Le collectif Lyon Anti-Cra sera présent pour la dernière rencontre de l’année du cycle Lyon Info Migrations consacrée à la répression des personnes migrant.es
- Qu’est-ce qu’un centre de rétention administrative ?
- Comment ça se passe quand on est à l’intérieur ?
- Que peut-on faire pour soutenir une personne depuis l’extérieur ?
Venez nombreux.se.sJEUDI 29 JUIN à 18h30au Casse Dalle, 221 rue de Créqui, Lyon 3Ce cycle de rencontres prévoit à chaque séance l’écoute d’un collectif et de témoignages, puis un temps convivial d’appropriation et de partage des connaissances, pour ça on compte sur vous!
pensez bien à apporter à manger pour partager !
La rencontre sera suivie d’une fête proposée par les habitant.es du Casse-Dalle à partir de 21h.>>> pour être sûr que tout le monde ait un siège, veuillez vous inscrire iciOn compte sur vous pour partager avec tout votre collectif et toute personne qui pourrait-être intéressée ! (Surtout les personnes concernées, pour qu’elles soient informées…)Via Facebook ou le site de Terre d’ancrages
MISE À JOUR SUR LES JOURNÉES DE PROTESTATION DU CPR DE CORSO BRUNELLESCHI
[ Nous relayons ici des articles traduit depuis le site « nocprtorino.noblogs.org » ]
🔥Dans la soirée du samedi 4 février, une révolte a éclaté à l’intérieur du CPR du corso Brunelleschi, qui a été durement réprimée par les CRS et des gaz lacrymogènes. Trois zones ont été touchées et un incendie s’est déclaré dans les cantines.
⚫La protestation a commencé en raison des conditions de détention ignoble et des tortures que l’organisme gestionnaire ORS Italia, avec le soutien de la préfecture de police, pratique quotidiennement.
De l’intérieur, ils nous disent que la nourriture est pourrie et contient des psychotropes, que les cellules n’ont pas de chauffage, qu’il n’y a pas d’eau chaude et que les sections sont pleines de detritus.
Les matons administrent quotidiennement des psychotropes de manière forcé et frappent les détenus. Ils nous parlent également d’une salle utilisée specialment pour les passagges à tabac.
⚫ Le groupe solidaire qui s’est rendu devant les murs du CPR dans la soirée du samedi 4, a pu entendre les cris des détenus, l’odeur des gaz lacrymogènes tirés par les CRS à l’intérieur et la fumée de l’incendie. Ils ont également pu voir trois ambulances s’éloigner sur la rue Monginevro. Dans la soirée, quelqu’un de l’intérieur nous a raconté que trois personnes avaient été transférées à l’hôpital et que des tabassages violents avaient été menés pour réprimer l’émeute. Certaines personnes ont été laissées sur le sol, blessées, sans assistance.
💥 Pour ne pas laisser seuls ceux qui se trouvent à l’intérieur, en fin d’après-midi du dimanche 5 février, un groupe de militants solidaires s’est réuni sur la pelouse du Corso Brunelleschi pour faire un parloir sauvage en solidarité avec les détenus et les insurgés.
Pendant ce moment, quelques personnes sont montées sur le toit de la zone blanche en criant « liberté » . Nous avons entendu des coups et des cris de protestation. Plusieurs feux ont été allumés et les pompiers sont entrés dans l’établissement.
Malgré le blocage des communications imposé par la direction pendant le parloir sauvage, un appel a percé les murs. Les détenus en révolte nous ont parlé des tortures qu’ils subissent quotidiennement et ils nous ont raconté ce qui se passe à l’intérieur, notamment l’entrée de quelques camionnette de police dans les zones d’émeutes. Apres quoi, les solidaires ont pu sentir à nouveau les gaz lacrymogènes. Dans la soirée, nous avons appris que l’incendie a rendu inhabitable 3 zones sur 4, les gens ont dormi dehors sans couvertures ni matelas et surveillés par des flics. Certaines personnes gravement blessées par la police n’ont pas reçu d’aide.
⚡De l’intérieur s’exprime une forte demande pour briser le mur du silence qui entoure la détention administrative et faire connaître à l’extérieur la violence dont les détenus sont victimes au quotidien.
Ces jours-ci, le mur du silence a étè brisé grâce à la détermination des détenus qui ont continué à lancer des appels de solidarité malgré la tentative évidente de la direction du CPR d’isoler les détenus et de couper, avec le blocage des cabines, tout appel vers l’extérieur.
Toujours en solidarité avec les détenus et les révoltés.
FEU AUX CPR !
LIBERTÉ POUR TOUTE. S
AGGIORNAMENTO DELLE GIORNATE DI PROTESTA DAL CPR DI CORSO BRUNELLESCHI del 4 e 5 Febbraio
Appel national contre la Loi Darmanin et contre les CRA le 18/02 ! A Lyon manifestation à 14h place Gabriel Péri
Tentative de suicide au CRA de Lyon-Saint-Exupéry : Témoignage d’un co-détenu
Rassemblement contre la loi Darmanin, les frontières et les CRA
RDV le 21 janvier 2023 à 17h devant le CRA 2 en soutien aux prisonnièr.x.s
Le gouvernement s’apprête à faire passer une nouvelle loi raciste et xénophobe, dite « loi Darmanin ». Celle-ci prévoit d’augmenter fortement les expulsions d’étranger-es et de systématiser le recours à leur enfermement, avec le projet déjà lancé de créer 3000 nouvelles places en CRA (« centres de rétention administrative », des prisons pour expulser les étranger-es) d’ici 2027.
Pour faire passer ses projets, Darmanin a notamment utilisé Lyon comme un terrain d’expérimentation. Ses visites-spectacles l’été dernier à la Guillotière, suite à un emballement politico-médiatique raciste, ont permis d’intensifier les rafles et la répression sur les personnes étrangères ou sans-papiers dans le quartier. Instrumentalisant la situation du quartier pour promouvoir son discours sécuritaire, il en a profité pour « inaugurer » le nouveau CRA ouvert à Lyon St-Exupéry depuis janvier 2022, marquant sa volonté d’en construire de nombreux autres.
La situation dans les CRA est déjà extrêmement violente. Les mauvais traitements infligés aux prisonnier-es y sont quotidiens et systématiques. Ils font partie de la répression. Ce n’est pas de nouvelles places en CRA dont il y a besoin, mais de mettre un terme à ce système d’enfermement et de discrimination selon les origines, la situation administrative ou la couleur de peau.
Dans le cadre de l’appel à mobilisation nationale « CONTRE LA LOI DARMANIN : 3 mois pour monter en puissance » lancé par les collectifs de la Marche des Solidarités,
Rendez-vous samedi 21 janvier 2023 à 17h devant le CRA 2 de Lyon-Saint-Exupéry, rue de Chypre à Colombier-Saugnieu, à côté de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry (accès en transport : bus TCL 47 – depuis Meyzieu ZI – arrêt « Aéroport Saint-Exupéry gare routière » / Rhône Express).
À bas les frontières et les CRA !
Liberté de circulation et papiers pour toustes !
Enfermement et soin sont incompatibles. Réponse à la lettre ouverte du médecin du CRA de Lyon Saint Exupéry.
TW : violence médicales, tentatives de suicide.
Il y a quelques semaines, le médecin du CRA de Lyon a démissionné en publiant une lettre ouverte (https://www.rue89lyon.fr/2022/12/20/demission-medecin-centre-retention-lyon-fabrique-violence/) expliquant qu’il ne pouvait plus exercer son métier à cause des « conditions dégradées » dans le centre ces derniers mois. Pourtant cela fait des années que des prisonnier-es du CRA de Lyon témoignent de violences de la part du corps médical. En dénonçant uniquement un manque de moyen et une dégradation de ses conditions de travail, il masque le véritable problème : soin et enfermement sont incompatibles.
Ce témoignage a été beaucoup diffusé par les associations et les médias. De nombreux autres récits – qui contredisent celui-ci – ont été publiés par le passé, sans retenir la même attention, parce que c’étaient ceux des prisonnier-es elleux-mêmes, dont la parole est systématiquement délégitimée ou ignorée par rapport à celle des institutions, dont le corps médical. Accorder plus d’importance à ce témoignage d’un médecin qu’à celle des premier-es concerné-es participe à l’invisibilisation des prisonnier-es, de leur parole et de leurs luttes.
Ce témoignage sert un discours qui légitime l’incarcération en affirmant que les problèmes dans les centres de rétention (et autres prisons) seraient dus uniquement à de mauvaises conditions d’enfermement ou à un manque de moyens et non à l’enfermement en lui-même. Dans les CRA, les médecins n’ont pas vocation à améliorer les conditions de vie des détenu-es, ils font partie du système de maintien de l’ordre. La dégradation des conditions de santé des prisonnier-es est un outil de l’État pour réprimer et contrôler les personnes étranger-es, et les médecins à l’intérieur des CRA en sont l’instrument (voir l’article : https://abaslescra.noblogs.org/le-juge-le-flic-et-le-medecin/).
*
Au CRA de Lyon, que ce soit dans l’ancien CRA ou dans le nouveau ouvert en 2022, les prisonnier-es ont toujours dénoncé de mauvais traitements par les médecins. Ces derniers n’ont jamais réagi pendant des années et ont participé activement aux violences qui y ont lieu quotidiennement.
Le 16 mars 2019, des détenu-es en grève de la faim écrivaient dans un communiqué (https://crametoncralyon.noblogs.org/nouvelle-greve-de-la-faim-au-centre-de-retention-de-lyon-et-appel-a-soutien-17-03-2019/) :
« ils nous donnent des médicaments donnés pour les gens vraiment fous sans ordonnance sans rien (comme Diazépam, Lyrica, Valium, Prazépam, Tercian, Zopiclone, Théralène, Subutex) et même les infirmières elles sont courant de tout. Les gens ils font la grève mais elles leur donnent des médicaments pour les intoxiquer même y en a des pères de famille ils se charclent ici il a des points de suture ils l’ont laissé comme ça au confinement sans qu’on le soigne y a quelqu’un aussi il a une maladie du foie il obligé qui soigne »
En avril 2019, Yanis, détenu au CRA, dénonçait aussi le recours systématique à des traitements lourds pour mieux contrôler les prsionnier-es (https://crametoncralyon.noblogs.org/temoignage-de-yanis-detenu-au-cra-de-st-exupery-avril-2019/) :
« Concernant les soins, il n’y a pas de soins ici, c’est … C’est de la merde. Ya que du Diazepam et tout. Yen a, jsais pas moi, concernant… moi j’ai consulté le médecin l’autre jour, elle m’a donné du Diazepam, moi j’ai, je suis un peu stressé, elle m’a dit « deux Diazepam ».
Et deux Diazepam je sais pas pourquoi elle m’a donné ce médicament là parce que c’est … C’est un anti-dépresseur ou quelque chose comme ça. Moi c’est pas une dépression c’est un petit stress passagère. Mais c’est…
Mais je savais pas pourquoi elle m’a donné ce médicament là, mais du coup ya une euh… une grande euh… Une grande euh… C’est la majorité qui prend ces médicaments là… C’est parce que c’est… C’est exprès qu’ils font ça ou je sais pas… […] Je sais pas pour calmer les gens peut-être, je sais pas… »
À l’automne 2020, un prisonnier tabassé par les flics racontait comment le médecin avait minimisé ses blessures pour couvrir ses agresseurs (https://crametoncralyon.noblogs.org/jai-peur-franchement-vous-me-faites-peur-je-pense-il-suffit-quon-vous-donne-quelques-droits-la-et-vous-allez-commencer-a-tuer-des-gens-vous-temoignage-de-x-tabass/) :
« Pour moi, c’est pas un médecin. C’est pas un médecin. Il m’a dit « ouais, je vois, t’as une cicatrice sur ton front, t’as des bleus sur la tête », mais il y avait le policier à côté de lui, mais franchement, vous prenez les gens pour quoi ? Je lui ai dit, « toi t’es pas un médecin en fait, tu viens me voir au mitard, tu me dis montre tes bras, montre tes jambes, mais déjà, quand tu viens me voir, devrait pas y avoir la police à côté de toi là, et la vérité, je lui ai dit, t’es pas un médecin toi, t’es un policier, t’es plus qu’un policier ». C’est plus qu’un policier lui, je sais, je suis parti à l’infirmerie le lendemain, je suis allé voir l’infirmière pour porter plainte, tout ça, ils m’ont donné 0 jours d’ITT, j’ai montré à l’infirmière, regarde, hier j’étais pas bleu comme ça, j’étais pas gonflé comme ça ». Elle m’a dit, « ouais, c’est vrai, je vais parler avec le médecin ». Ils m’ont pas appelé. »
En novembre 2020, en pleine épidémie de covid (plusieurs dizaines de prisonnier-es testé-es positifs), les détenu-es dénonçaient l’absence totale de mesures sanitaires, face à quoi le médecin n’a rien fait :
« J’ai dit je suis malade je tousse, ça fait trois jours j’ai la gorge… les gens qui ont le coronavirus ils étaient avec moi, je suis malade. Ils me donnent pas de rendez-vous, non. Ils me parlent mal, même le médecin ici il parle mal, il me dit on n’a pas ça, on n’a pas ça. Si tu parles mal avec lui il va appeler la police. La police va t’amener à l’isolement. » (https://crametoncralyon.noblogs.org/greve-de-la-faim-au-cra-de-lyon-les-prisonniers-denoncent-leur-situation-alors-que-11-personnes-ont-ete-testees-positives-au-covid-19-temoignage/)
« J’ai demandé le médecin, ils veulent pas. le médecin il est venu me voir parce que comme j’ai un accident, une fracture au niveau du cou, ils m’ont bandé sur un tabouret fixe (?). c’est la même chose, la fracture elle est comme avant. j’ai demandé le médecin, il n’y a pas. j’ai demandé les secours, il n’y a rien. j’ai appelé la police, ils ont dit « tu peux pas te déplacer, tu es au centre de rétention ». j’ai appelé les pompiers et là… je sens qu’ils m’écoutent. après ils m’ont emmené au mitard. » (https://crametoncralyon.noblogs.org/voila-comment-on-traite-les-gens-on-est-isoles-cest-vrai-quil-y-a-des-cameras-mais-dans-les-chambres-il-y-en-a-pas-dans-les-chambres-il-y-a-que-des-agressions-temoignage-de-x/)
« Ceux qui ont envie de faire le test, il faut qu’ils aillent demander. C’est pas tout le monde qui le demande ; le médecin, il demande rien lui. Nous, on a demandé au médecin qu’est ce qui se passe, pourquoi ils font pas quelque chose pour nous sortir de cette situation. Ils disent que pour le moment, ils peuvent rien faire et qu’ils vont réfléchir s’il y a plus de cas. Mais là, les cas ils augmentent tout les jours. Ça veut dire que nous tout le monde va être contaminé. Parce qu’en plus, on est 4-5 personnes dans les chambres, c’est pas possible. » (https://crametoncralyon.noblogs.org/parce-que-nous-on-est-la-on-est-dans-la-realite-du-virus-le-virus-il-circule-on-est-la-dedans-et-personne-ne-nous-aide-personne-ne-fait-rien-pour-nous-aider-temoignage-de-d-enferme-au-cra-de/)
Ou encore ce témoignage d’un prisonnier dénonçant la réaction du médecin suite à la tentative de suicide d’un co-détenu :
« Le médecin il s’en bat les couilles ! je lui ai dit t’es payé pour ça, il m’a dit « tu me parles pas comme ça. moi suis pas payé pour ça, je suis pas payé pour la merde pour le covid et tout. il m’a dit j’ai mon salaire normal je me casse pas les couilles ». je l’appelle il me dit comme ça « tu me casses pas les couilles ». la dernière fois j’ai appelé la police, j’ai appelé le médecin, « ramène moi un médicament ». ils ont appelé, il était chez lui, il a dit quoi ? il a dit « lui il casse les couilles tous les jours, ramène-le à l’isolement ». ils m’ont ramené à l’isolement. » (https://crametoncralyon.noblogs.org/on-compte-sur-vous-pour-fermer-ce-centre-cest-catastrophe-on-est-trop-touches-temoignage-de-x-prisonnier-au-cra-de-lyon-14-11-20/)
En plus des risques sur la santé physique liés au covid, l’inaction et le mépris des médecins face à l’épidémie dans le CRA ont eu un impact très violent sur la santé mentale des personnes enfermées (stress, peur d’attraper le virus, isolement…).
Si à l’époque les nombreux cas de covid au CRA avaient attiré l’attention des médias et des associations pour quelques temps, ensuite les violences médicales ont continué, dans l’indifférence totale.
En juin 2021, des prisonnier-es en grève de la faim témoignaient (https://crametoncralyon.noblogs.org/ils-shootent-la-plupart-des-personnes-covid-maltraitance-et-violences-policieres-au-cra-de-lyon-temoignages-des-prisonnier%c2%b7es-3-7-06/) :
« Bah le médecin vous savez, ils sont pas avec nous. Donc du coup, eux ils sont dans leur bureau, ils savent vraiment pas ce qui se passe, ils sont dans leur coin. sauf quand quelqu’un est malade, mal aux dents, n’importe quoi, c’est doliprane quoi. Après ils essaient de donner aussi des… je vais pas vous mentir hein, ils donnent aussi beaucoup des… ce qu’ils prescrivent aussi beaucoup c’est des… comment ils appellent ça déjà? des calmants, anxiolytiques, voilà. Ils shootent la plupart des personnes. »
« ça se passe mal, ils nous traitent comme des animaux. Ils nous mettent la pression, ils nous narguent, ils nous disent : comme mon ami il a la dent cassée, il est dans sa chambre dans l’isolement [car il est positif au covid], il va mourir, il a parlé avec les flics ils ont dit : « prend un doliprane et allonge toi », il a parlé avec le médecin il a dit « prend un doliprane ». On est malmenés quoi ! on est pas des êtres humains, on est du bétail, on est du bétail voilà. Y’a un copain aussi là il est malade, il est trop malade, il est au mitard ça fait cinq jours.
– Pourquoi il est au mitard depuis 5 jours?
– Parce que il est tombé de son lit, il s’est cassé le bras et y’a eu du sang, ils ont dit : « t’as fait exprès », et ils l’ont mis au mitard. »
Le déménagement dans le nouveau CRA neuf en janvier 2022 n’a amélioré en rien la santé des prisonnier-es, comme avait témoigné l’un d’eux en mai dernier (https://crametoncralyon.noblogs.org/temoignage-de-x-on-dit-le-pays-des-droits-de-lhomme-quand-on-se-donne-cette-etiquette-il-y-a-un-degre-de-respecter-les-humains/) :
« Au niveau médical, j’ai eu un début de, je sais pas, parce que je l’avais jamais eu dehors, un début de problème cardiaque. Je faisais déjà de la tension, a plus de 17° de tension, déjà ce n’était pas très bon, pendant plus de 2 semaines. […] Dejà même si c’est dehors, pour un être humain, faire de la tension à plus de 17° pendant 2 semaines, c’est un risque de danger, ça peut causer un problème cardiaque. Et pour celà, au moins on doit avoir un suivi médical, un peu ordonné. Et là, sans toutefois me faire des examens, on me propose de me mettre sous traitement. Et quand je demande pour voir le traitement, c’est des somnifères qu’on me donne ! Et quand tu refuses ça devient un problème ! (inaudible). Tu dois au moins me faire des examens, me mettre sous traitement, avec un suivi médical bien ordonné qu’on peut défendre. Mais pas me dire directement on va te mettre sous traitement et quand tu regarde ce que tu m’as donné c’est ce que tu donnes, le même traitement, à tout le monde qui est au centre. On retrouve particulièrement les mêmes problèmes, parce que quand tu regardes les comprimés qu’on donne à d’autre gars, tu reviens avec quelque chose qu’il a eu, c’est pratiquement les mêmes comprimés qui sont donnés chaque fois. »
En mai 2021, notre collectif avait déjà alerté de nombreuses structures et associations (https://crametoncralyon.noblogs.org/il-est-impossible-de-soigner-dans-les-lieux-denfermement/) sur ces pratiques médicales abusives, tout en rappelant l’incompatibilité entre soin et enfermement :
« Au lieu de les accompagner et de leur apporter les soins nécessaires, par définition incompatibles avec l’enfermement, les unités médicales au sein des CRA minimisent les souffrances psychiques et physiques exprimées, et participent ainsi à renforcer la vulnérabilité des personnes concernées. Déjà soumises à la violence administrative et policière inhérente à l’enfermement, les prisonnièr-es sont donc également confronté-es à une violence médicale plus difficile à dénoncer. »
*
La lettre ouverte du médecin démissionnaire du CRA de Lyon n’apprend donc rien de nouveau sur les mauvais traitements subis par les prisonnier-es. En revanche, elle passe sous silence l’hypocrisie du corps médical qui s’est rendu complice et acteur de ces violences pendant des années.
Cette lettre est dégueulasse. Elle légitime en de nombreux points le discours étatique, par exemple en reprenant l’idée raciste et classiste que les prisonnier-es du CRA seraient des personnes dangereuses et violentes, et donc qu’iels seraient en partie responsables de leurs mauvaises conditions de détention.
En se focalisant davantage sur les supposées violences des détenu-es que sur celles structurelles de la détention, cela le conduit à remettre en question la relative « libre circulation » au sein du CRA et à déplorer le fait qu’il n’y ait pas de surveillants, comme en prison, pour « pacifier » la détention. En prenant pour exemple les prisons, il invisibilise et nie là encore la réalité vécue par de nombreuses personnes enfermées dans ces prisons, où, en plus de la violence des matons, les conditions médicales sont tout aussi violentes, comme le documente depuis des années le journal anticarcéral l’Envolée (https://lenvolee.net/).
L’enfermement en soi, ainsi que la menace de déportation, ont des conséquences désastreuses sur la santé des personnes, car ces institutions traumatisent, usent de violences physiques et psychologiques, torturent, sont la cause de tentatives de suicide. Pour nous il ne peut pas y avoir de « relations normalisées » dans une institution raciste dont la raison d’être sont l’enfermement et l’expulsion, pas plus « qu’attendre sereinement son expulsion » n’est possible ou souhaitable. Les prisonnier-es ne cessent de résister et iels ont raison.
Sous couvert de critiquer le système carcéral, ce genre de discours ne fait que le renforcer, en prétendant qu’il pourrait y avoir une « bonne » manière d’enfermer.
Répétons-le encore une fois : soin et enfermement sont incompatibles. Les CRA et les prisons tuent.
Pour un droit à la santé pour toustes,
Abolition des CRA et de toutes les prisons !
Le collectif Lyon Anticra
Soirée de soutien à la lutte anticra SAMEDI 8 OCTOBRE 2022 + PROGRAMMATION DISPO!!
Samedi 8 octobre 2022 de 18h30 à 1h30, soirée de soutien à la lutte contre les CRA à Grrrnd Zero (60 av de Bohlen, Vaulx-en-Velin) !
Lyon Anticra, c’est un collectif de soutien aux prisonnièr.es du centre de rétention administrative de Lyon et de lutte pour la fermeture de tous les centres de rétention, les prisons pour les personnes sans-papiers.
Pour tout ça nous avons besoin de thunes !
il y aura plein de concerts (rap, trap, afropop, djset), des pizzas… et aussi de la documentation. on pourra prendre le temps de se rencontrer, discuter, échanger…
Alors venez danser, chanter, manger, boire et papoter pour soutenir la lutte.
Horraires: 18h30 – 01h30
Entrée: Prix Libre
Programmation:
-m4uv3
(musique cosmique et élémentaire, un flow comme cicatrisation, du rap transfem DIY 100% maison)
https://distrokid.com/hyperfollow/m4uv3/plutonienne-2
-Nogo
(rap/afropop)
insta: @nogo.y
-SPL 145
(influences rap (trap, boombap) et chants avec des textes engagés)
https://youtube.com/channel/UC6i6E5SNOvWpdoFa09yXbOg
-Jocker A7 et Ismail A50
(Rap de Villeurbanne)
-MC bandit mic pro du mic et DJ orlala
(Rap Croix-Rousse)
-Martial Pa’nucci
(Hip-Hop militant melant musiques traditionnelles africaines à celles du Rap)
https://youtu.be/FQWpWu–CkM
-Ameth Sissokho DJ Charles & Cheikh
(Blues de la Goutte d’Or à Paris)
https://www.youtube.com/watch?v=32tzzlUlDyw
-DJ Yanka
(sets rap, trap, drill, rnb, l’emo trap, hiphop alternatif, représentant les artistes femmes et lgbtq+ dans ces mix)
https://linkr.bio/yanka
A BAS LES CRA
A BAS LES FRONTIÈRES
SOUTIEN À TOUSTES LES PRISONNIÈR.ES