Incendie au nouveau CRA de Lyon le 28 février dernier

28/02 – Le nouveau cra de Lyon brûle

Cet après-midi un feu s’est déclaré dans une cellule du nouveau Cra de Lyon (ouvert en janvier dernier).

D’après les informations que les prisonnierxs nous on données :

Le feu s’est déclaré dans un bloc suite à une tentative de suicide. 40 personnes ont été entassées dans une toute petite cellule.

Il y a des blesséxs. Les autres blocs n’ont pas été tout de suite mis au courant.

Au fur et à mesure que la soirée avance les informations que nous avons parlent de feu qui se propage, de CRA évacué, de prisonnierxs sur le parking, de masse de flics et de pompiers. Bref « c’est le bordel » nous dit un prisonnier.

Les prisonnierxs veulent faire savoir qu’iels sont en danger et veulent que l’info tourne, que des journalistes soient prévenuxs

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1/03 – Nouvelles d’aujourd’hui :

Une partie du nouveau CRA de Lyon a brulé dans un incendie hier. Contrairement à ce que les médias ont annoncé, les prisonnierxs revendiquent qu’il ne s’agissait pas d’un accident ni d’une tentative de suicide mais d’un acte de protestation.

Suite à l’incendie toustes les prisonnierxs se sont retrouvéxs plusieurs heures dans le froid a l’extérieur des bâtiments. Iels ont ensuite été ramenéxs dans le CRA et entasséxs dans un bloc. Il n’y avait pas assez de matelas pour tout le monde. Les conditions de la nuit dernière ont donc été particulièrement difficiles.

Il y a eu de nombreux blesséxs, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées dans un état grave. D’autres ont dû se contenter d’un rapide examen par les médecins du CRA, alors qu’iels avaient été exposéxs à de fortes fumées pendant plusieurs minutes.

La répression policière a été forte. Plusieurs personnes ont été emmenées en garde à vue.

Les prisonnierxs du CRA de Lyon protestent contre leur enfermement. Soutenons les ! 
 

Témoignage de X. du nouveau CRA le 24/01 : « Donc lorsque l’avion est en train de décoller vous êtes dans votre chambre, vous sentez le mur qui est en train de bouger »

Le lundi 17 janvier, le nouveau CRA de Lyon-St Exupéry est ouvert. Il double le nombre de place en rétention pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. Depuis des semaines, les flics promettent des conditions de vie amélioriées… Pourtant, les premiers témoignages qui nous parviennent sont sans ambigüité : si pour l’instant les locaux sont plus salubres, les prisonni.ères doivent désormais supporter le vacarme assourdissant des pistes de décollage et, privé.es du réseau mobile, iels subissent encore plus l’isolement. Amélioration des conditions ou pas, l’enfermement reste inhumain.

Par rapport à l’ancien emplacement, c’était dégradé, mais ici c’est neuf, c’est flambant neuf, c’est bien, c’est tranquille, mais le problème qu’on a ici…  Si tu as le Sfr, tu n’as pas de problème. Mais la plupart des personnes qui sont ici, ils ont le réseau lycamobile, et ça pose problème pour que tu puisses avoir la possibilité de te communiquer avec tes proches à l’extérieur. Tu vois ? Alors il faut déplacer, il y a des moments il fait très froid dehors, il faut que tu sortes vers la cours de promenade.

Là bas, c’est barricadé avec du béton bien sûr, c’est muré avec du béton bien sûr, au dessus il y a le grillage, c’est ouvert et l’air pénètre, vous voyez. Ici on est à peu près à 60m de l’aéroport, des trucs, des pistes d’atterrissage, vous voyez là où les avions atterissent, là ou les avions décollent. Donc lorsque l’avion est en train de décoller vous êtes dans votre chambre, vous sentez le mur qui est en train de bouger, même le train, tu vois le train, lorsque le train passe, le tgv le inoui là tout ça, qui s’arrête à l’aéroport de Saint-Exupéry, lorsque le train là passe, vous sentez vraiment, le mur qui est en train de bouger.
On a pas de problème covid, personne va mourir.

C’est comme ça ici, les gens qui sont ici, ils sont dans des moments ils sont dépassés tu peux pas discuter avec, comme c’était là bas ! ici aussi ça rebelotte, mais bon chacun fait ce qu’il veut dans sa vie hein, moi je suis là j’attends demain je vais passer, bon ; on verra, on verra ce que la la préfecture dira, comme ce juge qui détient le baton de mon avenir, qui decide si je vais mourir ou si je vais avoir un travail, ou je sais pas quoi. Moi j’attends.

Les locaux sont propres, la chambre est bonne, mais ça commence à déborder déjà –  si je veux prendre la douche, y a plus le passage de l’eau;  les égouts sont bouchés, je sais pas si quelqu’un a jeté quelque chose dans le chiotte, après ça a bouché les égouts, donc ça je comprends je l’ai déjà signalé mais bon ils font rien, je fais à l’ancienne, j’ai coupé une bouteille, dès que j’ai fini de me laver, je commence à récupérer la bouteille que j’ai coupé, et je le verse sur la toilette, ouais, après je tire bon.

Dans le centre, pour ceux qui veulent manger, des fois ils donnent ratatouille. La restauration n’a pas changé, la restauration est toujours le même, lemeilleur qu’ils donnent c’est le pain.

  • – Le pain ?
  • – ça se vend 20 centimes ou 25 centimes, tu as ça le matin au déjeuner, tu as ça à midi tu as ça le soir. Voilà. C’est ça que j’ai mangé. La nourriture des hommes tu veux manger un tout petit, comme nos enfants à la crèche, un petit morceau de viande, un morceau, des fois une cuisse de poulet, une cuisse de poulet un gabarti, d’un vieux comme moi j’ai 60 ans je veux manger la nourriture pour résister jusqu’à demain matinn j’ai pas le temps.

[BROCHURE] Sans papiers : s’organiser contre l’expulsion, que faire en cas d’arrestation ? – 2021

La nouvelle version de la brochure « Sans papiers : s’organiser contre l’expulsion, que faire en cas d’arrestation? » est parue.

La brochure est téléchargeable en cliquant ici.

La brochure Sanspapiers: s’organiser contre l’expulsion. Que faire en cas d’arrestation? avait été révisée pour la dernière fois en mai 2012. Depuis, les lois ont profondément changé et elle était devenue inutilisable. La présente version, terminée en octobre 2021, tient donc compte de ces modifications.

Nous avons tenté de rendre le contenu du texte accessible malgré la complexité du vocabulaire et des démarches juridiques.
Nous avons choisi, dans la formulation du texte, de nous adresser aux personnes concernées, et cela par le vouvoiement.

Également, nous avons fait le choix d’opter, au lieu d’une écriture inclusive qui nous tenait à cœur, pour une féminisation du texte favorisant sa lisibilité. Féminisation totale du texte sauf pour les personnes représentant une institution
: flics, matons, juges, préfets…


Cette brochure vise à fournir des outils pour pouvoir au mieux anticiper et réagir en cas d’arrestation et d’expulsion. Par ailleurs, elle vous donne des informations sur la réalité législative et sa pratique répressive à chaque étape du processus de rétention et d’expulsion ainsi que sur les outils juridiques et sur vos droits afin de pouvoir mieux vous défendre.
Elle a été réactualisée à partir d’anciennes brochures, de lectures de textes de loi actuels et de retours d’expériences. Elle n’est pas complète et les pratiques évoluent rapidement, varient en fonction des préfectures et sont arbitraires. La justice de classe est aussi une loterie. Cette brochure s’inscrit dans notre combat de fond contre l’enfermement et les frontières, et reste avant tout un outil pour tenter d’échapper à l’État raciste et à sa machine à expulser. Pendant que les lois défilent, la chasse aux personnes sans-papiers s’intensifie, d’autant plus qu’en ce temps de crise les boucs émissaires sont de plus en plus nécessaires. Aussi faudra-t-il envisager de nouveaux moyens de lutte et se les communiquer.

Si vous avez des commentaires et surtout des expériences à nous transmettre, vous pouvez écrire à : anticrabrochure@riseup.net

APPEL A MANIFESTER CONTRE LES CRA ET LES PRISONS

MANIFESTATION
CONTRE LES CRA ET TOUTES  LES PRISONS
EN SOUTIEN AUX            PRISONNIÈRXS

Samedi 12/02
14h aux Palais de Justice des  24 colonnes

Le contexte électoral actuel, saturé par les mots d’ordre des extrêmes droites, renforce et légitime encore plus que d’habitude les discours sécuritaires. La répression policière et les violences d’Etat ne cessent d’augmenter; notamment envers les classes populaires,  les personnes racisé.es, et les personnes sans-papiers.
L’Etat dépense des millions  pour le surarmement de sa police, la multiplication des contrôles et des rafles, la répression des mouvements sociaux, le développement des technologies de surveillance et la construction de nouveaux lieux d’enfermement.

En prison, un.e détenu.e meurt tous les trois jours en France pour des causes multiples : suicide, passage à tabac, refus d’assistance médicale…
Les prisons sont au coeur d’un système pénal injuste, classiste et raciste. Sous prétexte d’assurer la protection de la population, isolent et traumatisent ceux et celles qui y sont condamnées, sans visée transformatrice. Bien au contraire,  elles répètent et perpétuent les inégalités et marginalisations de nos sociétés

Le maintien de l’ordre et le système punitif sont tous deux fermement ancrés dans le racisme comme le démontrent les récentes lois islamophobes, la gestion néocolonialiste des quartiers populaires, la surreprésentation des personnes racisées dans les prisons et la criminalisation des sans-papiers, dans et hors des CRA.

Les Centres de Rétention Administrative sont des prisons où l’État enferme jusqu’à 90 jours les personnes qu’il considère comme irrégulières sur le territoire français parce qu’elles n’ont pas les « bons » papiers selon l’Etat français. Prisons et CRA s’entretiennent mutuellement; ils s’inscrivent dans la boucle infernale des rafles, des chasses à l’homme, des contrôles au faciès et des politiques migratoires.

A l’intérieur des 25 CRA et des 187 établissements pénitenciers en France, les violences sont quotidiennes : policières, médicales et administratives, elles sont invisibilisées et visent à marquer les corps et les esprits afin de les soumettre et de les discipliner.
Face à cette situation, les luttes à l’intérieur sont permanentes et prennent des formes multiples :  grèves de la faim, refus de promenade, blocages de chambres, automutilations, incendies… Ces derniers temps, de nombreux mouvements de révolte ont éclaté dans les CRA (Paris, Lyon et Lille) et les prisons (Uzerche, Longuenesse, Toul-Ecrouves et Grasse) pour dénoncer l’absence de mesures face à la crise sanitaire, et revendiquer ainsi la libération immédiate de tous.tes les prisonni.ères.

Avec les différents projets de construction, de rénovation et d’extension des CRA et des prisons, le nombre de places d’enfermement ne cesse d’augmenter, alimentant ainsi le business de beaucoup d’entreprises privées et d’associations qui se font du fric sur le dos des prisonni.ères.
A Lyon, un nouveau CRA,  situé près de l’aéroport de Saint-Exupéry,  a ouvert début janvier et a doublé la capacité d’enfermement dans la région Rhône-Alpes-Auvergne.

Les frontières tuent, les prisons tuent , les CRA tuent. Depuis septembre 2020  : Majid, suicidé le lundi 24 novembre au CRA de Oissel,  Wissem, enfermé dans le CPR de Rome et mort le 3 décembre, Fitim Uka,   suicidé dans le sous-sol du palais de justice de Bordeaux le 15 décembre, Idir Mederres, décédé le 9 Septembre 2020 au mitard de la prison de Lyon Corbas. Toufik Belrhitri, décédé à la prison de Perpignan le 18 Octobre 2020. Jules, décédé au mitard de la prison de Seysses dans la nuit du 5 au 6 Décembre 2020. Un homme, décédé au mitard de la prison de Rémire-Montjoly le 27 Avril 2020. Une femme, décédée au quartier d’isolement de la prison de Gradignan le 18 Juillet 2020. Alexis, décédé au quartier d’isolement de la prison de Roanne le 18 Juillet 2020. Un homme, décédé au mitard de la prison de Gradignan le 6 Janvier 2021. Jimony Rousseau, décédé le 2 Février 2021 dans la prison de Méaux-Chauconin. Sacha, décédé le 27 Avril 2021 au mitard de la prison de Saint-Brieuc. Un homme, décédé le 23 Juin 2021 à la prison de Villepinte. Un homme, décédé le 13 Août 2021 à la prison de Fleury-Mérogis. Un homme, décédé le 21 Novembre 2021 à la prison de Strasbourg. Une femme, décédée dans la nuit du Jeudi 10 au Vendredi 11 Décembre 2021 à la prison de Gradignan. Un homme, décédé le 30 Décembre 2021 à la prison de Brigue. Yassin Mebarkia est mort le lundi 3 janvier 2022 à la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône. Tous⸱tes les autres, tué.es pendant leur enfermement.

L’Etat français est responsable de ces morts :  pas de justice, pas de paix.

Luttons et organisons nous :

contre les cra
contre l’enfermement
contre les violences policières, pénitentiaires et pénales
contre le racisme
contre les rafles et les controles d’identité
contre les expulsions
contre la construction du nouveau cra et les entreprises qui y collaborent
contre les frontières et pour la régularisation de toustes
contre les violences à l’égard des manifestantxs

RDV  samedi 12/02 à 14h au Palais de Justice   des  24 colonnes

 

 

Cet appel a été co-signé par les collectifs : AG des Gilets Jaunes de Lyon & Environs

Témoignages de plusieurs grévistes de la faim du 09.12


 Témoignage de A.

R. :  Est-ce que tu peux déjà commencer à me raconter comment a commencé la grève de la faim et pourquoi?

A. : Euh ça a commencé parce qu’il y a 3 ici il y a 3… il y a 2 tunisiens.. au moins 3 personnes il y a mal du corona. Après toutes les personnes font la grève de la faim pour les personnes seules.

R. : Et pourquoi une grève de la faim, comment elles sont traitées, qu’est-ce qui se passe?

A. : Ici normalement.. comme A. qui a parlé avec toi ça fait 5 ans en prison et 3 mois ici, c’est trop non ! Y a des gens ici y a des cas, des cas trop trop mal.

R. : Et alors qu’est ce qu’ils font les policiers avec les personnes qui sont malades du covid, ils font quelque chose ou pas?

A. : Ils font un isolement et {inaudible} … y a deux personnes là bas et y a une troisième personne il rentre.. la quatrième personne qui rentre aujourd’hui. B., il rentre là bas aussi.

R. : La quatrième personne c’est à dire? Y a quatre personne avec le covid?

A. :  C’est la quatrième personne qui a le covid aujourd’hui.

R. : Ah donc y a quatre personnes qui ont le covid !

A. : Oui aujourd’hui !

R. : Ok. Et t’as l’impression…Toi tu te sens comment par rapport à ça? Les gens sont protégés, sont pris en charge? Ils sont soignés?

A. : Ah ils protègent pas ! Ils protègent pas {inaudible}. Ils te laissent comme ça. Hier, ils ferment tout, nous laissent devant les chambres. Même pas fumer y a pas, feu y a pas. Wallah al radim. Feu y a pas. Maintenant devant toi j’appelle pour feu, il m’a dit non direct. Wallah.

R. : Ok et est-ce que t’as envie de raconter plus précisement les conditions ?

A. : Aujourd’hui le préfet va venir, il est venu et il a pas parlé avec nous,il est parti direct. Il m’a dit « oui oui je vais parler avec une personne », y’a une personne qui parle, et après il sort direct. Il y a des gens malades, et la grève de la faim ça va être un gros problème.

R. : Et est ce que tu veux raconter comment s’est passée la grève de la faim ? Comment ça se passe ? Qu’est ce que vous faite ?

A. : La première fois ça se passe normal. Et après les policiers avec les casques bleus, avec les matraques, les batons, ils sont rentrés côté bleu, ils rentrent, ils ferment toutes les chambres. Et après ils ont fermés pour la machine de manger, la machine tu connais, la machine pour acheter.

R. : C’est quoi la machine ?

A. : Une machine pour acheter des chocolats et tout.

R. : Ah oui, le distributeur.

A. : Oui. Ils l’ont fermés. Pour le café, tout, ils ont fermés. C’est ça.

R. : Et tu dis qu’ils sont arrivés avec les casques bleus, les matraques, ils ont fait quoi ?

A. : Oui, nous on fait un peu de « hebs », euh, comment on dit ?

R. : De bazard ?

A. : Oui, et là ils sont venus avec les casques bleus, les matraques, direct. Aujourd’hui y’a beaucoup de personnes, comme A, il va au jugement aujourd’hui, il attend la réponse. Ca fait 5 ans miskine.

R. : Ca fait 5 ans parce qu’il était en prison avant c’est ça ?

A. : Oui, 5 ans de prison et après ici. Ici-prison, prison-ici (rires). C’est trop, wallah c’est trop.

R. : Et dis moi, les policiers avec les matraques, qu’est ce qu’ils font ?

A. : Oui, ils frappent normal, ils frappent normal, tu sais déjà, il y a une personne à l’isolement. Hier, il s’appelle (inaudible). Il est à l’isolement. Maintenant déjà il est à l’isolement, jusqu’à maintenant. D’hier jusqu’à maintenant.

R. : Qu’est ce qu’il s’est passé hier jusqu’à maintenant ?

A. : Il fume pas, il mange pas, ils veulent rien, rien du tout.

R. : Ah oui en isolement ?

A. : Isolement oui. Comme moi j’ai 2 mois ici, j’ai rien, ni test, ni vol, ni rien. Au moins test ou vol ou une chose, normal, je pars au bled, je vais partir normal. Mais toi tu me laisse ici 3 mois, rien, ni test ni vol ni rien, c’est pas normal ça. Y’a pas de vol à l’Algérie. Tout le monde connaît l’Algérie fermée. Tout le monde. Pourquoi nous ici ?

R. : C’est une situation absurde.

A. : Ouais.

R. : Tu veux me dire un peu en ce moment les conditions avec le froid, avec la nourriture, si tu as des choses à dire en particulier sur les conditions de vie ?.

A. : Ouais très froid. C’est le moment ou tu peux pas rester en promenade. Ils fermaient nous à 11h.. les chambres, et laissaient nous en promenade, et ouvert à 14h les chambres. Maintenant, quand t’as appelé, la tout de suite, ils ont ouvert les chambres. Mais tu peux pas rester en promenade. Il y a des gens ils ont pas de vetements, ils ont rien. C’est pour ça.

R. : Donc pour toi la grève de la faim, c’est pour…

A. : Y’a beaucoup de problèmes, c’est pour ça. C’est pour ça y’a beaucoup de problèmes wallah.

R. : Ok, donc c’est pour, la grève de la faim c’est à cause du Covid mais aussi à cause de tout le reste ?

A. : Ouais à cause du Covid mais les autres problèmes, c’est ça. Ouais. C’est pour ça nous, tout le monde, grève de la faim. C’est normal moi 1 semaine je mange pas, je m’en balecouille. Wallah la radim je reste comme ça normal. Moi, les gens qui ont Covid, ils sortent, normal. Reste nous ici, mais les malades, il est grave, pourquoi tu le laisse ici ? C’est ça.

R. : Est-ce qu’il y a d’autres choses que tu aimerais dire ?

A. : Il y a des choses, euh, comment, des fois les policiers, il fait le raciste avec nous, surtout les arabes. Surtout les arabes.

R. : Ok, tu as des exemples ?

A. : Les policiers il fait des choses bizarres avec nous les arabes.

R. : Qu’est ce qu’ils font ?

A. : Ils aiment pas les arabes ici. Ils aiment que les Albanais, les Roumains et tout (rires). Nous, wallah la radim, ils aiment pas. Je sais pas pourquoi.


Témoignage de K.

R – Tu veux me raconter la grève de la faim?

W–  Ça fait 3 jours on .. si on est pas condamné on mange pas… {inaudible} il faut que vous venez voir s’il vous plait.

R –  Ok tu veux raconter la grève de la faim? Tu veux dire comment ça se passe? Qu’est-ce que vous avez fait?

W- Oui ça se passe mal avec nous, ils sont pas gentils.

R –  Qu’est-ce qu’ils font?

W – Ils sont pas gentils . On demande… {inaudible}, pas de jugement y a pas de libération… {inaudible}. On est pas des voleurs ici nous on est pas… on est des victimes. On a besoin de la liberté, c’est tout madame s’il vous plait.


Témoignage de L. et R.

L. : Allo? Bonjour ça va ? Do you speak english?

R. : Yes

L. : I’m here so… no food and… problems… buy cigarettes…

R. : Yes.. You want to explain how the strike has begin?

L. : Yeah?

R. : Why did you chose to stop eating ?

L. : I’m here 1 year, 5 months {inaudible}… 6 months after they say you go back in P. so I have find a lawyer after lawyer but lawyer say : « don’t possible you ..{inaudible}  in Poland … you refugee in P. »  so i have no refugee in P. but after police catch me in here.  Yeah, so here big problems. Help me.

R. : We will try to let your voice be heard.

L. : {inaudible} Thank you so much.

 

Lettre du 08/12 d’une proche d’un gréviste de la faim

 

    Depuis la semaine dernière, des exilé.e.s sont malades au CRA de Lyon.
Hier et aujourd’hui, plusieurs personnes ont été testées positives au Covid dans tous les quartiers du CRA. Aucune mesure de protection pour les personnes retenues qui vivaient déjà dans une grande  promiscuité et dans un contexte où une personne malade peut attendre plusieurs jours avant de voir  un médecin.

  De nouvelles personnes arrivent tous les jours, alors même que la machine à expulser est enrayée par  l’épidémie de Covid. Cela s’ajoute à des conditions de vie quotidiennes qui violent les droits humains les plus fondamentaux
pour des personnes dont le crime est de ne pas être en situation régulière sur le territoire.

      La colère est montée et une grève de la faim a été décidée ce matin dans l’ensemble du CRA. Le quartier le plus touché avec 4 retenus positifs au Covid a été appelé pour le repas. La tension est  montée et il y a eu des cris et des coups sur les portes. Une équipe d’intervention a été envoyée et a  réglé le problème à coups gaz lacrymogène et de matraques, blessant certains. Les retenus ont alors  été enfermés dehors, sous la pluie (y compris les personnes malades) pendant plus de 2 heures avant  de pouvoir rentrer.
La grève de la faim est reconduite pour ce soir.

 

Voici les paroles d’un retenu dont je suis proche :

« Y’a pas 3 solutions, y’a 2 solutions, soit on sort, soit on meurt
La France, c’est un pays, y’a pas de droit
Le pays des Droits de l’Homme ?
Quels Droits de l’Homme ? Ils sont où les Droits de l’Homme ?
Y’a des gens ici qui n’ont rien fait
Y’a des gens qui refusent le test et qui vont en prison et qui reviennent, c’est des allers-retours
On s’en fout si on mange pas une semaine, 2 semaines,
C’est même pas la rage, c’est même pas la colère,
C’est la hagra
C’est pas quand je vais être mort que je vais être en colère, c’est maintenant !
Je veux que quelqu’un vienne voir ce qui se passe ici, on devient fou »

Communiqué de soutien à la grève de la faim au CRA de Lyon St-Exupéry

Suite à la découverte d‘au moins 4 cas positifs au Covid19 ( dont 1 à l’isolement ) la semaine dernière, des prisonniè.res ont entamé une grève de la faim mercredi dernier pour exiger leur libération immédiate. 
La grève de la faim a pris de l’ampleur, elle est suivie par la quasi totalité des prisonni.ères. 
Nous écrivons ce communiqué pour répondre à leur demande de visibiliser leur lutte et de leurs revendications. 
Si la grève de la faim actuellement menée permet de médiatiser la situation inhumaine à l’intérieur des CRA, il ne faut pas oublier que les résistances face à la violence du système carcéral auxquel ils sont confrontés y sont quotidiennes et variées, comme l’attestent les nobmreux témoignages du site.
En pleine cinquième vague, la distanciation sociale est par définition impossible dans les CRA,, aucune mesure sanitaire sérieuse n’est prise pour protéger ou soigner les personnes, et les violences policières et les insultes y sont quotidiennes.
 
De plus, de nombreuses frontières extérieures à l’Europe étant toujours fermées, les expulsions sont souvent impossibles. Bien que des vols soient suspendus, les refus de test restent pourtant considérécomme une obstruction à l’éloignement, et donnent de plus en plus lieu à des peines de prison ferme. Enfermer au centre de rétention administrative en l’absence de perspectives d’éloignement est donc le comble de la privation de liberté abusive.
 
Depuis le premier confinement en 2020, la situation n’a guère changé, voire a empiré au regard du contexte éléctoral délétère du moment : la volonté politique de criminaliser et d’expulser les sans-papiers prime encore sur l’accès aux soins et aux droits.
En tant que collectifs et associations, vous pouvez soutenir la lutte des prisonni.ères en relayant leur témoignage, en appelant les cabines, en diffusant les paroles de l’intérieur et les résistances en cours. 
Manifestons notre solidarités par tous les moyens. 
Ces prochains jours, nous allons continuer à relayer le mouvement de lutte ainsi que plusieurs témoignages.
Plusieurs actions en soutien à la grève de la faim sont déjà prévues, si vous voulez y participer, restez informé.es. 
A BAS LES FRONTIERES,
A BAS LES CRA