Retour du rassemblement devant le CRA de St-Exupéry

[Article initialement publié sur le site Rebellyon.info]

En réponse à l’appel au secours diffusé le lundi 15 avril et en soutien à tous.tes les prisonnier.es, un rassemblement a été organisé devant le CRA de St-Exupéry réunissant plus d’une soixantaine de personnes. Voici un retour du rassemblement du mardi 23 avril.

Samedi 13 avril, des personnes détenues ont tenté de s’évader du CRA de St-Exupéry. Suite à ces tentatives d’évasion, les flics se sont vengé.es en réprimant les personnes emprisonnées au CRA. Iels ont infligé des punitions collectives : gazages, tabassages, maintien en cellule… Lundi 15 avril, une personne détenue a tenté de se suicider. Les personnes à l’intérieur se sont révoltées et l’une d’elles a lancé un appel au secours et à mobilisation qui a été diffusé le lendemain.
En réponse à cet appel et en soutien à tous.tes les prisonnier.es, un rassemblement a été organisé et une soixantaine de personnes ont répondu par leur présence.

Déroulé du rassemblement
18h15 : les flics se mettent en place, ils sont une dizaine à l’entrée principale et 6-8 devant l’entrée du cargoport qui longe le CRA.

19h : Arrivée du cortège composé d’une soixantaine de personnes. Les banderoles sont déployées (« Ni PAF, ni Rafle, Ni Prison, Ni Expulsion »), des slogans sont scandés (« Freedom, Houliya, Liberta », « Tout le monde déteste la police », « No border, No Nation, Stop Deportation », « Carte de séjour, carté d’identité, ce ne sont que des papiers, il faut les brûler ») sous le bruit des casseroles et des tambours. On lit l’appel à rassemblement, les prisonnier.es nous entendent et répondent en criant.

19h45 – 20h15 : On appelle des personnes enfermées, plusieurs personnes prennent la parole dans différentes langues (italien, portugais, allemand, anglais, français, arabe…). Ils parlent des conditions d’enfermement, de leur parcours et de toutes les violences qu’ils ont subi et subissent.

Après 20h15 : A l’intérieur, ils chantent des slogans « Liberté, liberté », que l’on reprend ensemble. Ils essaient de se rassembler mais les flics les gazent et les enferment en cellule collective. Ils les ont privé de repas.

20h45 : on bouge devant l’entrée principale à leur demande. Les flics nous suivent. D’autres keufs de la paf et de la nationale sortent du CRA, ils s’équipent. Iels sont en tout une vingtaine.
On se rapproche des grillages, on reprend « liberté liberté », ça dure quelques minutes puis les flics arrachent les banderoles et nous aspergent de spray de gel lacrymo poivre et piment. Iels nous chassent à coups de tonfa et d’insultes sur 400m.

Soirée de soutien contre les frontières et leurs prisons ! Discussions et projection le dimanche 21 Avril

« Dimanche 21 Avril à l’Amicale du Futur, de 18h à 23h, des interventions, une projection du court métrage « l’Autre côté », des témoignages écrits, des tables de presse et une cantine végane de Libération Animale Solidaire… Bref, toutes les infos pour rejoindre concrètement les luttes contre les frontières et leurs prisons.

Pour les exilé.es racisé.es, la frontière se matérialise dans la forme la plus cruelle, incarnant un racisme systémique : chasses à l’homme dans les montagnes causant la mort de plusieurs d’entre elleux, rackets, ratonnades… Loin des privilèges blancs, les frontières sont une réalité absurde et mortelle que les gouvernements européens infligent aux populations souvent issues de leur colonisation. Leur existence est combattue par celleux qui les traversent à leurs périls, et par des militant·es qui les soutiennent.

Mais une fois les montagnes franchies, le harcèlement continue, et l’état enferme dans les CRA « les illégaux », ces humain·es peu à peu déshumanisé.es par l’arsenal répressif judiciarisé. Le harcèlement continue à travers la traque des flics, la criminalisation des étranger.es par la justice, et leur enfermement dans les CRA.

Le CRA c’est quoi ? C’est “pire que la prison” selon les témoignages. Les Centres de Rétention Administrative sont les lieux où l’on enferme des hommes des femmes, des enfants, au seul motif qu’ielles n’ont ni la bonne nationalité, ni les bons papiers pour avoir le droit de vivre là où ielles le souhaitent. “On n’est pas des criminels”.
En 2016, 1189 personnes ont été incarcérées au CRA de Saint-Exupéry, 211 en sont sorti·e·s. Les autres ? Déporté·e·s ou envoyé·e·s en prison pour plus tard… les déporter.

Dimanche 21 Avril à l’Amicale, de 18h à 23h, des interventions, une projection du court métrage « l’Autre côté », des témoignages écrits, des tables de presse, et une cantine végane de Libération Animale Solidaire…. Bref, toutes les infos pour rejoindre la lutte concrètement.

En soutien aux personnes détenu.es au CRA de Saint Exupéry, une boîte à dons sera à votre disposition, et vous pouvez dès maintenant prévoir de ramener à cette soirée :

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- URGENT : des téléphones sans appareil photo (avec chargeur, surtout si ce n’est pas un chargeur universel)
- ballon de foot
- dentifrice
- gel douche
- shampooing
- sous-vêtements neufs (homme ou femme du 36 au 44)
- chaussettes chaudes
- chaussures homme 42/43
- pulls
- biscuits
- magazines (à l’intérieur il n’y a rien à faire d’autre que de
regarder la télé)
- thunes en liquide »

 

Liens vers les sites :

https://amicale.online/2019/04/09/soiree-soutien-contre-les-frontieres-et-leurs-prisons/

https://rebellyon.info/Contre-les-frontieres-et-leurs-prisons-20527

Retour sur le rassemblement anti-PAF du 1er avril

[Article initialement publié sur le site Rebellyon.info]

Retour sur le rassemblement anti-PAF place Guichard le 1er avril à 18 heures.

La police aux frontières (P.A.F.) traque et rafle les sans-papiers. Gestionnaire des Centres de Rétention Administrative (C.R.A.), elle les enferme, les torture et les déporte.

Il y a quelques semaines, les détenu.e.s du CRA de Saint-Exupéry ont dénoncé les conditions de rétention et les violences subies au quotidien dans un communiqué. En soutien, une centaine de personnes s’est rassemblée place Guichard derrière la banderole « Ni PAF, ni rafle, ni prison, ni expulsion ». Rythmé par les slogans anti-CRA, anti-frontières et anti-PAF, la manif prend joyeusement la rue de la Part-Dieu en direction des bureaux de la PAF. Très rapidement un cordon de CRS se dresse face au cortège. Quelques slogans plus tard, les manifestant.e.s bifurquent pour rejoindre les voies du tram et redescendent jusqu’à la PAF en empruntant la rue Garibaldi. La circulation est momentanément bloquée. Devant le bâtiment de la PAF, les CRS préparent leur matos : ils sortent matraques, spray au poivre et une grenade de désencerclement. La manif continue dans le quartier jusqu’à revenir sur la place Guichard. Suite à une intervention à l’AG du lundi soir, des gilets jaunes se joignent au cortège en scandant : « Gilets jaunes, sans-papiers, solidarité ! » Tout le monde repart en direction de la PAF, rejoint le cours Servient. Affolée, une dizaine de keufs se place devant le tribunal de grande instance. Le cortège déambule en direction de l’avenue de Saxe avant de se disperser vers 19h50. Les flics et la BAC rôdent dans le quartier, contrôlent une personne et en interpellent une autre.

Appel au rassemblement contre la PAF lundi 1er avril [29.03.2019]

[Article initialement publié le 29.03.2019 sur Rebellyon.info]

Lundi 1er avril, à 18h, rassemblement contre la Police aux Frontières (PAF) sur la place Guichard en soutien aux détenu.es du Centre de Rétention Administrative (CRA) de Lyon Saint-Exupéry qui ont entamés une grève de la faim le dimanche 17 mars.

Ce rassemblement a pour but de dénoncer la Police aux Frontières (PAF), il fait suite à un début de mobilisation initié par une grève de la faim entamée par des détenu.es du Centre de Rétention Administrative (CRA) de Lyon Saint-Exupéry et soutenue par une soixantaine de personnes depuis le dimanche 17 mars.

Principal outil et actrice d’une politique raciste de tri des étranger.es, la PAF constitue le bras armé d’une politique de criminalisation, de persécution et d’enfermement des personnes sans-papiers : elle réalise un grand nombre des interpellations à aux frontières, dans les lieux de transit (gares, aéroports…), devant les écoles, à l’intérieur des préfectures.

Actrice de la répression à tous les maillons de la chaîne, la PAF est également la gestionnaire des centres de rétention dans lesquels sont enfermé.es les étranger.es après avoir été arrété.es et criminalisé.es par la justice. C’est ainsi la PAF qui organise, gère et maintient l’exclusion et l’isolement inhérents aux CRA. Celle-ci exerce des stratégies d’humiliation et d’intimidation des détenu.es : tabassages, mises à l’isolement, privations de visites, menaces, insultes sont responsables de plusieurs tentatives de suicide. A ceci s’ajoute des conditions de survie matérielles désastreuses, la privation de soins adaptés, une nourriture infecte.

Les CRA sont conçus pour permettre la déportation des personnes étrangères sans papiers. La PAF assure également les déportations jusque dans les avions, à travers des escortes qui menottent, bâillonnent, et droguent les sans-papiers lors de l’expulsion pour empêcher toute résistance. Ainsi, ce rassemblement a d’abord pour objectif de briser ce système qui invisibilité et orchestres les violences policières dans des centres de rétention.

C’est l’occasion de dénoncer l’existence d’une institution et d’acteurs.rices qui détruisent, persécutent, criminalisent, enferment et déportent les personnes sans papiers, et, surtout, de donner voix aux témoignages accablants récoltés.

Soyons nombreux.ses pour dénoncer les pratiques inacceptables de la PAF, de la machine politique, juridique et carcérale.

Retour sur le rassemblement en soutien à la grève de la faim au CRA de Lyon Saint Exupéry [18.03.2019]

[Article initialement publié le 18.03.2019 sur Rebellyon.info]

Le dimanche 17 mars à 19h15, une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant le Centre de Rétention Administrative (une prison pour les étranger.e.s en attente d’expulsion) de Lyon St Exupéry pour soutenir la grève de la faim entamée collectivement par des détenus depuis le 16 mars.

Ceux-ci se révoltent contre l’enfermement et les outils de répression qui lui sont associé. Dans leur communiqué ils déclarent n’avoir « aucun droit avec ni les policiers ni forum réfugiés [association mandatée pour gérer le CRA] on est comme des animaux ». En effet ils dénoncent les violences physiques et psychologiques exercées par la PAF (police aux frontières, en charge du maintien de l’ordre du centre de rétention) ; l’absence de soins de première nécessité tout en étant surmédicamentés (distributions abusives d’anxiolitiques comme le valium, le tercian…) ; la nourriture infecte et périmée …

Pour briser l’isolement et soutenir la mobilisation des détenus, leurs proches, des familles et des militant.es contre les CRA se sont rassemblé.es devant le centre de rétention. Il leur semble impératif de rendre visible et de dénoncer la violence qui structure ces lieux d’enfermement. Ils et elles manifestent contre la criminalisation, l’enfermement et la déportation des étranger.es organisées par les politiques migratoires de l’Etat français.

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Les détenus et les soutiens ont pu communiquer à travers les murs du CRA. Le soutien avait des tambours, des darboukas, des casseroles et un mégaphone pour faire entendre leur solidarité. Des familles ont ainsi pu s’exprimer et faire passer des messages à leurs proches incarcérés. Le communiqué des grévistes a été lu, des slogans de soutiens ont été scandés. Les détenus ont répondu avec leur voix et en tambourinant contre les murs du centre de rétention. Face à ce soutien, la PAF a réprimé les détenus à coups de matraques et de gazage.

Le rassemblement s’est terminé vers 21h après que 4 camions de police aient débarqué pour mettre fin à la mobilisation. Avant de partir, les soutiens ont dénoncé la répression exercée par la police à l’intérieur du CRA.

Appel à venir soutenir O., enfermée au CRA de Saint Exupéry, le dimanche 10 mars [09.03.2019]

[Article initialement publié le 09.03.2019 sur Rebellyon.info]

Depuis plus d’un mois, O. est une femme d’origine nigériane enfermée au CRA (Centre de Rétention Administrative) de Lyon. Dimanche 10 mars, elle passe en audience au TGI de Lyon pour la seconde fois et risque d’être expulsée au Nigéria alors même qu’elle est enceinte de cinq mois.

Nous appelons à venir soutenir Mme O., nigériane de 25 ans et enceinte de plus de cinq mois, actuellement enfermée au CRA de Saint-Exupéry, à Lyon, comme tant d’autres étranger.e.s, en attendant leur expulsion du territoire français. Mme O. est enceinte de 5 mois et quelques et risque d’être déportée dans son pays d’origine, le Nigéria, qu’elle a fui. Cette expulsion signifierait pour elle le retour dans un pays où elle était dans une situation de dangers, où elle a connu de nombreuses violences qu’elle a fui, en prenant de nombreux risques quant à son parcours migratoire.

Dimanche 10 mars, à 10h, le Juge des Libertés et de la Détention doit décider du prolongement de la détention de Mme O. pour une durée de 30 jours, laissant ainsi le temps aux autorités consulaires nigérianes de donner leur accord quand à son expulsion.

Il n’est ni tolérable ni acceptable qu’une femme enceinte de cinq mois soit enfermée en CRA, dans des conditions psycho-médico-sociales qui la mettent clairement en danger (négation des droits humains, pas de suivi de grossesse, anxiété, incertitudes liées à son futur…). Pas plus qu’il n’est acceptable qu’elle se fasse déporter dans son pays d’origine.

Nous appelons à un soutien large, dimanche 10 mars à 10h devant le TGI de Lyon (67 Rue Servient, 69003 Lyon), pour Mme O., pour exiger sa remise en liberté et pour dénoncer le système d’enfermement et de répression des CRA.