« J’ai peur, franchement vous me faites peur, je pense il suffit qu’on vous donne quelques droits là, et vous allez commencer à tuer des gens vous ».Témoignage de X., tabassé par la PAF, le 02.11.2020

Salut, comment ça se passe à l’intérieur pour toi ?

Franchement, moi depuis que je suis là, comme je t’avais dit, j’ai fait le Centre de rétention quatre fois dans ma vie, bah celui de Lyon, c’est le pire, les policiers, je veux pas tout mélanger, pas tout le monde, mais les policiers qui ont frappé Mr. Bokoko la dernière fois, ils m’ont frappé avant-hier moi aussi, pour rien, ils m’ont mis en garde à vue 24h, attaché, scotché sur un lit où il y a même pas de matelas, il y a rien, je sais même pas pourquoi, parce que je suis rentré quand ils sont sortis, j’ai rien fait en fait. Il y’a rien, il y avait rien du tout, je suis resté 24 heures. Ils m’ont coupé le chauffage la nuit, ils ont ouvert la fenêtre, il y avait pas de matelas, pas de draps, pas de couverture, rien. Le policier là qui m’a frappé, il fait plus que 45 ans, il est métisse, peut-être Indien, je sais pas, il a une tâche noire sur son front. Lui il n’arrête pas de frapper les gens, surtout dans les chambres.

C’est pas la première fois qu’il frappe des gens, c’est ça ?

Nan, c’est pas la première fois. Hier, il est passé devant moi, il y avait presque 8 personnes à côté de moi. Heureusement, il y avait des civils. Il est passé, j’ai dit aux gens : « Regardez, c’est lui le policier qui frappe tout le monde, il m’a frappé sur la tête, c’est lui qui a frappé Mr. Bokoko la dernière-fois ». Il l’avait démonté. Après, le policier a marché un peu, il s’est retourné et il a dit « écoute, écoute, j’ai entendu que tu m’as dit sale fils de pute ». Alors que j’ai rien dit. J’ai même pas commencé à parler, les 8 personnes à côté de moi elles ont commencé à crier : « Arrête de mentir, on a jamais entendu ça ». Moi j’insulte personne ici, j’ai jamais insulté.

Et Forum Réfugié et le médecin, ils t’ont dit quelque chose ?

Le médecin, il est venu me voir après qu’ils m’ont détaché. Parce que je t’ai dit, ils m’avaient attaché en fait, je frappais derrière la porte, parce que je ne comprenais pas ce que je faisais là, ils m’ont menotté et ils m’ont scotché. Ils m’ont menotté derrière le dos et ils m’ont mis du scotch en haut de mes bras et ils m’ont scotché les pieds en bas, et les jambes. 3 heures après, ils sont revenus, ils m’ont détaché parce que j’avais trop mal aux épaules, elles étaient toutes gonflées, jusqu’à maintenant j’ai mal. Ça veut dire que si je vais voir un vrai médecin maintenant, il va me donner au moins une semaine d’arrêt maladie ou plus, parce que j’ai des cicatrices bleues tout ça, bref. Il y a une chose que je n’ai pas comprise, parce que Mme. Elodie, elle, c’est la cheffe de Forum, elle était là quand ils m’ont pris pour rien et j’ai rien fait. Mais attends, je finis d’abord au mitard. Dès qu’ils m’ont détaché, le médecin est venu me voir 10 minutes après. Pour moi, c’est pas un médecin. C’est pas un médecin. Il m’a dit « ouais, je vois, t’as une cicatrice sur ton front, t’as des bleus sur la tête », mais  il y avait le policier à côté de lui, mais franchement, vous prenez les gens pour quoi ? Je lui ai dit, « toi t’es pas un médecin en fait, tu viens me voir au mitard, tu me dis montre tes bras, montre tes jambes, mais déjà, quand tu viens me voir, devrait pas y avoir la police à côté de toi là,  et la vérité, je lui ai dit, t’es pas un médecin toi, t’es un policier, t’es plus qu’un policier ». C’est plus qu’un policier lui, je sais, je suis parti à l’infirmerie le lendemain, je suis allé voir l’infirmière pour porter plainte, tout ça, ils m’ont donné 0 jours d’ITT, j’ai montré à l’infirmière, regarde, hier j’étais pas bleu comme ça, j’étais pas gonflé comme ça ». Elle m’a dit, « ouais, c’est vrai, je vais parler avec le médecin ». Ils m’ont pas appelé. Et Mme Elodie, elle, la cheffe là, moi je voulais bien que ça soit elle qui prenne la plainte, je sais pas, elle a assisté, je voulais bien que ça soit elle qui prenne la plainte, elle était comme un témoin quand ils m’ont pris pour rien. J’ai rien fait, j’ai pas insulté, rien. Les gens qui les insultent, je vois, ils sont là, tous les jours : « nique ta mère », mais les policiers ils les amènent pas. Et moi, j’ai rien fait, ils m’ont amené 24h dans le froid.

Pourquoi tu penses qu’ils t’ont fait ça à toi ?

Bah parce que c’est lui le flic contre qui j’ai témoigné [en septembre]. C’est lui qui m’a frappé. Ça se voit comment il est, comment il parle, je suis désolé de dire ça, mais il m’a pris les couilles et il m’a pincé, j’ai jamais vu ça de ma vie, et quand j’ai bougé, il m’a pris ma tête contre le mur, je sais pas, contre un coin, il y a une cicatrice, et en fait, il a eu peur quand il a vu qu’il y avait un peu de sang et tout ça, et à partir de là, dès qu’il a vu que j’ai saigné un peu, je l’ai plus vu, il a disparu. Je l’ai juste vu hier soir, il est venu dans notre truc, j’ai dit « regardez, c’est lui qui frappe tout le monde, pourquoi tu frappes tout le monde ? ». Il a marché un peu […] avec son collègue, et puis il s’est retourné et il a dit « Ecoute, écoute, Mr. X, j’ai entendu que tu as dis sale fils de pute ». Moi, j’ai pas parlé, les gens ont dit « arrête, arrête, il a pas dit, on a jamais entendu qu’il a dit ça ». Après, je suis allé voir les civils, ils m’ont dit, « oui, on a entendu pas mal de choses à propos de lui [du flic] ». La vérité, lui, la dernière fois, il a failli tuer le mec, il l’a défoncé,  il a mis son pied sur son cou, il arrivait plus à respirer, comme moi avant-hier, j’arrivais plus à respirer, parce qu’ils m’ont trop attaché, ils m’ont trop scotché, j’arrivais plus à respirer. Je bougeais trop, je me suis fait mal.

 

Tu veux parler un peu de la situation dans le CRA avec le nouveau confinement ?

Ça change rien. Il y a plus de visites, ça c’est normal. Je te dis, depuis qu’il m’a frappé, je vais plus à la cantine, je vais plus manger. Franchement, je vais pas à la cuisine. Sinon, dans le CRA, il y a 80 personnes. C’est tout dégueulasse. Ils ont libéré deux Algériens.

Mais vous avez pas d’informations précises ?

Nan. Il y a 80 personnes. Les 20 plus anciens,  ceux qui ont passé le plus de temps, il y a moi et un autre gars qu’ils ont emmené en GAV, parce qu’il a refusé un test. Il y a deux mecs on sait pas où ils sont, leurs parents ils appellent, mais on sait pas où ils sont.

Tu veux rajouter quelque chose ?

Franchement, on comprend rien. L’équipe de nuit, il y en a deux ou trois c’est des racistes pire que lui je pense. Hier, il y en a un, il m’a poussé dans la chambre… Parce qu’avant-hier, en fait, quand j’étais en GAV, il y avait une caméra. Il m’a dit quoi ? « J’ai envie de te défoncer, vas-y j’ai envie de t’éclater la gueule, dommage je peux pas faire ça ». C’est un gros avec un crâne rasé. Hier, dans la chambre, il me dit « T’attends quoi pour faire une autre carte ». Je lui dis « Bah, demande à tes collègues ». Il me dit, « Toi, tu fermes ta gueule ». je lui ai  dit « nan, moi je ferme pas ma gueule ». Il est venu, il m’a poussé,  je suis tombé. C’était dans la chambre, hein. Il m’a dit : « Quand je parle, toi tu fermes ta gueule ». J’ai rigolé, ça m’a fait rire, j’ai dit, « j’ai peur, franchement vous me faîtes peur, je pense il suffit qu’on vous donne quelques droits là, et vous allez commencer à tuer des gens vous ». C’est un truc de fou. Il y a deux équipes, en fait. Dans celle de la nuit là, il y en a quelques uns, ils sont dégueulasses, c’est des dégueulasses, ils ouvrent la porte la nuit, ils prennent ta carte, ils ferment la porte sur la gueule. Quand t’essayes de l’ouvrir, ils poussent, ils disent « ferme ta gueule, sinon je t’éclate la gueule ». Hier, j’essaye d’ouvrir la porte, il a tiré la porte, il m’a poussé, il m’a dit : « Là je peux t’éclater la gueule, mais j’ai pas trop le temps ». Parce qu’il y a pas les caméras dans la chambre en fait. Il me dit : « toi, je vais pas t’oublier ». Mais je fais rien […]. Là, j’arrive pas vraiment à marcher, ni à lever les bras.

 

BLOCAGE EN COURS DU CRA DU MESNIL-AMELOT, LES PRISONNIERS DEMANDENT LA LIBERATION DE TOUS !!!

 » Les retenus annoncent qu’ils vont passer la nuit dehors et qu’ils entament une grève de la faim !
le 11.04 en soirée
 
« On a bloqué on s’est mis tous dans une cour, c’est à dire les 4 bâtiments qui étaient ouverts dans la cour tous ensemble. Tant qu’ils trouvent pas de solution on bougera pas d’ici ! Tout à l’heure ils nous ont gazé matraqués ils ont des boucliers, depuis tout à l’heure on subit des violences pour rien ! Là ils sont à la sortie de la cour vers la grille matraque à la main, casque et ce qui va avec ! Que les journalistes nous appellent mais là ! Maintenant ! »
 
 
Au centre de rétention de Mesnil Amelot hier soir et ce matin : témoignages audio de la révolte !
le 12.04 au matin

 
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Liberté pour tou-te-s ! Force et soutien aux prisonnier-e-s ! A bas les CRA !! Feu aux frontières !!

“Les consulats doivent refuser de délivrer des laisser passer” Témoignages de prisonniers du CRA3 au Mesnil-Amelot

Article du site abaslescra.noblogs.org : https://abaslescra.noblogs.org/les-consulats-doivent-refuser-de-delivrer-des-laisser-passer-temoignage-de-prisonniers-du-cra3/, publié le 17/02/2020.

 

Depuis l’incendie du bat2A à la prison pour sans papier de Vincennes, le mardi 4 février, il est plus possible de faire rentrer de la bouffe au CRA3. Pour s’opposer à cette nouvelle interdiction des keufs, une trentaine de prisonniers ont refusé les repas ce lundi midi.

Hier, le dimanche 16 février un camarade enfermé au CRA3 de Mesnil-Amelot, a décidé de faire passer le téléphone pour que les prisonniers qui le veulent puissent témoigner.

« Je pense qu’il faut dire que voila les consulats doivent refuser d’accorder des laisser passer. On est partit à la base pour essayer de mieux s’en sortir. Donner un laisser passer c’est parfois anéantir toute une famille, parce qu’y a du monde derrière nous.Le retour au pays c’est dur. Ca peut créer beaucoup de pensée dans la tête parce que tu sais pas forcément comment ça sera pour toi là bas.C’est pas parce qu’on est partit qu’on veut pas revenir au pays, un jours on voudra y rentrer surment. C’est pas parce qu’on est étrangers qu’on a pas le droit de rêver ou de voyager. On part pas forcément tous pour des questions d’argent, aussi pour voyager voir autres chose ; réaliser des projets pour ceux qui viennent de la pauvreté. On quitte pas seulement comme ça nos pays, on a beaucoup essayé pendant longtemps là bas et ça a pas marché . Tout le monde à droit de partir si il en a envie. On fait des rencontres ici, on aime des gens et on a pas forcément envie de quitter ceux qu’on aime. On a pris des risques quand même pour venir ici, on abandonne nos mamans, nos familles et nos frères pour prendre des risques. Quand on monte sur le zodiac c’est qu’on est déterminé. C’est qu’on a perdu espoir chez nous. C’est pas qu’on crache sur nos pays. On est des êtres humains, on doit pas être traité comme des animaux, comme des chiens. Ici on nous met beaucoup de pressions surtout psychologiquement on nous détruit petit à petit. On meurt intérieurement doucement. On est sous les avions toute la journée, donc tout le monde entend tout le temps les avions.

Chez nous, dans la majorité des pays africains y a pas de cra. Tout le monde vient et il ne faut pas impérativement un visa. Parfois ici on nous traite de clandestins ou d’immigré économique. Mais quand les employés des grandes entreprises vont dans nos pays, c’est pas des immigrés économiques ? Les grandes entreprises nous prennent tout. Qu’ils nous traitent comme des êtres humains, nous ne sommes pas des animaux. On nous parle tout le temps de mondialisation mais c’est que dans un sens. Les grandes entreprises nous prennent tous chez nous. En fait c’est ça que je veux dire. Y a un frère qui veut rajouter quelque chose. »

 

« On est tous la par rapport à la situation, par rapport au condition. Sans te mentir on a vraiment un gros soucis par rapport à l’encadrement. On est tous des renois en fait. C’est les keufs qui choisissent. Ils placent les rebeu d’un côté, et les renois d’un autre.

Psychologiquement ici c’est vraiment dur. Puis c’est pas pareil si t’es un arabe ou un renoi.

On sait que nous avons tous les mêmes problèmes. C’est la préfecture qui nous enferme.

Et on vit tous l’injustice. La manière dont on nous traite comme des chiens.

Les astuces que les policiers utilisent pour nous arrêter en nous traitant de voleurs. C’est difficile à accepter. Souvent tu te poses la question : « Mais qu’est ce que j’ai fait pour être ici? ». Ca te travaille. Pourquoi nous faire souffrir comme ça. Tous ça c’est difficile à vivre.

Je me pose beaucoup de questions, pourquoi est ce qu’on est là. Tous ce qu’on peut nous reprocher c’est d’être des sans papiers. Alors ils ont pas à nous traiter de voleurs ou de violeurs. Quand ils nous traitent de violeurs, de voleurs qu’ils sortent les preuves. Au lieu de créer des astuces qui permettent de nous arrêter.

Si ils peuvent pas même trouver une preuve contre toi ils hésiteront pas a créer des preuves pour nous arrêter et nous mettre en cra.

Qu’ils nous traitent des êtres humains, comme des hommes déjà. Mais on voit comment ils reagissent avec le peuple français. C’est chaud. Ils pourraient commencer par faire autrement avec les gilets jaunes.

Ils font tout pour nous empêcher d’être bien, ils nous mettent pas les documents qu’on demande.

On nous juge sans avocat, sans rien du tout. Des fois on se demande elle est où la compassion des êtres humains ? Comment je me défends sans avocat ?

On veut que nos ambassades ne délivrent plus de sans papiers avec les gens. On veut les papiers et la stabilité. On nous reproche d’être sans papier mais est ce qu’on l’a décidé ?

Ils essayent de monter les gens les uns contre les autres. Voila je le dis ce que je ressens. Juste on a besoin d’un bon changement par rapport à notre situation.

Nous ce qu’on c’est vivre, normal quoi.

Pour certaines procédures certains collègues ne voient même pas le consulat et ils ont des laisser passer. Pendant qu’ils sont non documenté on leurs met un destination de leurs pays. Ici ils ne nous font pas de cadeaux. Si ça peut aider les suivants, on espère quoi. Je passe le téléphone. »

 

« Moi mon cas est très particulier. J’suis mineur à l’heure où je vous parle. J’ai quitté l’Allemagne, le 4 janvier. Et depuis janvier je me suis présenté à la préfecture de Saône et Loire à Macôn. Et de la j’étais partit pour qu’on m’évalue et qu’on me considère comme mineur.

En fait j’avais demandé le visa depuis le pays avec le passeport de mon frère en 2018 mais ils m’ont refusé. Mon frère m’a amené au Maroc et il s’est battu pour me faire passer. Je suis passé en Espagne au 3e mois. Et je suis partit vers l’Allemagne.

J’ai des documents qui atteste que je suis mineur comme mon extrait de naissance. L’ambassade a juste eu la copie de mon passeport. La je me bats avec la Cimade. Il me refuse même le système Dublin. Ils veulent te renvoyer en Guinée alors que je devrais être renvoyé en Allemagne. Franchement même si on me libère, je pars de France dès que je peux. »

 

«  Le problème pour moi c’est qu’on m’amène a l’ambassade mais j’ai jamais eu de documents même au pays. Pourtant j’suis demandeur d’asile en italie mais rien à faire.

Maintenant il faut que je reporte mon audience en Italie. Ca fait bientôt deux mois que je suis la. Ils doivent faire mon empreinte sur le fichier Eurodac mais ils refusent. Vu que c’ était la grève des avocats j’avais pas eu d’avocats au début. J’ai pris un avocat privé. »

 

« Ca fait bientôt 8 ans que je suis là, j’ai un contrat de travail. J’ai des preuves. Je suis partit à la préfecture pour faire une demande après on m’a donné une attestation de depôt comme quoi ma demande elle est en cours de traitement. Mais les policiers qui m’ont contrôle ils en ont rien fait. Ils m’ont amené en centre de rétention.

Ils ont dit qu’ils m’ont donné le repas dans leurs procès verbal mais c’est leurs paroles contre la mienne. En 24h j’ai mangé qu’à mon arrivé au centre de rétention. Entre temps même pour boire j’ai eu des problème mais jamais eu à boire. J’ai eu des maux de tête a cause de cette garde a vue.. J’ai attestation de domiciliation et tout les papiers. Mais ils n’en ont rien a foutre. Pour eux je suis juste un sans papiers.

On est toujours dans le même pétrin. Ils arrêtent pas de nous donner des laisser passer frauduleux pour nous mettre des vols. »

 

« Moi je suis venu ici depuis 1994. J’ai 67 ans aujourd’hui. J’étais malade de tuberculose le préfet m’a donné le papier. Après il m’a arraché le papier. Et chaque année moi je suis dans le centre de détention là. Ca fait 5 fois que je suis là dans le même centre de rétention. Malheureusement le juge n’a jamais dit au préfet de me donner les papiers. Ca fait 26 ans maintenant. Même la Cimade est au courant. »

 

« Nous on est la. Ils veulent m’expulser mais c’est un faux laisser passer.

Le consulat m’a envoyé un papier comme quoi il m’a jamais livré de laisser passer à mon nom. Depuis tout ce temps ils m’ont proposé deux vols.

Il faut d’abord que je parte voir le consulat pour voir si je suis de cette nationalité. La ils me présentent un faux laisser passer. C‘est pas le même modèle que ceux que donnent le consulat d’habitude. La police dit que c’est pas son problème et que le préfet a décidé comme ça.

Par rapport à ca l’avocat me dit que je dois faire une demande d’asile.

Ca fait 6 semaines, et j’ai déjà eu deux vols. Le deuxième vol c’était un caché. Je prends ma douche ca toc et toc la c’est la police. J’avais pas vu mon nom sur la liste. Ils me disent « Nous c’est pas notre problème. »

J’ai demandé et j’ai montré mon papier au policier, mais il me dit « Ouai normalement t’as raison mais nous on fait que notre boulot et si le préfet dit de t’emmener la bas on le fait. » J’ai dit non en disant je veux voir mon consulat.

Je leurs ai dit de toute façon il me faut du temps pour préparer le retour au pays.

Moi je savais pas que si t’avais pas de papier tu pouvais pas porter plainte. Pendant un an j’ai demande de l’argent a quelqu’un qui m’a employé. J’ai décidé de porter plainte mais finalement j’ai été en GAV. J’ai fait 48h au poste et ils m’ont amené au centre de rétention.

Au commissariat on me dit tu vas signer et après on te ramène. Je dis « Tu veux me ramener ou ? »

Y a carrément des gens qui sont malade ici, des diabétique ou des gens qui attendent des hospitalisations et on les laisse toujours là. Il va faire 90 jours et après on le libère.

Si y a des visites on a plus le droit de ramener rien du tout. On mange a 18h jusqu’au lendemain demain matin. Avant on pouvait ramener les gâteaux, maintenant faut manger ça sur place.

Y a pas de raisons. Ils disent que c’est a cause de Vincennes, qu’ils ont brûle a cause de ça, qu’ils rentraient les choses avec la nourriture ou les bouteilles de coca.

Ici sincèrement ils s’en foutent de nous. On leur a dit ici on est pas a Vincennes.

Même les douches elles sont tellement sale mais ils s’en foutent. Ils passent la serpillière vite fait dans les chambres et c’est tout.

Moi j’ai fait deux ou trois fois des demandes de régularisations mais ca a pas marché. J’ai personne au bled, j’ai pas de toits pas de famille la bas. Je vais dormir ou après l’aéroport ?

Parce que moi mon asile est politique.

On dort pas tout le temps on est la. Carrément on sait pas comment ca va se passer. On nous prévient pas, au moins que je prévienne la famille qu’elle me ramène tout mes vêtements et un peu d’argent.

J’aimerai bien qu’on me fasse libérer. Etre libéré ce serait bien. Regarde on demande que la liberté c’est tout. Mais ça c’est pas leurs problème c’est le préfet jsais pas.

On nous mets dans des conditions vraiment abusifs. On espère sincèrement que ça va changer. »

 

« Je suis au centre de rétention depuis un mois et huit jours. Et je suis sans famille. Sans aucune ressource. Je suis vraiment dans un cas précaire. Ca fait 46 ans que je suis en France. Ils m’ont retiré les papiers depuis 84. Depuis 84 je suis sans papier. Ils m’ont retiré mon fils a l’époque qui a été placé à la DASS. Ils l’ont placé dans une famille d’accueil. Jusqu’à maintenant je sais pas où il est.

Chaque fois mon pays refuse de donner un laisser passer. J’ai un certificat comme quoi j’ai pas . Je suis tombé plusieurs fois. Ils m’ont envoyé voir le consul une deuxième fois. Ils attendent vraiment la réponse du consul, mais il veut pas répondre. Au maximum tu vas faire trois mois et tu vas être libéré m’ a dit le consul.

Une fois que je suis dehors la Cimade m’a dit qu’il faut faire un recours d’apatride.

Ils veulent pas me laisser sortir faire une opération pour la prostate. Alors que j’ai fait les test et qu’il faut que je me fasse opérer. »

A BAS LES CRA

SOUTIEN À TOUSTES LES PRISONNIER.ES

 

Pour nous contacter : lyonanticra@riseup.net

 

VINCENNES : GREVE DE LA FAIM, REPRESSION ET CRA EN FEU !!

Autour de Paris, les prisonier-es du CRA de Vincennes sont en lutte depuis plusieurs jours. Ils subissent la répression que les keuf-es font peser sur elleux au quotidien. Hier soir deux unités du CRA de Vincennes étaient en feu. Force et soutien à elleux ! A bas les CRA !

 

Article du site : https://abaslescra.noblogs.org/greve-de-la-faim-et-repression-au-cra-de-vincennes/

 » Depuis samedi dernier, les prisonniers du batiment 2A du CRA de Vincennes sont en lutte : pendant 3 jours, ils ont réfusé de manger à la cantine, ils sont restés soudés et solidaires, mais ont dû faire face à la répression violente de la part des keufs.

Les flics ont tout fait pour faire craquer les gens et casser la lutte : samedi soir, au début de la grève de la faim, les prisonniers sont renfermés dans le batiment et ils sont fouillés dans toutes les chambres ; dimanche, un prisonnier est tabassé par les keufs, qui refusent aussi l’accès à l’infermerie pour les prisonniers malades ; lundi, les prisonniers se font réveiller par des douches incendie, d’autres tabassages ont lieu, les keufs avec les chiens ; mardi, l’eau du batiment est coupée, pas de douches ni rien.

Un prisonnier du batiment 2A raconte des conditions de vie à l’intérieur, et de ces derniers jours de luttes et de répression (à partir de la minute 35) :

Et voici, le témoignage écrit d’un prisonnier :

On veut juste des conditions de vie normale parce que nous on vit ici c’est trois mois c’est une vraie peine de prison. Une peine mais nous on veut juste sortir, on a des enfants ici. Le CRA c’est invivable surtout à cause de la violence des policiers et aussi parce qu’il essaient de nous faire craquer. Les gens qui sortent d’ici certains deviennent fous.

Ils nous rendent fous. À l’intérieur on les voit devenir fous petit à petit. Il y a quelqu’un la dernière fois ils lui l’ont appelés pour une prise de sang, et quand il est revenu il s’est écroulé en tremblant et tout, on comprend pas si ils essaient de nous tuer parfois.

Il y a un mec qui a le bras cassé à cause de flics qui lui sont tombés dessus. On essaie de l’aider comme on peut mais le soir il crie, il peut pas dormir.

On savait pas que c’était comme ça a France, tant de racisme. Il y a même un policier qui a craqué quand il a réalisé ce qu’il se passait dans le centre. Les policiers c’est tous des stagiaires donc ils font de la merde. Ils essaient de nous faire craquer avec des fouilles tous les jours, des tabassages de gens avec les jambes et les mains scotchées…

Nous on craque ici on a envie de sortir d’ici le plus vite possible.

Samedi soir on a commencé une grève de la faim on était 28 je pense. Les policiers sont venus pour nous foutre la pression on leur a dit que la nourriture c’est immangeable. L’entreprise qui fait la nourriture c’est GEPSA ils donnent pas de sel, pas d’eau, les plats sont immangeables, c’est GEPSA on peut lire sur leurs gilets. On leur a dit aussi il y a pas de porte dans les toilettes et des toilettes sales avec des gens malades partout.

L’infirmerie fait pas sont travail. Ici beaucoup on la gale. Dès que tu viens qui tu dis que t’es malade ils donnent juste des gros calmant, c’est une pharmacie pas une infirmerie. Les infirmières sont super méchantes. Pharmacie : Valium, Rivotril, Subutex, Tramadol… les gens qui prennent ça ont les voit devenir dingues.

Cette nuit là vers 4h ils nous ont arrosés avec les douches incendies. Ils ont arrosé tous le monde, toutes les chambres. Les vêtements, les matelas, les couvertures tout était mouillé. On tremblait on pouvait pas dormir dans ce froid. Au haut-parleur ils ont dit : « si vous mangez pas demain à midi ca va continuer » Ils voulaient nous faire craquer.

Heureusement que certains ont des chambres tellement sales qu’ils dorment dans les couloirs ou dans la salle commune. Eux ils avaient les couvertures sèches. Alors on s’est mis tous dans la même salle pour se réchauffer avec les couvertures sèches et essayer de dormir.

C’était horrible, le lendemain on était plus que 18 en grève de la faim. Ils nous ont notés et après ils sont venus nous taper, juste pour en découdre ?

Le lendemain donc hier, ils ont coupé l’eau. Ça a commencé hier soir certains étaient réveillés, mais nous on s’en est rendu compte que ce matin : d’un coup plus d’eau dans les douches, robinets, toilettes. Tout le monde est paniqué ou énervé. Même la machine pour boire elle est coupée. Quand on demande pourquoi, ils disent : « arrêtez de nous casser les couilles ».

On en a marre on en peut plus des fois on pense au suicide. Même aux USA les prison c’est pas comme ça.

Les CRA existent pour isoler les prisonniers-ères, pour leur faire croire qu’iels sont seul.e.s face aux flics, aux juges, aux avocats, aux associations. La solidarité depuis l’extérieur est une arme, ça permet aux prisonniers-ères de tenir le coup. Soyons solidaires avec les prisonniers du batiment 2A de Vincennes, et tou.te.s les autres. Par exemple, en appellant les cabines du CRA pour montrer notre soutien à la lutte, en faisant des parloirs et des parloirs sauvages… voici toutes les infos.
Numéros des cabines de Vincennes 2A :
01 48 93 69 47
01 48 93 69 62
01 48 93 90 42

PS Dimanche dernier, avant un parloir, des personnes de l’Assemblée contre les CRA ont assisté à une tentative d’évasion à Vincennes. Elles racontent ce qui s’est passé :
Vers 16h30, alors qu’on attend depuis pret de deux heures, une alarme retentit. Des flics se mettent à courrir, nous aussi. Un homme saute par dessus un portail qui l’améne à l’extétieur du CRA (côté batiment 1), traverse la route malheureusement face à lui un parking grillagé. Là une quinzaine de flics arrivant de toute part le rattrape sous nos cris et nos yeux impuissant alors qu’il est suspendu au grillage. Ils le transporteront allongé jusqu’à la voiture qui l’emmenera en garde à vu. Il ne se débatait même plus comme si il avait mis tout le reste de son énergie dans cette tentative d’évasion.

LIBERTE POUR TOU.TE.S
SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIERS-ÈRES EN LUTTE
A BAS LES CRA ! »

 

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Article du site : https://abaslescra.noblogs.org/le-cra-de-vincennes-brule/

Vincennes brûle !

 » Après plusieurs jours de luttes et de répression violente, ce soir 4 février des prisonniers ont appelé pour raconter que des incendies sont en cours dans deux batiments du CRA de Vincennes. Les batiments ont été endommagés.

Tous les prisonniers sont dans la cours, encerclés par les keufs qui les empechent de bouger, en les laissant sous la pluie. Des prisonniers parlent d’une personne blessée mais les informations restent confuses.

Ne laissons pas les prisonniers isolés, soyons solidaires, soutenons les révoltes !

A bas les CRA !

 

Pour faire des parloirs avec les prisonniers, infos ici

Pour appeler les cabines :
Vincennes 1 : 01 45 18 59 70 – 01 45 18 12 40 – 01 45 18 02 50
Vincennes 2 : 01 48 93 69 47 – 01 48 93 69 62 – 01 48 93 90 42
Vincennes 3 : 01 48 93 99 80 – 01 43 76 50 87 – 01 48 93 91 12″

COMMUNIQUE DES PRISONNIER-E-S DU CRA DE OISSEL EN GREVE DE LA FAIM

Liberté pour tou.tes les prisonnier.es !

Force aux prisonnier-e-s en grève, en lutte à Oissel et partout ailleurs ! A bas les CRA, feu aux prisons, et fin à l’enfermement. 

Lien vers l’article et les affiches du communiqué à diffuser largement :

https://abaslescra.noblogs.org/communique-des-prisonniers-de-oissel-en-lutte/

 

« La prison pour étrangèr.e.s de Oissel (près de Rouen) est connue pour ses keufs violents et raciste, sa direction qui réprime tous les mouvements de lutte. Dans cette taule le mitard est régulièrement utilisé pour tabasser des prisonniers.

Cette prison a été en partie brulé à la fin du mois d’avril par des prisonniers après une grève de la faim violemment reprimée.

Samedi dernier des keufs tapent un prisonnier et l’amène au mitard ( il en est ressortit le mercredi 22 janvier) parce qu’il avait voulu se montrer solidaire d’un autre prisonnier.  Le soir des policiers cagoulés avec des chiens rentrent dans le centre pour foutre la pression aux prisonniers. Depuis les violences, coups de pressions, insultes racistes ne se sont pas arrêtés.

Ce mercredi 22 janvier au soir, les 42 prisonniers de la section homme du cra de Oissel se sont mis en grève de la faim. On relaye leurs communiqués:

Au centre de rétention de Oissel (près de Rouen) la police est violente et nous humilie tous les jours. Toujours ils provoquent, ils disent “Baisse les yeux !”. La nourriture est froide et n’est pas halal, alorsqu’il y a une majorité de prisonniers qui sont musulmans.
Même la prison c’est mieux qu’ici. Y en a ils ont 10 ou 20 ans ici et onles mets en centre de rétention.
Depuis samedi c’est encore pire. La police à encore voulu mettre unprisonnier à l’isolement. Son ami s’y est opposéet ils l’ont amené violemment aussi à l’isolement. Le soir y avait la police avec des chiens et des cagoules dans le centre pour nous faire peur.
Le prisonnier qui était à l’isolement il vient d’en sortir. Ils l’ont
tabassé, il peut pls parler, il a des bleus partout. Les yeux et les
oreilles sont gonflées.
Hier ils ont cassés le pied d’un autre prisonnier.
Tout ça va pas du tout. Tout le monde se plaint. Nous sommes plus de 42 prisonniers enfermés ici. Donc là on fait la grève commune. Ce soir personne ne mange.
On va essayer d’occuper le couloir parce que ce qui c’est passé depuissamedi dernier c’est encore pire que d’habitude.
Ici y a pas d’hygiène. Les chambres sont pas nettoyés tous les jours.

On revendique
-La fin des violences policières, de la xénophobie des policiers et de leurs racisme
-Un minimum d’hygiène et de dignité
-De la nourriture correcte
-Des soins corrects

Les prisonniers en grève de la faim de Oissel, le 22 janvier

Répression et coup de pression à la prison pour étrangers de Palaiseau (91)

[ On relaye ici la parole d’une personne enfermée au CRA de Palaiseau.

Force et soutien à tou-te-s les prisonnier-e-s face aux keufs et à la répression ]

 

 » La situation est tendue au centre de Palaiseau, une équipe particulièrement s’en prend aux prisonniers. Un prisonnier raconte quelques moments un peu chauds de ces derniers jours.

On relaye ici la parole d’un prisonnier du centre de Palaiseau.

« À peine tu descends les escaliers pour aller a l’infirmerie, t’y es déjà. Ici on est 36 mais la cour elle est plus petite qu’en quartier d’isolement sécuritaire en prison.
À Palaiseau, y a une des deux équipes de keufs… ils triquent vraiment les gens. Dans chaque équipe y a un gradé, et celui-là il aime trop aller vers les gens et crier « TA GUEULE ! ». Il est grand, genre 1m80, 100kg. Il emmène les gens à l’isolement parce qu’il n’y a pas de caméras et là-bas ils se font défoncer.

Ce matin déjà c’était tendu. Y a un gars qui est parti les voir, il était 12h17. Déjà le matin même ils n’ont pas voulu lui donner le ptit déj. À midi ils ont fermé la cantine avant l’heure, alors il n’a pas mangé. Normal, il pète un cable au bout d’un moment.
Il a pissé dans un gobelet et il l’a jeté sur la porte de la police. Il a craché dessus. Ils sont sortis avec gazeuse et tout. Ils l’ont ramené en bas, ils l’ont triqué bien comme il faut. Après, ils ont voulu prendre sa veste pour nettoyer la pisse. Normal, il n’a pas voulu. Après, les flics tournaient dans le centre pour prendre ses affaires et nettoyer la pisse avec. Ils n’ont pas trouvé. Lui il a déjà eu deux vols donc vu comment ils se comportent avec lui, c’est sûr ils vont le soulever et ça va être vénèr.

Y a un aussi un ptit keuf tatoué qui trique tout le monde. Lui, à tous les repas il trique les gens. Les gens, ils veulent même pas manger après. Il est un peu costaud, comment il fait le fou…
Il met les nerfs… La dernière fois, y a un gars il avait même pas mangé, le policier commence à l’embrouiller dès qu’il arrive, genre il a déjà mangé. Le gars lui dit de vérifier sur sa liste. Le keuf vérifie et le gars avait raison. Mais au final il est parti sans manger. Même son collègue lui a dit « ah ouais toi t’es direct ».

Tous les jours ils rentrent et ils fouillent les chambres. 3 ou 4 fois par jours des fois. Y a une équipe qui tourne toute la nuit. Toutes les 20 minutes, elle ouvre. Quand je dis tous les jours c’est vraiment tous les jours. Pas un jour sur deux. Alors qu’ils n’ont pas le droit de faire une fouille systématique. Même en centrale sécuritaire c’est pas ça.
L’équipe de nuit dont j’te parle, eux ils dorment pas. Ils claquent les portes, ils allument la lumière des fois. Sur le poignet d’un des keufs il y a écrit « GO » tatoué sur le poignet. C’est un asiat costaud bien grand. Lui ça se voit il veut que la bagarre.

Y a une keuf, toute la nuit elle braque les lampes sur les fenêtres. C’est ça son délire. La, ça fait deux nuits qu’elle fait ça. La nuit, elle ne nous laisse pas nous mettre à la fenêtre, elle nous insulte. L’autre fois, on l’appelle pour changer les chaînes, elle nous dit « ah mais c’est avec nos impôts », plein de petits trucs comme ça.

Y a un gars, quand il était à l’aéroport, ils lui ont mis des patates, il était menotté, ils l’ont jeté par terre. Ils lui ont dit « la prochaine fois, t’inquiète, on t’attend ». Obligé, lui, il va prendre cher à l’aéroport.

Un prisonnier du centre de Palaiseau, le 11 août 2019 »

 

https://paris-luttes.info/repression-et-coup-de-pression-a-12478

Grèves de la faim, blocages de promenades et Communiqué, luttes dans le CRA du Mesnil, de Palaiseau et de Vincennes cette dernière semaine

Retour sur plus d’une semaine de lutte dans différents CRA autour de Paris : Mesnil-Amelot, Palaiseau et Vincennes.
Solidarité avec tou-te-s les enfermé-e-s, soutien et force à celleux qui luttent !

Des nouvelles du Mesnil en lutte: blocage de promenade et des prisonniers sur les toits

Le 15.07.19

« Ca fait plusieurs semaines que la situation est très tendu dans la prison pour étrangèr.e.s du Mesnil Amelot.  Cette semaine après plusieurs tentatives de suicides violemment reprimé, les prisonniers des deux centres du Mesnil (CRA2 et CRA3) ont lutté collectivement contre le racisme et la violence des keufs de la PAF.

Dans la foulée, la CIMADE (l’asso qui fait du soutien juridique dans le centre) a décidé d’exercer son droit de retrait pendant trois jours.

Avec des témoignages de 2 copains, S. et O., enfermé au CRA2 du Mesnil on revient sur ce qui s’est passé cette semaine. On continuera de relayer des infos dans les prochains jours.

Le 13 au soir une nouvelle commence à tourner:

 La on est tous dans la cours avec toute nos affaires, ceux du bat 10,11 et 12 !

Le lendemain on prend des nouvelles:

Hier soir après avoir essayé de bloquer la cours on est rentré dans les batiments. A 22h40 ils ont amadoué tout le monde. Ils ont pris un gars du batiment 10 et ils lui ont donné une pétition à remplir.
Mais moi je pense qu’une pétition c’est pas une bonne idée.Y a le “représentant” du batiment 10 ils lui ont passé qu’à lui la pétition. Il faut tout écrire, qui on est, qu’est ce qu’on veut..
Obligé ils vont essayé d’avoir ou de trouver des lader et de les virer tout ça. Des gars vont prendre des vols c’est sûr. Cette pétition c’est eux qui ont dressé les règles..
On dirait un jeu et c’est eux qui contrôlent le jeu. C’est un délire.
Y a un keuf il dit c’est à cause de la cimade qu’ils sont passé à 3 mois de détention. La police dit ce qu’elle veut quoi..” S.

Ouai hier on est rentré au batiment. Le dernier mec avec sa femme ils l’ont poussé. Ils l’ont fait rentrer en agression alors qu’il voulait pas. Il était par terre, ils étaient 5 à le pousser.
Nous on était enfermé dans les bâtiments, on criait. Y avait sa femme devant qui était enceinte. Ils ont du les agresser pour les faire rentrer.

Tu peux revenir un peu sur ce qui c’est passé avant?

Ouai déjà y a eu le 9 juillet. Mardi c’était le 9 nan? Bref mardi aprem y en a 2 qui sont montés sur les toits du batiment 12 et l’autre sur les grilles. Ils en ont marre de ce qui se passe ici. Lui (celui des grilles) voulait être extradé en Belgique où il avait fait sa demande d’asile mais non eux ils veulent le renvoyer au Maroc. Lui il voulait pas y retorner. Il a parlé avec eux, mais personne nous écoute ici.. Après il a mis le barbelé autour du cou. Juste il n’en pouvait plus.
C’est d’autres prisonniers qui parlaient arabe qui l’ont calmé.

Les gars sur les toits ils voulaient juste pas rester 3 mois ici. 3 mois c’est trop. Y en a 2 qui ont été transferé dans d’autres CRA.

Y a un mec avec le SIDA ici, il est à l’isolement maintenant. Il s’est tapé avec un gars y avait plein de sang.. Personne n’a eu de test.. On peut rien faire ici. On est fait. Quand on a parlé des tests avec le chef, tu sais ce qu’il a dit? Il a dit ” Vous l’avez sucé? Vous l’avez baisé? Non bah c’est bon.. sinon vous l’avez ptet” Il a mal parlé parce qu’il était enervé. Hier ils l’ont ramené à l’infirmerie vite fait, puis remis à l’isolement.
Hier (le 13 juillet) ils ont voulu ouvrir les 3 batiments, mais on a pas voulu. Celui qui bouge trop ici c’est chaud. Y a un gars ils lui ont mis 2 vols en deux jours avec escorts !

Moi cette semaine j’ai très mal. J’ai fait la radio, ils m’ont dit c’est normal que j’aurai mal toute ma vie à la hanche. Et ils m’ont dit que c’était normal d’avoir mal comme ça, moi j’avais pas mal autant avant d’être en rétention.
Ils veulent me donner des médicaments genre calmant. Ca c’est trop, même si tu parles ils vont rien te donner.

O.

Au CRA3 ca bouge aussi ces 10 derniers jours: greve de la faim de 2 jours, banderole dans la promenade & tentative de blocage de promenade.

A Vincennes une nouvelle grève de la faim à commencé aujourd’hui au CRA2B.« 

Lien vers le site : https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/07/15/des-nouvelles-du-mesnil-en-lutte-blocage-de-promenade-et-des-prisonniers-sur-les-toits/

Lutte en cours dans la prison pour sans papier de Palaiseau !

« Depuis le 17.07.19  22 prisonniers de la prison pour étrangèrs de Palaiseau sont en grève de la faim. On relaye ici leur communiqué.*

Pour rappel depuis lundi 15 juillet, un autre mouvement collectif a lieu au cra2b de Vincennes.

Communiqué des prisonniers en lutte de Palaiseau

Ici il y a une grève de la faim depuis ce matin mercredi 17 juillet 2019. Si on fait ça c’est par rapport à la nourriture déjà. Il y a tout le temps de la viande et pas hallal. Alors qu’ici y a beaucoup de musulmans ou végétarien comme les rasta. C’est aussi par rapport à l’accès à l’eau, ici y a pas de machine à eau fraiche. L’Ofii à refusé aujourd’hui de nous laisser acheter de l’eau en bouteille, alors même qu’il a fait très chaud. Sur les 3 derniers jours la machine à café a fonctionné une seul apres midi.
L’infirmerie faut en parler. Y en a ils sont malade mais on les soigne même pas.
Tout ça c’est un moyen de pression pour les keufs sur les retenus.

Ici y a beaucoup de pères, de gens qui ont des familles. Et tout ce qu’on nous propose c’est de partir au pays.
Ici y en a un il est malade du coeur, mais vu qu’il a perdu son dossier médical il est pas soigné.
Y en a un ici il était a l’hôpital de Villejuif et ils l’ont ramené au centre de rétentions. Ils ont changés ses médocs comme ça.
Y en a un ici son pays n’a pas d’ambassade en France, dans tous les cas c’était impossible pour lui de faire les papiers.
Y en a un ici c’est la préfecture qui a égaré tous ses papiers marocains, ce qui fait qu’il est ici et qu’il attend. Un autre s’est fait arrêter en allant a l’aéroport, après avoir acheté son billet. La France l’empêche de partir. Il le ramène ici et le font galérer. C’est n’importe quoi.
Y en a un il s’est présenté au comico pour répondre à une convocation et ils l’ont ramené au CRA. C’est pas le seul.
Ici y en a une quinzaine qui sortent de la prison. Il faut arrêter la double peine, et les aller retour cra-prison-cra.
Tout cela c’est un moyen de pression pour faire craquer les gens et quitter la france.
Les 3 mois c’est beaucoup trop. Ici c’est pas de la rétention c’est de la prison. C’est même pire que la prison parce que t’as pas le droit de cantiner ni nourriture ni eau.
Y a un état d’esprit électrique ici. Tout le monde court partout. En 2h la police est intervenu 5 fois.

On veut des changements rapidement dans le centre sur l’accès à la nourriture, à l’eau et au soin.

On appelle les autres centres à se mettre en lutte aussi !

22 prisonniers du centre de rétention de Palaiseau »

Lien vers l’article : https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/07/17/lutte-en-cours-dans-la-prison-pour-sans-papier-de-palaiseau/

Paroles de l’intérieur du Mesnil en lutte

Un enregistrement de personnes enfermées au Mesnil publié le 18.07

Lien vers l’article : https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/07/18/paroles-de-linterieur-du-mesnil-en-lutte/

« Des prisonniers du CRA3 du Mesnil-Amelot ont décidé de faire sortir leurs paroles, leurs histoire pour raconter ce qui se passe en ce moment. Double peine, racisme des keufs, conditions d’enfermements, vols cachés..

Pour rappel en ce moment la situation est tendu dans la prison pour sans papier du Mesnil Amelot: prisonnier sur les toits, blocage de promenades, tentatives de suicides: https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/07/15/des-nouvelles-du-mesnil-en-lutte-blocage-de-promenade-et-des-prisonniers-sur-les-toits/

C’est aussi une grève de la faim en cours à Vincennes au CRA2B, rejointe hier par le CRA de Palaiseau.

On relayera la retranscription dès que possible.

Force et solidarité avec tou.te.s les prisonnière.s ! »

« Depuis lundi dernier, un mouvement collectif a lieu au CRA2B de Vincennes. S., enfermé là bas raconte ce qui s’y passe. Pour rappel depuis hier c’est à la prison pour sans-papier de Palaiseau qu’un mouvement collectif a commencé.

Retour sur 4 jours de luttes a la prison de Vincennes !

Le 18.07.19

« Ce lundi on est une trentaine à avoir refusé le repas ce midi. Trente cinq pour etre précis.

Le lundi soir on a mis tous les matelas dans la cour. Et on a pas dormi de la nuit. Tôt le matin ils sont venu pour un vol caché. Le gars ils l’ont tabassé devant nous. Alors y en a ils ont réagit. On s’est fait taper et tout. Dans la journée de mardi, on était de moins en moins nombreux dehors. Y avait plein de flics autour de nous avec des gazeuses.
Y a une personne qui est venu nous parler. Ils sont venu le deuxième jours. Ils sont repartit. Après ils venaient chaque cinq minutes pour des fouilles etc. On nous appelait pas pour le médecin et tout.. Maintenant ça c’est calmé avec eux.
Le gradé nous a demandé pourquoi on faisait ça. On leur a dit que c’était à cause des trois mois, que c’était trop pour les violences policières et tout. Ils nous ont dit que c’était pas de leurs ressort et ils sont repartit.
Les gens sont allé manger peu à peu tout seul parce qu’ils pouvaient plus tenir. Ils ont pas de parloir ni rien.”

Aujourd’hui on est le 18 juillet. On est encore sept en grève de la faim. Ca devient tendu. Hier j’ai perdu une dent, je sors la bouche en sang avec la dent dans la main pour demande avoir le docteur. On me dit “Ouai attends..” J’ai vu personne. En plus je suis tombé malade.

Des nouvelles du Palaiseau en lutte: “On est encore une dizaine à toujours être en grève de la faim. C’est pas tout le monde qui tient le coup”. »

Lien vers l’article : https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/07/18/retour-sur-4-jours-de-luttes-a-la-prison-de-vincennes/