Appel au secours de l’intérieur du CRA

« -Ok donc y a deux jours y en a qui ont essayé de faire une tentative de s ’évader. Il y en a trois qui ont réussi et trois qui se sont fait attrapés, ont été grave blessés. Ils ont été quarante-huit heures en garde à vue et ils ont passé en quarante-huit heures et aujourd’hui ils rentrent au centre, et aujourd’hui il y a quelqu’un tout à l’heure qui a monté sur la porte où il y a le barbelé. Et il s’est suicidé avec le barbelé. Et il s’est étranglé avec le barbelé. Et la police ils on rien fait c’est nous qu’on l’a descendu. La police ils ont mis à peu près 25 minutes juste pour ramener une échelle. Ils étaient même pas loin à 200 ou 300 mètres. Nous on a voulu le récupérer malgré tout y a les portes entre nous, donc on s’est grimpé tout le monde et on a essayé de descendre mais sauf que eux ils nous a gazé ils nous a frappé ils nous a violé, laisse tomber. Ici tout le monde ils ont pété un plomb, tout l’monde ils ont commencé à brûler, brûler les chambres, à brûler les matelas, à brûler tout. Donc ici les gens ils sont traités comme des chiens, si il y a moyen de nous aider, ici on est des êtres humains on est pas des animaux, voilà notre seul délit qu’on a pas de papiers, c’est notre seul délit notre seul problème dans cette vie. Vous pouvez appeler les associations, ou appeler les médias ou appeler les journalistes, ou toutes les personnes qui sont là pour l’humanitaire, pour de vrai, il faut qu’ils soient là pour nous, pas de cinéma, pas de spectacle, pas de théâtre, ici c’est des êtres humains, on n’a pas besoin de théâtre, on n’a pas besoin de spectacle, on a besoin des gens qui luttent pour nous. C’est un message d’au secours.

-D’accord

-Voilà c’que j’veux dire, et c’est pour ça que aujourd’hui, vraiment, y en a un qui s’est suicidé, y a même pas 20 minutes ou 25 minutes, y a du sang partout, y a des gens ici qui sont prêts à faire même plus que ça parce qu’on est traité comme des chiens. C’est pour ça on fait appel à tout l’monde, c’est un appel au secours ça.

-D’accord et là qu’est-ce que vous faites en ce moment ?

-Là en ce moment on essaie de se calmer mais malheureusement il nous a fermé mais c’est brûlé, y a des chambres qu’ont déjà brûlé, malheureusement y a rien on n’a pas le choix, si on reste ici on va mourir brûler, ou on va s’étouffer avec la fumée. Les gens ici ils peuvent plus enfaite c’est, c’est, c’est… pire que la prison ici c’est la prison politique c’est pas la prison humanitaire ici, c’est pas un centre de rétention, c’est la prison, c’est même pas la prison je sais pas c’que c’est. Faut aider ces gens-là, aujourd’hui on est des êtres humains, des étrangers, il faut les aider. J’peux plus trop parler là« 

[Ceci est une image du CRA de Vincennes où en 2008, des détenu.es ont mis le feu]