, qui s’arrête à l’aéroport de Saint-Exupéry, lorsque le train là passe, vous sentez vraiment, le mur qui est en train de bouger.
On a pas de problème covid, personne va mourir.

C’est comme ça ici, les gens qui sont ici, ils sont dans des moments ils sont dépassés tu peux pas discuter avec, comme c’était là bas ! ici aussi ça rebelotte, mais bon chacun fait ce qu’il veut dans sa vie hein, moi je suis là j’attends demain je vais passer, bon ; on verra, on verra ce que la la préfecture dira, comme ce juge qui détient le baton de mon avenir, qui decide si je vais mourir ou si je vais avoir un travail, ou je sais pas quoi. Moi j’attends.

Les locaux sont propres, la chambre est bonne, mais ça commence à déborder déjà –  si je veux prendre la douche, y a plus le passage de l’eau;  les égouts sont bouchés, je sais pas si quelqu’un a jeté quelque chose dans le chiotte, après ça a bouché les égouts, donc ça je comprends je l’ai déjà signalé mais bon ils font rien, je fais à l’ancienne, j’ai coupé une bouteille, dès que j’ai fini de me laver, je commence à récupérer la bouteille que j’ai coupé, et je le verse sur la toilette, ouais, après je tire bon.

Dans le centre, pour ceux qui veulent manger, des fois ils donnent ratatouille. La restauration n’a pas changé, la restauration est toujours le même, lemeilleur qu’ils donnent c’est le pain.

  • – Le pain ?
  • – ça se vend 20 centimes ou 25 centimes, tu as ça le matin au déjeuner, tu as ça à midi tu as ça le soir. Voilà. C’est ça que j’ai mangé. La nourriture des hommes tu veux manger un tout petit, comme nos enfants à la crèche, un petit morceau de viande, un morceau, des fois une cuisse de poulet, une cuisse de poulet un gabarti, d’un vieux comme moi j’ai 60 ans je veux manger la nourriture pour résister jusqu’à demain matinn j’ai pas le temps.

[BROCHURE] Sans papiers : s’organiser contre l’expulsion, que faire en cas d’arrestation ? – 2021

La nouvelle version de la brochure « Sans papiers : s’organiser contre l’expulsion, que faire en cas d’arrestation? » est parue.

La brochure est téléchargeable en cliquant ici.

La brochure Sanspapiers: s’organiser contre l’expulsion. Que faire en cas d’arrestation? avait été révisée pour la dernière fois en mai 2012. Depuis, les lois ont profondément changé et elle était devenue inutilisable. La présente version, terminée en octobre 2021, tient donc compte de ces modifications.

Nous avons tenté de rendre le contenu du texte accessible malgré la complexité du vocabulaire et des démarches juridiques.
Nous avons choisi, dans la formulation du texte, de nous adresser aux personnes concernées, et cela par le vouvoiement.

Également, nous avons fait le choix d’opter, au lieu d’une écriture inclusive qui nous tenait à cœur, pour une féminisation du texte favorisant sa lisibilité. Féminisation totale du texte sauf pour les personnes représentant une institution
: flics, matons, juges, préfets…


Cette brochure vise à fournir des outils pour pouvoir au mieux anticiper et réagir en cas d’arrestation et d’expulsion. Par ailleurs, elle vous donne des informations sur la réalité législative et sa pratique répressive à chaque étape du processus de rétention et d’expulsion ainsi que sur les outils juridiques et sur vos droits afin de pouvoir mieux vous défendre.
Elle a été réactualisée à partir d’anciennes brochures, de lectures de textes de loi actuels et de retours d’expériences. Elle n’est pas complète et les pratiques évoluent rapidement, varient en fonction des préfectures et sont arbitraires. La justice de classe est aussi une loterie. Cette brochure s’inscrit dans notre combat de fond contre l’enfermement et les frontières, et reste avant tout un outil pour tenter d’échapper à l’État raciste et à sa machine à expulser. Pendant que les lois défilent, la chasse aux personnes sans-papiers s’intensifie, d’autant plus qu’en ce temps de crise les boucs émissaires sont de plus en plus nécessaires. Aussi faudra-t-il envisager de nouveaux moyens de lutte et se les communiquer.

Si vous avez des commentaires et surtout des expériences à nous transmettre, vous pouvez écrire à : anticrabrochure@riseup.net

APPEL A MANIFESTER CONTRE LES CRA ET LES PRISONS

MANIFESTATION
CONTRE LES CRA ET TOUTES  LES PRISONS
EN SOUTIEN AUX            PRISONNIÈRXS

Samedi 12/02
14h aux Palais de Justice des  24 colonnes

Le contexte électoral actuel, saturé par les mots d’ordre des extrêmes droites, renforce et légitime encore plus que d’habitude les discours sécuritaires. La répression policière et les violences d’Etat ne cessent d’augmenter; notamment envers les classes populaires,  les personnes racisé.es, et les personnes sans-papiers.
L’Etat dépense des millions  pour le surarmement de sa police, la multiplication des contrôles et des rafles, la répression des mouvements sociaux, le développement des technologies de surveillance et la construction de nouveaux lieux d’enfermement.

En prison, un.e détenu.e meurt tous les trois jours en France pour des causes multiples : suicide, passage à tabac, refus d’assistance médicale…
Les prisons sont au coeur d’un système pénal injuste, classiste et raciste. Sous prétexte d’assurer la protection de la population, isolent et traumatisent ceux et celles qui y sont condamnées, sans visée transformatrice. Bien au contraire,  elles répètent et perpétuent les inégalités et marginalisations de nos sociétés

Le maintien de l’ordre et le système punitif sont tous deux fermement ancrés dans le racisme comme le démontrent les récentes lois islamophobes, la gestion néocolonialiste des quartiers populaires, la surreprésentation des personnes racisées dans les prisons et la criminalisation des sans-papiers, dans et hors des CRA.

Les Centres de Rétention Administrative sont des prisons où l’État enferme jusqu’à 90 jours les personnes qu’il considère comme irrégulières sur le territoire français parce qu’elles n’ont pas les « bons » papiers selon l’Etat français. Prisons et CRA s’entretiennent mutuellement; ils s’inscrivent dans la boucle infernale des rafles, des chasses à l’homme, des contrôles au faciès et des politiques migratoires.

A l’intérieur des 25 CRA et des 187 établissements pénitenciers en France, les violences sont quotidiennes : policières, médicales et administratives, elles sont invisibilisées et visent à marquer les corps et les esprits afin de les soumettre et de les discipliner.
Face à cette situation, les luttes à l’intérieur sont permanentes et prennent des formes multiples :  grèves de la faim, refus de promenade, blocages de chambres, automutilations, incendies… Ces derniers temps, de nombreux mouvements de révolte ont éclaté dans les CRA (Paris, Lyon et Lille) et les prisons (Uzerche, Longuenesse, Toul-Ecrouves et Grasse) pour dénoncer l’absence de mesures face à la crise sanitaire, et revendiquer ainsi la libération immédiate de tous.tes les prisonni.ères.

Avec les différents projets de construction, de rénovation et d’extension des CRA et des prisons, le nombre de places d’enfermement ne cesse d’augmenter, alimentant ainsi le business de beaucoup d’entreprises privées et d’associations qui se font du fric sur le dos des prisonni.ères.
A Lyon, un nouveau CRA,  situé près de l’aéroport de Saint-Exupéry,  a ouvert début janvier et a doublé la capacité d’enfermement dans la région Rhône-Alpes-Auvergne.

Les frontières tuent, les prisons tuent , les CRA tuent. Depuis septembre 2020  : Majid, suicidé le lundi 24 novembre au CRA de Oissel,  Wissem, enfermé dans le CPR de Rome et mort le 3 décembre, Fitim Uka,   suicidé dans le sous-sol du palais de justice de Bordeaux le 15 décembre, Idir Mederres, décédé le 9 Septembre 2020 au mitard de la prison de Lyon Corbas. Toufik Belrhitri, décédé à la prison de Perpignan le 18 Octobre 2020. Jules, décédé au mitard de la prison de Seysses dans la nuit du 5 au 6 Décembre 2020. Un homme, décédé au mitard de la prison de Rémire-Montjoly le 27 Avril 2020. Une femme, décédée au quartier d’isolement de la prison de Gradignan le 18 Juillet 2020. Alexis, décédé au quartier d’isolement de la prison de Roanne le 18 Juillet 2020. Un homme, décédé au mitard de la prison de Gradignan le 6 Janvier 2021. Jimony Rousseau, décédé le 2 Février 2021 dans la prison de Méaux-Chauconin. Sacha, décédé le 27 Avril 2021 au mitard de la prison de Saint-Brieuc. Un homme, décédé le 23 Juin 2021 à la prison de Villepinte. Un homme, décédé le 13 Août 2021 à la prison de Fleury-Mérogis. Un homme, décédé le 21 Novembre 2021 à la prison de Strasbourg. Une femme, décédée dans la nuit du Jeudi 10 au Vendredi 11 Décembre 2021 à la prison de Gradignan. Un homme, décédé le 30 Décembre 2021 à la prison de Brigue. Yassin Mebarkia est mort le lundi 3 janvier 2022 à la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône. Tous⸱tes les autres, tué.es pendant leur enfermement.

L’Etat français est responsable de ces morts :  pas de justice, pas de paix.

Luttons et organisons nous :

contre les cra
contre l’enfermement
contre les violences policières, pénitentiaires et pénales
contre le racisme
contre les rafles et les controles d’identité
contre les expulsions
contre la construction du nouveau cra et les entreprises qui y collaborent
contre les frontières et pour la régularisation de toustes
contre les violences à l’égard des manifestantxs

RDV  samedi 12/02 à 14h au Palais de Justice   des  24 colonnes

 

 

Cet appel a été co-signé par les collectifs : AG des Gilets Jaunes de Lyon & Environs

Témoignages de plusieurs grévistes de la faim du 09.12


 Témoignage de A.

R. :  Est-ce que tu peux déjà commencer à me raconter comment a commencé la grève de la faim et pourquoi?

A. : Euh ça a commencé parce qu’il y a 3 ici il y a 3… il y a 2 tunisiens.. au moins 3 personnes il y a mal du corona. Après toutes les personnes font la grève de la faim pour les personnes seules.

R. : Et pourquoi une grève de la faim, comment elles sont traitées, qu’est-ce qui se passe?

A. : Ici normalement.. comme A. qui a parlé avec toi ça fait 5 ans en prison et 3 mois ici, c’est trop non ! Y a des gens ici y a des cas, des cas trop trop mal.

R. : Et alors qu’est ce qu’ils font les policiers avec les personnes qui sont malades du covid, ils font quelque chose ou pas?

A. : Ils font un isolement et {inaudible} … y a deux personnes là bas et y a une troisième personne il rentre.. la quatrième personne qui rentre aujourd’hui. B., il rentre là bas aussi.

R. : La quatrième personne c’est à dire? Y a quatre personne avec le covid?

A. :  C’est la quatrième personne qui a le covid aujourd’hui.

R. : Ah donc y a quatre personnes qui ont le covid !

A. : Oui aujourd’hui !

R. : Ok. Et t’as l’impression…Toi tu te sens comment par rapport à ça? Les gens sont protégés, sont pris en charge? Ils sont soignés?

A. : Ah ils protègent pas ! Ils protègent pas {inaudible}. Ils te laissent comme ça. Hier, ils ferment tout, nous laissent devant les chambres. Même pas fumer y a pas, feu y a pas. Wallah al radim. Feu y a pas. Maintenant devant toi j’appelle pour feu, il m’a dit non direct. Wallah.

R. : Ok et est-ce que t’as envie de raconter plus précisement les conditions ?

A. : Aujourd’hui le préfet va venir, il est venu et il a pas parlé avec nous,il est parti direct. Il m’a dit « oui oui je vais parler avec une personne », y’a une personne qui parle, et après il sort direct. Il y a des gens malades, et la grève de la faim ça va être un gros problème.

R. : Et est ce que tu veux raconter comment s’est passée la grève de la faim ? Comment ça se passe ? Qu’est ce que vous faite ?

A. : La première fois ça se passe normal. Et après les policiers avec les casques bleus, avec les matraques, les batons, ils sont rentrés côté bleu, ils rentrent, ils ferment toutes les chambres. Et après ils ont fermés pour la machine de manger, la machine tu connais, la machine pour acheter.

R. : C’est quoi la machine ?

A. : Une machine pour acheter des chocolats et tout.

R. : Ah oui, le distributeur.

A. : Oui. Ils l’ont fermés. Pour le café, tout, ils ont fermés. C’est ça.

R. : Et tu dis qu’ils sont arrivés avec les casques bleus, les matraques, ils ont fait quoi ?

A. : Oui, nous on fait un peu de « hebs », euh, comment on dit ?

R. : De bazard ?

A. : Oui, et là ils sont venus avec les casques bleus, les matraques, direct. Aujourd’hui y’a beaucoup de personnes, comme A, il va au jugement aujourd’hui, il attend la réponse. Ca fait 5 ans miskine.

R. : Ca fait 5 ans parce qu’il était en prison avant c’est ça ?

A. : Oui, 5 ans de prison et après ici. Ici-prison, prison-ici (rires). C’est trop, wallah c’est trop.

R. : Et dis moi, les policiers avec les matraques, qu’est ce qu’ils font ?

A. : Oui, ils frappent normal, ils frappent normal, tu sais déjà, il y a une personne à l’isolement. Hier, il s’appelle (inaudible). Il est à l’isolement. Maintenant déjà il est à l’isolement, jusqu’à maintenant. D’hier jusqu’à maintenant.

R. : Qu’est ce qu’il s’est passé hier jusqu’à maintenant ?

A. : Il fume pas, il mange pas, ils veulent rien, rien du tout.

R. : Ah oui en isolement ?

A. : Isolement oui. Comme moi j’ai 2 mois ici, j’ai rien, ni test, ni vol, ni rien. Au moins test ou vol ou une chose, normal, je pars au bled, je vais partir normal. Mais toi tu me laisse ici 3 mois, rien, ni test ni vol ni rien, c’est pas normal ça. Y’a pas de vol à l’Algérie. Tout le monde connaît l’Algérie fermée. Tout le monde. Pourquoi nous ici ?

R. : C’est une situation absurde.

A. : Ouais.

R. : Tu veux me dire un peu en ce moment les conditions avec le froid, avec la nourriture, si tu as des choses à dire en particulier sur les conditions de vie ?.

A. : Ouais très froid. C’est le moment ou tu peux pas rester en promenade. Ils fermaient nous à 11h.. les chambres, et laissaient nous en promenade, et ouvert à 14h les chambres. Maintenant, quand t’as appelé, la tout de suite, ils ont ouvert les chambres. Mais tu peux pas rester en promenade. Il y a des gens ils ont pas de vetements, ils ont rien. C’est pour ça.

R. : Donc pour toi la grève de la faim, c’est pour…

A. : Y’a beaucoup de problèmes, c’est pour ça. C’est pour ça y’a beaucoup de problèmes wallah.

R. : Ok, donc c’est pour, la grève de la faim c’est à cause du Covid mais aussi à cause de tout le reste ?

A. : Ouais à cause du Covid mais les autres problèmes, c’est ça. Ouais. C’est pour ça nous, tout le monde, grève de la faim. C’est normal moi 1 semaine je mange pas, je m’en balecouille. Wallah la radim je reste comme ça normal. Moi, les gens qui ont Covid, ils sortent, normal. Reste nous ici, mais les malades, il est grave, pourquoi tu le laisse ici ? C’est ça.

R. : Est-ce qu’il y a d’autres choses que tu aimerais dire ?

A. : Il y a des choses, euh, comment, des fois les policiers, il fait le raciste avec nous, surtout les arabes. Surtout les arabes.

R. : Ok, tu as des exemples ?

A. : Les policiers il fait des choses bizarres avec nous les arabes.

R. : Qu’est ce qu’ils font ?

A. : Ils aiment pas les arabes ici. Ils aiment que les Albanais, les Roumains et tout (rires). Nous, wallah la radim, ils aiment pas. Je sais pas pourquoi.


Témoignage de K.

R – Tu veux me raconter la grève de la faim?

W–  Ça fait 3 jours on .. si on est pas condamné on mange pas… {inaudible} il faut que vous venez voir s’il vous plait.

R –  Ok tu veux raconter la grève de la faim? Tu veux dire comment ça se passe? Qu’est-ce que vous avez fait?

W- Oui ça se passe mal avec nous, ils sont pas gentils.

R –  Qu’est-ce qu’ils font?

W – Ils sont pas gentils . On demande… {inaudible}, pas de jugement y a pas de libération… {inaudible}. On est pas des voleurs ici nous on est pas… on est des victimes. On a besoin de la liberté, c’est tout madame s’il vous plait.


Témoignage de L. et R.

L. : Allo? Bonjour ça va ? Do you speak english?

R. : Yes

L. : I’m here so… no food and… problems… buy cigarettes…

R. : Yes.. You want to explain how the strike has begin?

L. : Yeah?

R. : Why did you chose to stop eating ?

L. : I’m here 1 year, 5 months {inaudible}… 6 months after they say you go back in P. so I have find a lawyer after lawyer but lawyer say : « don’t possible you ..{inaudible}  in Poland … you refugee in P. »  so i have no refugee in P. but after police catch me in here.  Yeah, so here big problems. Help me.

R. : We will try to let your voice be heard.

L. : {inaudible} Thank you so much.