« On a bloqué on s’est mis tous dans une cour, c’est à dire les 4 bâtiments qui étaient ouverts dans la cour tous ensemble. Tant qu’ils trouvent pas de solution on bougera pas d’ici ! Tout à l’heure ils nous ont gazé matraqués ils ont des boucliers, depuis tout à l’heure on subit des violences pour rien ! Là ils sont à la sortie de la cour vers la grille matraque à la main, casque et ce qui va avec ! Que les journalistes nous appellent mais là ! Maintenant ! »
Au CRA de Lyon tabassage de la police et prisonnièr-es en lutte à l’interieur du CRA
Aujourd’hui, lundi 24 fevrier, les prionnier-e-s du CRA de Lyon St Exupery témoignent de la violence de la PAF en ce moment même.
Ils demandent à publier ce témoignage. A diffuser largement pour les soutenir !!
A bas les CRA, A bas les frontières, soutien aux prisonnie-r-es
Ca a commencé comme ça euh, après le repas de midi on est rentré dans notre coté, coté orange.
Alors yavait un gars albanais qui a demandé à ouvrir la porte et voilà ya un policier qui a répondu très agressivement.
Lui il lui a dit pourquoi tu me parle comme ça, agressif.Alors ils sont venu tous. Ils ont [passage inaudible] tout le monde.
Ils ont attrappé le gars, ils ont étranglés face à la mort tu vois qui a enlevé la main des des des policiers. Et voilà ils l’ont tabassé à mort tu vois.Il vont le ramener à l’hopital quoi. Et voilà nous on va commencer aussi a faire notre grève.
Et ça va commencer dans tout le centre c’est pas juste un coté. Ca va commencer dans tout le centre.
[Autre témoignage ]
Ils sont là avec leur plastique là, avec leur casque, avec le gaz, avec tout ce qu’il faut. Ils sont venu là pour nous tapper quoi. Comme ça…
(…) Ils sont venu avec leur plastique là qu’ils prennent devant eux. Tu vois ils étaient avec le gaz là tout le materiel là tu vois. Ils sont venu pour nous tapper mais heureusement il s’est rien passé. Mais ils nous a menacé « vous allez voir ce qui va se passer », « vous allez voir », jsais pas.
Voilà ça a commencé à l’autre coté. Ca va passer dans tous les cotés, ils courent maintenant toute la journée.
Ce qu’ils font là c’est pas bien, ils vont trop trop loin franchement.
Voilà de tous les cotés c’est comme ça mais chez nous on a cassé toutes les portes tu vois. Bah ouais ça fait réagir tu vois quand ils viennent et ils tappent les gens comme ça pour rien du tout tu vois.
Pour l’instant, 9 personnes sont misent à l’isolement. Tous les prisonnier-e-s sont enfermés dans la cour à l’interieur du CRA.
VINCENNES : GREVE DE LA FAIM, REPRESSION ET CRA EN FEU !!
Autour de Paris, les prisonier-es du CRA de Vincennes sont en lutte depuis plusieurs jours. Ils subissent la répression que les keuf-es font peser sur elleux au quotidien. Hier soir deux unités du CRA de Vincennes étaient en feu. Force et soutien à elleux ! A bas les CRA !
Article du site : https://abaslescra.noblogs.org/greve-de-la-faim-et-repression-au-cra-de-vincennes/
» Depuis samedi dernier, les prisonniers du batiment 2A du CRA de Vincennes sont en lutte : pendant 3 jours, ils ont réfusé de manger à la cantine, ils sont restés soudés et solidaires, mais ont dû faire face à la répression violente de la part des keufs.
Les flics ont tout fait pour faire craquer les gens et casser la lutte : samedi soir, au début de la grève de la faim, les prisonniers sont renfermés dans le batiment et ils sont fouillés dans toutes les chambres ; dimanche, un prisonnier est tabassé par les keufs, qui refusent aussi l’accès à l’infermerie pour les prisonniers malades ; lundi, les prisonniers se font réveiller par des douches incendie, d’autres tabassages ont lieu, les keufs avec les chiens ; mardi, l’eau du batiment est coupée, pas de douches ni rien.
Un prisonnier du batiment 2A raconte des conditions de vie à l’intérieur, et de ces derniers jours de luttes et de répression (à partir de la minute 35) :
Et voici, le témoignage écrit d’un prisonnier :
On veut juste des conditions de vie normale parce que nous on vit ici c’est trois mois c’est une vraie peine de prison. Une peine mais nous on veut juste sortir, on a des enfants ici. Le CRA c’est invivable surtout à cause de la violence des policiers et aussi parce qu’il essaient de nous faire craquer. Les gens qui sortent d’ici certains deviennent fous.
Ils nous rendent fous. À l’intérieur on les voit devenir fous petit à petit. Il y a quelqu’un la dernière fois ils lui l’ont appelés pour une prise de sang, et quand il est revenu il s’est écroulé en tremblant et tout, on comprend pas si ils essaient de nous tuer parfois.
Il y a un mec qui a le bras cassé à cause de flics qui lui sont tombés dessus. On essaie de l’aider comme on peut mais le soir il crie, il peut pas dormir.
On savait pas que c’était comme ça a France, tant de racisme. Il y a même un policier qui a craqué quand il a réalisé ce qu’il se passait dans le centre. Les policiers c’est tous des stagiaires donc ils font de la merde. Ils essaient de nous faire craquer avec des fouilles tous les jours, des tabassages de gens avec les jambes et les mains scotchées…
Nous on craque ici on a envie de sortir d’ici le plus vite possible.
Samedi soir on a commencé une grève de la faim on était 28 je pense. Les policiers sont venus pour nous foutre la pression on leur a dit que la nourriture c’est immangeable. L’entreprise qui fait la nourriture c’est GEPSA ils donnent pas de sel, pas d’eau, les plats sont immangeables, c’est GEPSA on peut lire sur leurs gilets. On leur a dit aussi il y a pas de porte dans les toilettes et des toilettes sales avec des gens malades partout.
L’infirmerie fait pas sont travail. Ici beaucoup on la gale. Dès que tu viens qui tu dis que t’es malade ils donnent juste des gros calmant, c’est une pharmacie pas une infirmerie. Les infirmières sont super méchantes. Pharmacie : Valium, Rivotril, Subutex, Tramadol… les gens qui prennent ça ont les voit devenir dingues.
Cette nuit là vers 4h ils nous ont arrosés avec les douches incendies. Ils ont arrosé tous le monde, toutes les chambres. Les vêtements, les matelas, les couvertures tout était mouillé. On tremblait on pouvait pas dormir dans ce froid. Au haut-parleur ils ont dit : « si vous mangez pas demain à midi ca va continuer » Ils voulaient nous faire craquer.
Heureusement que certains ont des chambres tellement sales qu’ils dorment dans les couloirs ou dans la salle commune. Eux ils avaient les couvertures sèches. Alors on s’est mis tous dans la même salle pour se réchauffer avec les couvertures sèches et essayer de dormir.
C’était horrible, le lendemain on était plus que 18 en grève de la faim. Ils nous ont notés et après ils sont venus nous taper, juste pour en découdre ?
Le lendemain donc hier, ils ont coupé l’eau. Ça a commencé hier soir certains étaient réveillés, mais nous on s’en est rendu compte que ce matin : d’un coup plus d’eau dans les douches, robinets, toilettes. Tout le monde est paniqué ou énervé. Même la machine pour boire elle est coupée. Quand on demande pourquoi, ils disent : « arrêtez de nous casser les couilles ».
On en a marre on en peut plus des fois on pense au suicide. Même aux USA les prison c’est pas comme ça.
Les CRA existent pour isoler les prisonniers-ères, pour leur faire croire qu’iels sont seul.e.s face aux flics, aux juges, aux avocats, aux associations. La solidarité depuis l’extérieur est une arme, ça permet aux prisonniers-ères de tenir le coup. Soyons solidaires avec les prisonniers du batiment 2A de Vincennes, et tou.te.s les autres. Par exemple, en appellant les cabines du CRA pour montrer notre soutien à la lutte, en faisant des parloirs et des parloirs sauvages… voici toutes les infos.
Numéros des cabines de Vincennes 2A :
01 48 93 69 47
01 48 93 69 62
01 48 93 90 42
PS Dimanche dernier, avant un parloir, des personnes de l’Assemblée contre les CRA ont assisté à une tentative d’évasion à Vincennes. Elles racontent ce qui s’est passé :
Vers 16h30, alors qu’on attend depuis pret de deux heures, une alarme retentit. Des flics se mettent à courrir, nous aussi. Un homme saute par dessus un portail qui l’améne à l’extétieur du CRA (côté batiment 1), traverse la route malheureusement face à lui un parking grillagé. Là une quinzaine de flics arrivant de toute part le rattrape sous nos cris et nos yeux impuissant alors qu’il est suspendu au grillage. Ils le transporteront allongé jusqu’à la voiture qui l’emmenera en garde à vu. Il ne se débatait même plus comme si il avait mis tout le reste de son énergie dans cette tentative d’évasion.
LIBERTE POUR TOU.TE.S
SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIERS-ÈRES EN LUTTE
A BAS LES CRA ! »
– – – – –
Article du site : https://abaslescra.noblogs.org/le-cra-de-vincennes-brule/
Vincennes brûle !
» Après plusieurs jours de luttes et de répression violente, ce soir 4 février des prisonniers ont appelé pour raconter que des incendies sont en cours dans deux batiments du CRA de Vincennes. Les batiments ont été endommagés.
Tous les prisonniers sont dans la cours, encerclés par les keufs qui les empechent de bouger, en les laissant sous la pluie. Des prisonniers parlent d’une personne blessée mais les informations restent confuses.
Ne laissons pas les prisonniers isolés, soyons solidaires, soutenons les révoltes !
A bas les CRA !
Pour faire des parloirs avec les prisonniers, infos ici
Pour appeler les cabines :
Vincennes 1 : 01 45 18 59 70 – 01 45 18 12 40 – 01 45 18 02 50
Vincennes 2 : 01 48 93 69 47 – 01 48 93 69 62 – 01 48 93 90 42
Vincennes 3 : 01 48 93 99 80 – 01 43 76 50 87 – 01 48 93 91 12″
COMMUNIQUE DES PRISONNIER-E-S DU CRA DE OISSEL EN GREVE DE LA FAIM
Force aux prisonnier-e-s en grève, en lutte à Oissel et partout ailleurs ! A bas les CRA, feu aux prisons, et fin à l’enfermement.
Lien vers l’article et les affiches du communiqué à diffuser largement :
https://abaslescra.noblogs.org/communique-des-prisonniers-de-oissel-en-lutte/
« La prison pour étrangèr.e.s de Oissel (près de Rouen) est connue pour ses keufs violents et raciste, sa direction qui réprime tous les mouvements de lutte. Dans cette taule le mitard est régulièrement utilisé pour tabasser des prisonniers.
Cette prison a été en partie brulé à la fin du mois d’avril par des prisonniers après une grève de la faim violemment reprimée.
Samedi dernier des keufs tapent un prisonnier et l’amène au mitard ( il en est ressortit le mercredi 22 janvier) parce qu’il avait voulu se montrer solidaire d’un autre prisonnier. Le soir des policiers cagoulés avec des chiens rentrent dans le centre pour foutre la pression aux prisonniers. Depuis les violences, coups de pressions, insultes racistes ne se sont pas arrêtés.
Ce mercredi 22 janvier au soir, les 42 prisonniers de la section homme du cra de Oissel se sont mis en grève de la faim. On relaye leurs communiqués:
Au centre de rétention de Oissel (près de Rouen) la police est violente et nous humilie tous les jours. Toujours ils provoquent, ils disent “Baisse les yeux !”. La nourriture est froide et n’est pas halal, alorsqu’il y a une majorité de prisonniers qui sont musulmans.
Même la prison c’est mieux qu’ici. Y en a ils ont 10 ou 20 ans ici et onles mets en centre de rétention.
Depuis samedi c’est encore pire. La police à encore voulu mettre unprisonnier à l’isolement. Son ami s’y est opposéet ils l’ont amené violemment aussi à l’isolement. Le soir y avait la police avec des chiens et des cagoules dans le centre pour nous faire peur.
Le prisonnier qui était à l’isolement il vient d’en sortir. Ils l’ont
tabassé, il peut pls parler, il a des bleus partout. Les yeux et les
oreilles sont gonflées.
Hier ils ont cassés le pied d’un autre prisonnier.
Tout ça va pas du tout. Tout le monde se plaint. Nous sommes plus de 42 prisonniers enfermés ici. Donc là on fait la grève commune. Ce soir personne ne mange.
On va essayer d’occuper le couloir parce que ce qui c’est passé depuissamedi dernier c’est encore pire que d’habitude.
Ici y a pas d’hygiène. Les chambres sont pas nettoyés tous les jours.On revendique
-La fin des violences policières, de la xénophobie des policiers et de leurs racisme
-Un minimum d’hygiène et de dignité
-De la nourriture correcte
-Des soins correctsLes prisonniers en grève de la faim de Oissel, le 22 janvier
NOUVELLE BROCHURE SUR LA LUTTE CONTRE LES CENTRES DE RÉTENTION (mars à novembre 2019)
Déportation massives, sans laisser-passer : témoignage suite à la lutte au sein du CRA de Lyon St-Exupéry
Déportations dans des pays au hasard, tout ça sans laisser-passer, répression suite au grèves de la faim et à la lutte des dernières semaines au sein du CRA de Lyon Saint-Exupéry. Nouveau témoignage concernant les déportations, les provocations des keufs, et l’arnaque médicale.
Soutien et force à tou.te.s les prisonnier.e.s face à l’enfermement, aux keufs, et a tout le système CRA ! Feu aux frontières ! Liberté pour tou-te-s ! A bas les CRA !!!
Du coup, t’avais envie de parler du fait que ya un vol qui avait été programmé pour toi hier, est-ce que t’as envie d’en parler un peu ?
Oui, en fait moi avant hier ils m’ont appelé, pour dire que hier j’ai le vol. Alors que moi je suis pas algérien.
Ils veulent me renvoyer en Algérie et le consulat il a signé. Il a signé, il me l’a dit que je suis pas algérien mais quand même il a signé.
[passage inaudible]
Ca c’est pas normal !
En plus ils m’ont ramenés jusqu’à l’aéroport, j’étais jusqu’à l’avion et j’ai refusé.
Bien sure que je refuse bien le vol ! Parce que je suis pas algérien, j’vais pas en Algérie.
Ouais, surtout que ce qu’on disait c’est que tu peux te retrouver bien en galère après en Algérie…
Et oui ! Le problème c’est si j’arrive en Algérie moi je sais pas il se passe quoi là bas. Ils vont m’envoyer en centre comme ici ? Ils vont m’envoyer en prison ? Jsais pas moi… Ils vont me garder combien de temps ? Ça je sais pas…
Aucune idée..
Donc ça veut dire le consule algérien il a signé un laisser-passer…
Ouais il a signé le laisser passer mais il a même pas, [passage inaudible] il a quand même signé ! Ça c’est pas normal !
Ça c’est contre la loi quoi !
Tout à fait. Et est-ce que c’est des situations qui arrivent souvent a l’intérieur du centre de rétention ?
Ouais très souvent, très très souvent ! Ya plein de gens qui euh…
Moi le même jour que j’ai eu le vol ya un gars aussi, lui, ils veulent le renvoyer en Tunisie et il est même pas Tunisien…
Alors les consulats aussi ils travaillent… Jsais pas comment ils travaillent… Je comprends pas.
Si quelqu’un il a un passeport ou quelque chose oui je comprends mais là ya pas de passeports, ya rien du tout. Ya RIEN RIEN RIEN !
Ya même pas des empreintes, ya rien du tout !
Moi j’suis sure et certain que j’ai rien du tout en Algérie, ni empreintes, ni passeport, j’suis même pas algérien, pourquoi ils veulent me renvoyer en Algérie ? Ça je comprends pas !
Ouais et t’as refusé le vol et ça s’est passé comment après ?
Oh tranquille, ils étaient tranquille, j’ai rien fait, j’ai juste refusé. Ils m’ont ramenés à la cellule j’ai été là-bas pendant deux heures après la police nationale m’a ramené au centre de rétention. Voilà.
Faut que je dit une autre chose ?
Non est-ce que tu veux rajouter quelque chose ?
Ouais ! Je demande à la justice, ou les gens qui s’occupent de ça qu’ils vérifient bien les papiers. Parce que si on renvoi les gens dans un pays c’est pas leur pays d’origine ils vont faire quoi là-bas ?!
C’est la même chose [passage inaudible]
La-bas c’est trop grave c’est pas comme ici quoi. Je trouve ça c’est injuste, ça c’est pas normal !
Ya un petit problème de justice.
Ou jsais pas moi.. ya un accord ou chacun qui rentre chez lui il prend de l’argent ou j’sais pas moi, ils prennent de l’argent sur chaque tête ? Pourquoi ils veulent renvoyer les gens sans passeport que dans des pays qui sont pas leur pays quoi. J’comprends pas ! Tu vois ?
Euh je rajoute quoi encore ?
Pourtant moi j’ai les preuves. Parce que eux ils disent qu’en 2014 que j’ai fait la demande de visa ici en France. Mais moi j’ai des preuves qu’en 2014 j’étais en prison en Allemagne.
Ouais en fait je sais pas si t’as envie d’en dire plus sur comment ça s’en passé pour toi, pourquoi ils disent que t’étais là en 2014 ?
Parce que ya un gars qui s’appelle X, en fait X c’est un faux nom. Ils disent que le monsieur X, soit-disant que c’est moi, que j’étais ici en 2014, que j’ai fait la demande de visa, qu’elle a étée acceptée.
Ça veut dire le mec il a eu le visa, il a ses papiers. Et moi pendant ce temps là j’étais en prison en Allemagne !
J’avais complètement oublié mais hier j’ai parlé avec mon ex-copine, je lui ai dit « hey tu te rappel j’étais ou pendant 2014 ? » « toi t’étais en prison 2014 – 2015 ».
J’suis rentré fin octobre 2014 en prison jusqu’à début 2016.
Comment c’est possible que cette personne là c’est moi ?
Il a des empreintes, il a l’ADN même, des photos, jsais pas moi…
Ya quelque chose mais ça passe pas !
Moi je penses c’est à cause de toute la grève, ce qu’on a fait ici, ils veulent juste nous liquider ! J’avais déjà dit l’autre fois, ils ont envoyé tous ceux qui étaient ici pendant la grève, ils ont renvoyé tout le monde. Il en restait quoi quatre, tout le reste [passage inaudible].
Tout le reste a été déporté ou il s’est passé quoi après ?
Bah ouais ! Ils sont partit chez eux ! Vite fait bien fait ! Même si il a pas de passeport ils l’ont renvoyés ! Comme le comment il s’appellera, Nizar, pendant quelque jours il ont trouvés le vol, ils ont trouvé le ticket et le laisser-passer, tac ils l’ont renvoyé au Maroc.
Et l’autre, et l’autre, et l’autre, et l’autre !
Et maintenant il arrive à moi !
Mais là ils se trompent, ils vont pas m’envoyer dans un pays que c’est pas moi pays !
Est-ce que t’as envie de parler du coup en général de comment ça s’est passé après la grève de la faim ? Comment est-ce qu’ils se sont comportés vis à vis de vous et comment vous vous avez pu vous comporter vis a vis d’eux ?
Nous on était normal comme d’habitude, t’façon on peut rien faire !
Eux ils étaient calme et pas calme ! De temps en temps ils nous provoquent de temps en temps ya rien du tout.
Il y a chaque équipe elle travaille comme elle veut ! Tu vois ?
Ya différents équipe, ya trois ou quatre différentes équipes. Chaque équipe elle travaille comme elle veut tu vois ? Et après la grève ils étaient encre plus en… Les têtes qui étaient ici qui ont parlés pour leurs droits comme moi comme Nizar comme yen a beaucoup ici, qui ont parlé avec vous, avec les journalistes, tout ça. Ils ont liquidé tout le monde !
Là il reste que moi et encore trois autres.
Le deuxième ils veulent le ramener en Tunisie, je t’ai déjà raconté, il est partit hier.
Et monsieur Y il est ici il a refusé le premier vol, le deuxième vol il va partir chez lui, ils l’obligent de rentrer chez lui.
Un autre qu’il est blessé là pendant maintenant, depuis qu’il est ici, pendant 55 jours comme ça, il doit faire une opération sur son bras mais ils le font pas. Ils l’ont encore, une facture de 3000€ et quelque mais le mec il a rien fait !
Tu vois ce que je veux dire ? Le mec il envoi une facture pour l’opération disant qu’il l’a fait mais lui il a rien fait… Ils l’ont amené à l’hôpital.
Tu veux dire ils l’ont amenés à l’hôpital mais il s’est rien passé ?
Non ils l’ont pas opéré, ils l’ont laissé là-bas pendant trois ou quatre jours et après ils l’ont ramenés. Son bras il peut pas le bouger.
Et après il reçoit la facture de 3000 et quelque.
Alors qu’il y a aucune opération ?
Ben oui ils ont rien fait ! Ils ont rien fait ! Aucune opération rien du tout ! Oui jle dit moi ils nous prennent pour des animaux ! Ils s’en foutent complètement ! Ils font ce qu’ils veulent et nous on doit supporter tout ce qu’ils font !
Je dois rajouter quelque chose, j’sais pas moi.. Ici tout le monde il est presque nouveau. Les gens ils connaissent pas encore.De toute façon ils vont voir, moi ça fait presque deux mois que je suis là, j’ai vu beaucoup…
Lien vers l’article :
https://rebellyon.info/Deportation-massives-sans-laisser-passer-20958
LA GREVE DE LA FAIM CONTINUE AU CRA : TEMOIGNAGE DE LA LUTTE AU SEIN DU CRA
Les détenus du CRA de Lyon Saint-Exupéry sont toujours en grève de la faim depuis le 2 juillet afin de dénoncer leurs enfermement.
Omar raconte le début de la grève jusqu’à aujourd’hui. Ils sont déter’ et motivés face aux multiples techniques de démobilisation et aux menaces de la PAF.
Les détenu-e-s souhaitent que leur lutte et leurs dénonciations se diffusent un maximum. Un témoignage à diffuser largement !
Force et soutien à tou-te-s ! A bas les CRA ! A bas les frontières !
» Du coup en ce moment là au CRA depuis euh mardi soir, là on est jeudi, ya une grève de la faim. Est-ce que t’as envie de raconter comment a commencé la grève de la faim ? Et contre quoi vous êtes en train de lutter ?
On a commencé la grève de la faim parce qu’ils ont volé à quequ’un ses vêtements, ses propres vêtements dans le coffre. Chez les policiers il a pas trouvé ses vêtements. Il a réclamé, il a réclamé, il a parlé avec tous les policiers qui étaient là-bas mais rien !
Il était énervé, il est rentré dans le couloir il a allumé une couverture.
Le nom de la personne je le dit pas pour lui protéger à lui.
Mais, nous on commence à chaque fois on se fait voler notre argent, nos affaires, nos trucs personnels et vous vous dites « on ne sait pas ».
Mais ya des caméras, il y a tout ce qu’il faut là bas !
En fait ils nous donnent pas les bonnes réponses. Ils essayent à chaque fois d’esquiver notre question en fait.
Et nous on a commencé la grève de faim. Personne qui mange jusqu’à ce qu’on récupère nos sacs, nos affaires.
Si on se fait pas voler nos affaires, si on enlève les trucs de métal là qu’ils nous ont mis derrière les fenêtres, qu’ils arrêtent de prendre les gens chez eux dans les bureaux et frapper .
Même tu peux pas frapper quelqu’un parce qu’il a insulté !
Si c’est physiquement ça c’est une autre chose, mais s’il te dit juste une insulte on a pas le droit de ça.
Alors chaque fois s’il y a quelqu’un qui rentre là-bas et les insultent et même quelqu’un il a des problèmes ils le tappent, ils l’emènent dans le mitard.
[passage inaudible]
Pour la bouffe qu’ils nous donne ici, toute il reste un jour, c’est du périmé comme on dit. Il reste un jour ou deux jours il faut que leur jette, ils nous le donne ici.
Et ils nous controlent partout.
Si vous rentrez ici vous voyez les cages qu’ils nous ont misent un peu partout ça c’est pas normal quoi on dirait que on est à Guantanamo quoi !
Alors que nous on est juste des personnes quon a pas des papiers, on est pas des criminels !
Tu parles de quoi en cages et en fenêtres tout à l’heure ? C’est quoi que tu veux dire ?
Une cage ! On est dans une cage ici ! Tout est fermé dehors, et dehors et de tout les cotés !
Ils ont mis un mur ! Une sorte de mur comme ça de métal vert, que on peu pas voir dehors, ont peu rien !
Et toute la journée le soleil il tape dedans et la chaleur elle rentre dans les chambres.
Là on est le 4, il fait très chaud! Ça veut dire si dehors il fait 40°, dans les chambres c’est 60°.
C’est ça en fait [passage inaudible] il vient ici quelqu’un dans ma chambre il a la maladie de l’épilepsie ! Il a la maladie de l’épilepsie. Il est tombé deux fois ici, c’est nous qui l’ont soigné et tout ça !
Ils veulent même pas lui donner des médicaments qu’il prenne dehors. Ils veulent même pas lui donner !! Même pas un certificat médical que lui il a la maladie de l’épilepsie !
Vous voyez ce que je veux dire ?
Alors tout tout.. Tout ce qu’ils amorcent ici ça marche à l’envers en fait !
Ils veulent nous faire chier comme comme ça on ramène nos passeports, on ramène tout ce qu’il faut pour partir d’ci le plus vite possible.
Ils nous font une sorte de presse, ils nous presse ! Pour qu’on parte d’ici, pour que… on ramène nos passeports qu’ils nous envoient dans nos pays .
Ca c’est pas normal !
Vous voyez ce que je veux dire ?
C’est ça en fait ! C’est ça ! C’est ça.
Est-ce que tu veux rajouter quelque chose par rapport à la grève de la faim et comment ça se passe depuis que vous avez commencé en fait ?
Depuis que la grève de faim a commencée ils sont venus, ils ont commencés à essayer de parler avec nous mais on a pas parlé avec eux.
Tout s’est passé en cage non ?
Et aujourd’hui ils nous ont dit, parce qu’on a donné tous nos cartes, si ya le problème, quelqu’un il a ses vêtements, il a son argent chez eux, il faut aller là-bas pour retirer avec la carte. Non ?
Alors nous on a dit donnez nous, donnez nous nos cartes comme ça on prend nos affaires et on vous les rend.
Ils nous disent « Non ! Il faut manger d’abord et boire de l’eau et après on va vous rendre vos cartes ».
Vous voyez ce que je veux dire ?
Ça c’est pas normal, ça c’est, ça c’est des [passage inaudible].
Alors si on refuse de manger, eux ils refusent de nous donner nos affaires. Nos propres affaires ! Notre propre argent !
Parce que sans la carte ça marche rien du tout, on peut même pas acheter du tabac. Rien ! Ils nous coupent tout comme ça, ils veulent nous couper tout !
Tout ce qu’il faut, tout ce qui vient de dehors comme ça on est obligé de manger ici chez eux alors comme ça « eux ils disent, ok, vous avez fini votre grève de la faim ». Ils veulent casser la grève de la faim !
Parce qu’ils savent bien que les policiers et la justice c’est foutu c’est pas nous !
Est-ce que t’as envie de parler de pourquoi vous avez décidé de donner tous vos cartes et c’est quoi les cartes ?
On a donné nous nos cartes parce que quand on rentre pour manger euh faut quon montre nos cartes. Alors si tout le monde il mange pas on a dit voilà nos cartes, nous on mange pas !
C’est pour ça, c’est ça la raison.
Pour leur dire que nous on veut pas manger, on fait la grève de la faim.
Et tout le monde a donner ça carte ?
Ouais tout le monde a donné sa carte. Mais eux premièrement ils nous on dit « ouais ok vous pouvez sortir ». Même les visites on peut pas sortir sans la carte.
Alors premièrement ils nous ont dit « oui on va vous donner vos affaires et tout ça » et après il ont vu le premier jour, le deuxième jour et maintenant le troisième jour qu’on fit vraiment grève de la faim. Alors ils essayent de nous couper de tout le monde. De tout ce qu’on peut rentrer de dehors.
Tout ce que eux… De tout ! Vous voyez ?
Estce que tu veux rajouter quelque chose ?
Ouais je veux rajouter un truc. Si il y a le moyen, s’il y a des journalistes qui viennent ici avec leur caméra et ils regardent eux même . Et après c’est eux qui disent est-ce que ça c’est humaine ou non ? La justice pourquoi ils nous prenne ici jusqu’à trois mois parce que pas de papiers ! Moi je fais une peine de trois mois pour des papiers !
Alors s’il vous plait règlez ça on est pas des animaux on est comme des êtres humains comme vous !
Juste qu’on est partit parce que on est pauvres !
On a même même pas le moyen de manger, c’est pour ça on essaye juste de vivre comme tout le monde. On est pas tous des criminels ou jsais pas quoi. C’est a mon message.